״למה היהודים עזבו את מרוקו״ סרט מאת יונס לע׳רארי
משתתפים: מיכאל אביטבול, ניקול אלגריסי, עליזה אמזלג, סולי אניג׳ר, ג׳ורג׳ בן סימון, רובידה בן שימול, גבריאל בן שמחון, שאול בן שמחון, יגאל בן-נון, מרי ואקנין, דריס ח׳רוז, מוחמד חתמי, סימון לוי, סימון סקירה, מרי פדידה, עמיר פרץ, זהור רחיחל
Younes Laghrari : Marocains juifs - Destins croisés
Depuis un certain temps, je me posais la question intérieurement, sur les raisons du départ massif des juifs marocains de leur terre ancestrale, sans trouver de réponse convaincante. La question, longtemps éclipsée dans le Maroc officiel puisque non traitée dans les livres d’Histoire scolaire et rarement dans les médias redevient d’actualité depuis quelques mois à travers des colloques.
Personne aujourd’hui ne peut donner d’explication unique à ces vagues de départs d’une communauté juive millénaire, qui trouve ses racines dans le Maroc d’avant la conquête arabo-islamique.
Plusieurs réponses, s’entrechoquent. Chaque personne concernée porte en elle Sa vérité. Le drame de l’holocauste, bien que n’ayant pas touché les juifs marocains, eut un écho émotionnel retentissant au Maroc, même si cette communauté bénéficiait, de la protection Royale.
Fortement encouragés par les mouvements sionistes présents au Maroc jusqu’à l’Indépendance, les plus vulnérables d’entre eux cédèrent à la tentation d’un monde meilleur pour fuir la misère quotidienne qui sévissait dans des Mellahs surpeuplés; mais aussi pour se rapprocher de Jérusalem, lieu sacré du peuple juif et musulman.
Une fois le Maroc indépendant et pour contrer ces départs, le Sultan accorda aux juifs la citoyenneté pleine et entière. Ils furent associés aux rouages du nouvel Etat indépendant.
Cette effervescence se heurta très vite au virage panarabe qui défendait l’indépendance des peuples arabes contre toute forme de colonialisme. Israël devint très vite la cible de campagnes antisionistes un peu partout dans le monde Arabe et les juifs marocains furent sommés à n’avoir aucun lien avec ce nouvel Etat.
Ce fut une déchirure pour la majorité d’entre eux qui ne voulaient trahir ni leur pays, ni leur solidarité naturelle envers Israël d’autant plus que beaucoup avaient des proches parents qui y résidaient.
La coupure des liens téléphoniques et postaux avec Israël joua beaucoup dans le sentiment d’être des boucs émissaires et de payer pour les autres.
Ainsi, beaucoup se rendaient compte que l’intégration à la marocaine n’était au final qu’illusion.
La déception entraina un désir de départ vers un pays où leur citoyenneté n’était pas remise en cause au gré des événements.
C’est ainsi que la deuxième vague de départ se constitua au début des années 1960 ; réitérée en 1967 suite à la défaite arabe.
Ces départs successifs vidèrent pratiquement la communauté juive du Maroc passant le jour de l’indépendance de près de 250 000 âmes à quelques milliers d’individus aujourd’hui.
Ainsi, le Maroc, avec la perte d’une partie de sa population subissait aussi la disparition de métiers et traditions séculaires. Quelques personnes toutefois refont aujourd’hui le chemin inverse et reviennent au pays. Rares parmi eux sont des jeunes.
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