On ne le dira jamais assez, nous Marocains, sommes dans l’incapacité de se projeter dans un destin commun.
Déchiré entre des disparités sociales qui ne cessent de se creuser, et un vide politique qui se nourrit d’une dégradation morale, institutionnelle et intentionnelle, le Maroc fait face aujourd’hui à un double défi : Changer de doctrine de développement tout en s’engageant sur la voie d’une véritable démocratie.
Ce chemin est inéluctable si nous voulons préserver un Maroc fort, ouvert et prospère, dans une région qui ne cesse d’être menacée de délitement, de chaos.
Dans cette faiblesse de notre société se cache en réalité une vérité sourde et incontestable : L’aveuglement et l’incohérence de nos élites politiques, économiques et intellectuelles.
L’incarnation de ce mal être réside d’abord dans l’échec chronique des politiques de développement dans tous les domaines essentiels.
Si pour le moment notre société marocaine fait preuve de résilience, ce n’est assurément pas grâce à son corps dirigeant, mais le résultat de l’extraordinaire agilité et inventivité du Marocain moyen.
N'avons-nous plus d'idéaux ou d'horizon qui offrent une projection commune ?
Il faut refuser cet état de fait, et agir, il y a urgence.
Notre responsabilité collective, est de donner une nouvelle voie aux Marocains, tous les Marocains, pour éviter qu’ils ne tombent sous le charme d’un discours populiste d’un côté ou religieux de l’autre.
Car chacune de ces deux extrémités cherche à se nourrir de l’incrédulité développée chez les foules citoyennes, par des décennies d’inculture politique et d’effacement de la pensée libre.
Et si ça passait par la politique ?
Si aujourd’hui le processus de démocratisation est au point mort depuis les dernières élections législatives et municipales, les expériences politiques successives qu’a connu le Maroc ont permis peu ou prou des avancées pas totalement exploitées : le gouvernement d’alternance de 1999 avec l’entrée de l’Union Socialiste des Forces Populaires, le Mouvement du 20 février qui a permis en plein Printemps arabe l’avènement d’une nouvelle règle de droit suprême, sont autant de petits pas de la transition démocratique dont il faut veiller à ne pas minimiser l’importance, car le chemin vers la démocratie est long et ne peut s’achever sans concessions.
A cet égard, la constitution de 2011, même imparfaite, offrait une occasion unique d’engager le Maroc sur la voie démocratique. Il y a 7 ans, nous aurions pu, avec la Tunisie, faire modèle au Maghreb, or la tentation de retirer les acquis d’ouverture politique était trop grande, les vieux réflexes autoritaires ont brimé des espoirs légitimes. Dans la nature innée des hommes se trouve le penchant vers la tyrannie et l'oppression mutuelle. Cette citation de Ibn Khaldoun, justifierait sans doute l’État omnipotent, mais expliquerait surtout une tendance de fond observée mondialement où le retour de l’autoritarisme devient presque à la mode.
Changer de paradigme politique et créer de nouvelles alternatives ex-nihilo.
Et si on changeait enfin notre façon de penser le Maroc ?
Nous devons penser notre avenir par le biais d’un autre prisme qui n'est pas celui de la rente, de l’assujettissement des corps intermédiaires, ou de la répression, pour nous entraîner dans de nouveaux territoires, pour donner à chacun l'opportunité de vivre pleinement sa citoyenneté.
Le Maroc, et les Marocains le méritent.
Je n’ai cessé de le répéter (Pour un commun marocain), ériger un commun marocain est une urgence absolue qui nécessitera un vrai aggiornamento.
Cet espace institutionnel, intemporel et immatériel, de libertés, d'héritage et de devoirs, ouvert à tous les Marocains, quels que soient leur milieu social, leur courant politique, religieux, etc.
Il s'agit d'ériger un système qui régirait la relation entre des individus égaux et la Maison Maroc. Cela encouragerait l’engagement des Marocains en redonnant sens à la citoyenneté et, surtout, à la politique.
C'est parce qu'une communauté de Marocains fait des choses ensemble, parce que nous sommes ENSEMBLE, que l'importance du politique se fait sentir, qu'il est le plus à même d’incarner ce nouveau paradigme.
Quand la démocratie sera en danger, quand nos libertés et la souveraineté du pays seront menacées, nous aurons alors des institutions saines avec des prérogatives bien établies, et un espace de liberté où intellectuels, société civile, artistes et médias indépendants, débattront sereinement pour nous questionner sur notre avenir, et résoudre les crises qui traversent notre société.
C’est ici une formidable opportunité pour que le Maroc devienne un pôle de progrès et contribuer ainsi à la civilisation contemporaine, comme il l’a fait pendant des siècles, avec d’autres ensembles arabes.
Parce que c’est le devoir de notre génération, parce qu’il est possible de rendre notre État plus juste, plus stable et plus fort, parce que tout un continent nous regarde et exige de nous de faire modèle, nous devons laisser libre cours à de nouvelles expériences politiques issues d’une société civile qui a soif d’engagement.
Une nouvelle occasion s’offre à nous, pour tenir notre rang régional, ne la gâchons pas.
Déchiré entre des disparités sociales qui ne cessent de se creuser, et un vide politique qui se nourrit d’une dégradation morale, institutionnelle et intentionnelle, le Maroc fait face aujourd’hui à un double défi : Changer de doctrine de développement tout en s’engageant sur la voie d’une véritable démocratie.
Ce chemin est inéluctable si nous voulons préserver un Maroc fort, ouvert et prospère, dans une région qui ne cesse d’être menacée de délitement, de chaos.
