Fake news : le Maroc prépare une loi pour lutter contre le phénomène
Fausses images, fausses infos, vidéos montées et/ou traficotées … tout cela porte un nom, les « fake news », et le phénomène est mondial. Plusieurs pays ont légiféré, ont sont en passe de le faire aux fins de se protéger et de protéger leur système politique et économique contre les corsaires de l’info.
Le Maroc s’y est mis à son tour.
Hier 14 janvier, Panorapost publiait un article sur le sujet, sans savoir que le gouvernement préparait, dans une louable discrétion, un texte législatif pour sanctionner les auteurs de « fake news ». Ce lundi, nos confrères de Mowatine ont cherché à obtenir des renseignements sur ce sujet, et selon un haut responsable du ministère de la Communication, le gouvernement est déjà bien avancé dans l’étude et la proposition de ce texte de loi aux instances compétentes pour son adoption.
Les « fake news » ne sont pas uniquement le fait des professionnels des médias, et c’est là que le bât blesse… Aujourd’hui, tout le monde peut apporter des « informations », ou des rumeurs/ragots/cancans qui prennent la forme d’informations auprès d’un public crédule ou ignorant des techniques des internautes. Nos responsables excellent désormais dans cet exercice, puisque plusieurs disposent d’armées d’internautes qui n’ont d’autre tâche que de colporter des informations erronées sur leurs prochains. « Calomniez, il en restera toujours quelque chose », dit le dicton. Il est juste.
Et ainsi donc, le ministère de la Communication, dirigé par Mohamed Laâraj, a procédé à une étude comparative avec les autres pays qui ont élaboré des arsenaux juridiques contre les « fake news ». Les Allemands l’ont fait, la Commission européenne y réfléchit et la France d’Emmanuel Macron est en passe d’adopter très prochainement une loi allant dans ce sens.
La source au sein du ministère indique qu’en l’état actuel des choses, on ne sait pas encore si le texte sera intégré dans le Code de la presse et de l’édition, ou s’il en sera séparé. Mais une chose est sûre : les sanctions seront rudes, et très certainement incluront des privations de liberté. Les professionnels sont consultés mais il semblerait, selon les informations obtenues au ministère, qu’il n’y a pas de résistance farouche, car de tels procédés nuisant à la déontologie professionnelle…
Aujourd’hui, le stade de la réflexion est dépassé, et le ministère précise qu’il en est à celui de la rédaction du projet de loi en vue de le soumettre au secrétariat général du gouvernement, avant adoption en Conseil de gouvernement puis envoi au parlement pour le vote.