Est-ce que seul Benkirane a bloqué le pays ?
Est-ce que politiquement tous les problèmes sont résolus ?
Est-ce que politiquement tous les problèmes sont résolus ?
Le cas d’Othmane El Ferdaouss est particulier.
Bardé de diplômes, il montre son appétit pour la chose publique depuis
des années, en particulier au travers d'une Newsletter qui avait du
succès. Il est “repéré” depuis longtemps, il est consternant de voir que
Driss Radi, neveu de Abdelouahed, qui a pris le nom de son grand père
paternel, qui était chauffeur de taxi au début de sa vie active,
contester cette nomination. C'est le mort qui tente de saisir le vif,
ces gens n'ont pas compris que le Maroc ne peut plus se permettre des
ministres incultes.
Au delà de ces questions de personnes, qui n'ont
qu'une importance marginale, il faut se poser deux questions politiques
fondamentales à mon avis.
La première c'est est-ce que seul Benkirane a
bloqué le pays ?
La seconde c'est est-ce que politiquement tous les
problèmes sont résolus ?
Benkirane a fait deux erreurs d'appréciation
graves, celle concernant le rapport de force, et une autre concernant
l'unité de son parti.
Je le soupçonne plus d'être un intuitif, parfois
d'exception, qu'un stratège.
Il a cru pouvoir monnayer sa victoire
électorale au prix fort, face aux autres acteurs.
Sa volonté de mettre
l'Istiqlal et le RNI ensemble a été interprétée comme une volonté de
devenir le concepteur de l'échiquier politique avec 20% des voix.
Inacceptable.
Il a cru en la solidarité de ses “frères”, ils
l'ont lâché dès que le Roi a signifié la fin de la récréation. Il a
oublié que la démocratie, et ses institutions offrent des rentes et que
même les gens non corrompus y tiennent. Au delà, il y a un fait
éminemment politique. Au PJD, en 2003, c'est Benkirane lui même qui a
mené une politique de normalisation en s'alliant avec tout le monde, y
compris en faisant des concessions au regard des résultats électoraux.
C'est ce qui a permis au PJD de dépasser les effets du 16 mai.
Le même
Benkirane a contré le 20 février et s'est montré très conciliant.
Mais
il a passé son quinquennat en campagne contre un hypothétique cabinet
noir. Sa gestion n'est pas des meilleures, les chiffres sont là.
Mais a
t-il géré ?
Peut-être mais ce qui reste c'est sa recherche du clivage.
Au sein même de son parti, au nom de la normalisation qu'il a prônée,
certains, surtout les hauts dignitaires, estiment qu'il est allé trop
loin.
J'ai déjà connu ça, au sein de l'USFP, les cadres estimant que la
direction avait fait trop de compromissions.
Le résultat sera le même,
les “purs” rentreront en dissidence.
La réponse à la deuxième question va encore
m'attirer des foudres mais je n'en ai cure.
La constitution de 2011 est
déjà mise entre parenthèse.
Quand Hassan Tariq dit “nous avons un
gouvernement de G8 amélioré par le PJD”, ce n'est pas faux. La
responsabilité n'incombe pas à un seul acteur. La société civile ne
s'est pas saisie de la possibilité législative qui lui est offerte.
Les
émiettés ne jouent plus aucun rôle.
Il n'y a pas de démocratie sans
pouvoir, nous n'irons que de désillusions en désillusions.
Il y a une
autre voie, se mobiliser pour une vraie vision, impliquant tous les
acteurs, tout en les rassurant, vers une monarchie parlementaire, à la
marocaine, car il y a le poids de l'histoire. Le reste c'est du pipeau.
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