Après le Maroc vu d'en haut ! Et maintenant, voilà le Maroc vu d’en bas.
La majorité des Marocains ont apprécié le film et ont salué l’énorme travail qui a été fait pour mettre en valeur le Royaume.
Mais il y a toujours un « mais » dans le « plus beau pays du monde ».
Des internautes ont tenu à rappeler que le Maroc est certes un magnifique pays, mais que les paysages ne sont pas forcément idylliques. Il est évident que le réalisateur a fait le choix de mettre en valeur le Maroc et que Ali Baddou, franco-marocain a parlé avec son coeur. « Ciel mon Baddou ! Dommage ce commentaire au sol du nouveau porte parole officiel du Royaume.
Quel vent lui a donc soufflé ce texte… !? », a ironisé le journaliste Sami El Jai.
« Le documentaire « Le Maroc vu du ciel » en dépit de
la superbe qualité de ses images, s’il nous a donné, du ciel, une vue
des potentialités du pays, par contre, point de vue commentaire, le
texte lu, même avec émotion, provient de manuels qui datent d’avant
l’essor qu’ont fait les marocains chercheurs pour relire l’histoire »,
note Nour Eddine, chroniqueur très suivi sur les réseaux sociaux.
« En visionnant le film, j’ai pensé qu’un choix de
musique, tout ce qu’il y a de marocain, aurait plus complété ce travail
au lieu de le falsifier avec de vraies fausses « vérités » ! »,
ajoute-t-il.
« Mais bon, nous avons un
visuel de la réalité du pays tel qu’il est grâce à cette honnêteté
professionnelle de l’auteur de « Human » quant au reste, chacun
rectifiera par lui-même, conclut-il.
Autre son de cloche, pour Mouna Hachim, journaliste
également très suivie par les internautes, le documentaire, est certes
époustouflant par ses images, mais n’a pas échappé aux litanies
officielles sur la fondation du premier Etat du Maroc musulman.
« C’est
là où tout a commencé » dit-on à propos du Zerhoun.
C’est ignorer l’Etat
de Nekkour dans la région d’Al-Hoceima, fondé 79 ans avant l’arrivée du
rescapé idrisside d’Orient…, affirme Mouna Hachim.
« La vocation du
documentaire n’est certes pas historique, alors on ferme les oreilles
sur les approximations et on garde les yeux grands ouverts sur autant de
beauté, qui est aussi celle de cette Algérie si proche et si lointaine à
cause de ces absurdes frontières… »
« Face aux images
majestueuses du Maroc vu d’en haut, mon cœur s’est arrêté de battre », a
lancé l’écrivaine Baha Trabelsi.
Elle écrit : « Et mon cœur qui palpite,
c’est mon Maroc.
Je n’ai pas voulu avoir l’œil critique
en regardant ce reportage.
J’ai voulu adhérer, inconditionnellement.
Sans polémique ni controverse inutile, admirer (…)
Mais quand la voix
off me parle de Rabat, comme la ville des corsaires, mon cœur s’arrête
de battre.
Moi, la Slaouia si fière de ma ville d’origine Salé, Salé
l’absente que l’on dépouille de son histoire, à qui on usurpe
l’identité, et mon cœur s’arrête de battre.
Voilà maintenant que c’est
Rabat, qui devient la ville des corsaires, la rebelle !
En quelques
secondes mon esprit critique revient au galop.
Et je souffre presque des
absences : de ces petites filles rurales qui portent sur leurs dos des
charges plus lourdes qu’elles, de ces rues de Casanegra que Lakhmari a
si bien filmées, du pain nu de Choukri, du passé simple de Chraibi, du
« Mourir est un enchantement » de Yasmine Chami, et de tous ces êtres
humains qui ont fait le Maroc, dans la douleur.
Vous me direz un
reportage c’est forcément un parti pris, des choix.
Oui, et dans ce
sens, ce reportage est d’une beauté exceptionnelle par ses images.
En
revanche, je me suis offert le luxe de le revoir sans voix off, juste
pour respirer un coup ».
Sur Tweeter, un hashtag #lemarocvudusol est apparu.
Les rois du tweet s’en sont donnés à cœur joie.
H.L.
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