LES PREMIÈRES SURPRISES DE 2018 !


LES PREMIÈRES SURPRISES DE 2018 !


Après les manifestations causées par la hausse subite des prix des œufs de poule à Machhed, dans le Nord-Est de l’Iran où des spéculateurs ont augmenté les prix de 100% en l’espace de quelques heures, provoquant la colère de la population, l’Iran se retrouve dans la position peu enviée de maillon faible et donc la cible de prédilection d’une guerre hybride d’un niveau supérieur.
Le désarroi d’une grande partie des populations iraniennes est réel, au vu de la situation économique très difficile, aggravée par des années de sanctions et exacerbée par des pratiques de spéculateurs sans scrupules et d’affairistes n’ayant d’autres objectifs que le profit.
Cette colère populaire est exploitée aussi bien par des factions du pouvoir à l’intérieur que par les ennemis jurés de la République Islamique à l’extérieur. Au conflit interne pour le pouvoir, opposant conservateurs et « bazaristes » pro-capitalistes, se superpose un duel à mort avec le Royaume d’Arabie Saoudite et l’hostilité affichée des États-Unis et d’Israël.
Le divorce apparent entre le clergé et le palais royal à Ryad sonne le glas du très influent Royaume Saoudien, un des piliers de la civilisation dite occidentale, destiné selon les scenarii les moins funestes à une partition aux conséquences dramatiques. Il est donc hors de question que l’Iran, le grand rival régional,  survive.
Le rôle de l’Iran en Syrie et le défi lancé par les milices iraniennes aux forces US sur les bords de l’Euphrate aux confins syro-irakiens a convaincu les stratèges US de la nécessité de viser en priorité l’Iran au lieu de la Syrie. La situation économique en Iran paraît meilleure que celle du Venezuela, si l’on s’en tient aux indicateurs macro-éconmiques. 
Pourtant le désarroi des populations iraniennes, confrontées à une augmentation astronomique des prix à la consommation, aurait atteint le seuil de non retour dès 2016. Partiellement en cause, la politique du très « modéré » président Rouhani, qui aurait permis aux « bazaristes » de jouer un rôle prépondérant dans l’économie. 
Le règne de l’argent a totalement éclipsé les idées révolutionnaires d’un Ahmadinejad au point d’ébranler les convictions des loyalistes les plus endurcis. Ce qui se passe en Iran est un conflit pour le pouvoir opposant trois factions au pouvoir. 

Ce ne sera pas le printemps persan tant souhaité par Washington, Ryad ou Tel-Aviv, mais Téhéran devra faire face à la spéculation effrénée et réguler la hausse démentielle des prix sous peine d’une très grave instabilité structurelle que ses ennemis vont exploiter de façon optimale.
Deuxième surprise et pas des moindre! En Syrie, le président Al-Assad vient de remercier le général Fahd Al-Jassem Al-Frej pour le remplacer par le Chef d’état-major, le général Ali Abdallah Ayoub, un natif de la province de Lattaquié.
A 67 ans, le général Al-Frej est un sunnite réputé d’être un dur parmi les  durs partisans des méthodes Gung-Ho, un partisan de la guerre sans limites et à outrance avec Israël. Il a été nommé ministre de la Défense en juillet 2012 au lendemain de l’assassinat de son prédécesseur le général Daoud Rajha, un chrétien au corpus impressionnant, dans une attaque terroriste combinée soutenue par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
C’est donc la troisième fois que la Syrie en guerre change son ministre de la Défense. Les méthodes d’Al-Frej étaient décriées et on lui impute les pertes extrêmement élevées en matière de chars de bataille, utilisés en milieu urbain selon les mêmes tactiques inhérentes à l’infanterie (il n’est pas rare que des chars et des AFV de l’Armée syrienne aient foncé dans le tas en pleine jungle péri-urbaine avant de se retrouver piégés). Son remplaçant est un proche du pouvoir et partage le même patronyme que celui de Saladin. 

Avec les évènements en Iran, Al-Assad aurait décidé de nommer un fidèle du fief à ce poste sensible car l’ennemi n’a jamais abandonné ses plans stratégique visant à abattre la Syrie pour attaquer l’Iran et étouffer le Hezbollah, condition sine qua non pour embraser le flanc méridional de la Russie aux couleurs d’un nouveau Djihad Otanien et prendre la Chine en étau.