Pauvreté. La peur de la précarité gagne du terrain.

Pauvreté. La peur de la précarité gagne du terrain.

Aujourd’hui, on compte près de neuf millions de pauvres en France. C’est un million de plus qu’il y a dix ans. Photo : Guillaume Souvant/AFP
Aujourd’hui, on compte près de neuf millions de pauvres en France. 
C’est un million de plus qu’il y a dix ans. Photo : Guillaume Souvant/AFP

Le baromètre Ipsos-Secours populaire 2017, présenté hier, fait un état des lieux alarmant sur l’appauvrissement des plus modestes et des seniors.
Publié hier, le 11e baromètre annuel Ipsos-Secours populair
e 2017 dresse le portrait d’une France en voie d’appauvrissement accéléré. Ainsi, en 2017, plus d’un tiers des Français (37 %) ont déjà fait l’expérience de la pauvreté. Et près de la moitié (47 %) des ouvriers et employés, ainsi que les personnes au revenu mensuel net inférieur à 1 200 euros (61 %) sont aujourd’hui plus fragilisés.

Si l’on se penche sur la place de l’alimentation, 44 % des foyers modestes assurent avoir du mal à se procurer une nourriture saine permettant de faire trois repas par jour. Sans surprise, la place accordée à la culture, aux loisirs et aux vacances reste un luxe rare : près d’un Français sur deux (45 %) déclare avoir des difficultés pour partir en vacances au moins une fois par an, et ce pourcentage grimpe à 65 % pour les ménages dont le revenu mensuel net est inférieur à 1 200 euros.

Si cette pauvreté gagne du terrain, la peur d’y basculer aussi. Les craintes d’un avenir difficile guettent de plus en plus de personnes. Ils sont 57 % à avoir redouté à un moment de leur vie de connaître la précarité. Et une majorité (84 %) pense que les risques que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté sont plus élevés que pour eux. Sans doute parce que les plus âgés font les frais de petites retraites qui ne leur permettent pas de se soigner et de se nourrir correctement. Ce public souvent isolé arrive de plus en plus nombreux dans les antennes du Secours populaire. 

Depuis 2010, l’association a constaté une augmentation de près de 50 % des demandes d’aide, venant particulièrement des femmes de plus de 60 ans. Si on fait un focus sur les seniors les plus modestes, 40 % d’entre eux n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine leur permettant de faire trois repas par jour. Et une majorité des retraités est particulièrement inquiète quant à sa capacité à faire face financièrement à une éventuelle dépendance. Leur fragilisation est un marqueur de taille sur l’état d’une société qui a pourtant largement besoin des aides de toute sorte qu’ils apportent autour d’eux, notamment à leurs enfants et à leurs petits-enfants.

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