Dans cette faiblesse de notre société se cache en réalité une vérité sourde et incontestable : L’aveuglement et l’incohérence de nos élites politiques, économiques et intellectuelles.
L’incarnation de ce mal être réside d’abord dans l’échec chronique des politiques de développement dans tous les domaines essentiels.
Si pour le moment notre société marocaine fait preuve de résilience, ce n’est assurément pas grâce à son corps dirigeant, mais le résultat de l’extraordinaire agilité et inventivité du Marocain moyen.
Ce Marocain qui se bat tous les jours contre les violentes inégalités et contre l’incroyable machine de rente. même Marocain, s’essouffle, souffre et peine à donner sens à sa citoyenneté. Alors allons-nous nous contenter d’observer cette chute inexorable ?Resterons-nous inertes face à cet appel lancinant des Marocains pour un véritable changement ?
N'avons-nous plus d'idéaux ou d'horizon qui offrent une projection commune ?
Il faut refuser cet état de fait, et agir, il y a urgence.
Notre responsabilité collective, est de donner une nouvelle voie aux Marocains, tous les Marocains, pour éviter qu’ils ne tombent sous le charme d’un discours populiste d’un côté ou religieux de l’autre.
Car chacune de ces deux extrémités cherche à se nourrir de l’incrédulité développée chez les foules citoyennes, par des décennies d’inculture politique et d’effacement de la pensée libre.
Et si ça passait par la politique ?
Si aujourd’hui le processus de démocratisation est au point mort depuis les dernières élections législatives et municipales, les expériences politiques successives qu’a connu le Maroc ont permis peu ou prou des avancées pas totalement exploitées : le gouvernement d’alternance de 1999 avec l’entrée de l’Union Socialiste des Forces Populaires, le Mouvement du 20 février qui a permis en plein Printemps arabe l’avènement d’une nouvelle règle de droit suprême, sont autant de petits pas de la transition démocratique dont il faut veiller à ne pas minimiser l’importance, car le chemin vers la démocratie est long et ne peut s’achever sans concessions.
A cet égard, la constitution de 2011, même imparfaite, offrait une occasion unique d’engager le Maroc sur la voie démocratique. Il y a 7 ans, nous aurions pu, avec la Tunisie, faire modèle au Maghreb, or la tentation de retirer les acquis d’ouverture politique était trop grande, les vieux réflexes autoritaires ont brimé des espoirs légitimes. Dans la nature innée des hommes se trouve le penchant vers la tyrannie et l'oppression mutuelle. Cette citation de Ibn Khaldoun, justifierait sans doute l’État omnipotent, mais expliquerait surtout une tendance de fond observée mondialement où le retour de l’autoritarisme devient presque à la mode.
Qu’il s’agisse de Poutine en Russie, ou d’Erdogan en Turquie, ces régimes forts et qui s’affichent populaires, séduisent et réduisent la marge de manœuvre des aspirations démocratiques en bousculant l’ordre établi.
Dans ce contexte d’intense remise en cause des certitudes de 1989, la mondialisation ultralibérale et l’hyper puissance d’un seul État ne doivent pas annihiler les ambitions de notre Royaume pour un nouveau pacte social, marocain, apaisé, jeune, inclusif. Car oui, c’est possible
Et nous avons tous les ingrédients pour le réussir.Ce nouveau pacte social mais aussi politique que j'appelle de mes vœux rendra notre modèle désirable, notre identité rayonnante, notre diplomatie plus forte, et notre économie plus équitable, car elle respirera la confiance. Je le sais, c'est un défi immense.
Changer de paradigme politique et créer de nouvelles alternatives ex-nihilo.
Et si on changeait enfin notre façon de penser le Maroc ?
Nous devons penser notre avenir par le biais d’un autre prisme qui n'est pas celui de la rente, de l’assujettissement des corps intermédiaires, ou de la répression, pour nous entraîner dans de nouveaux territoires, pour donner à chacun l'opportunité de vivre pleinement sa citoyenneté.
Le Maroc, et les Marocains le méritent.
Je n’ai cessé de le répéter (Pour un commun marocain), ériger un commun marocain est une urgence absolue qui nécessitera un vrai aggiornamento.
Cet espace institutionnel, intemporel et immatériel, de libertés, d'héritage et de devoirs, ouvert à tous les Marocains, quels que soient leur milieu social, leur courant politique, religieux, etc.
Il s'agit d'ériger un système qui régirait la relation entre des individus égaux et la Maison Maroc. Cela encouragerait l’engagement des Marocains en redonnant sens à la citoyenneté et, surtout, à la politique.
C'est parce qu'une communauté de Marocains fait des choses ensemble, parce que nous sommes ENSEMBLE, que l'importance du politique se fait sentir, qu'il est le plus à même d’incarner ce nouveau paradigme.
Quand la démocratie sera en danger, quand nos libertés et la souveraineté du pays seront menacées, nous aurons alors des institutions saines avec des prérogatives bien établies, et un espace de liberté où intellectuels, société civile, artistes et médias indépendants, débattront sereinement pour nous questionner sur notre avenir, et résoudre les crises qui traversent notre société.
C’est ici une formidable opportunité pour que le Maroc devienne un pôle de progrès et contribuer ainsi à la civilisation contemporaine, comme il l’a fait pendant des siècles, avec d’autres ensembles arabes.
Parce que c’est le devoir de notre génération, parce qu’il est possible de rendre notre État plus juste, plus stable et plus fort, parce que tout un continent nous regarde et exige de nous de faire modèle, nous devons laisser libre cours à de nouvelles expériences politiques issues d’une société civile qui a soif d’engagement.
Une nouvelle occasion s’offre à nous, pour tenir notre rang régional, ne la gâchons pas.
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