Hassan Aourid pleurniche encore et maudit les autres. ...

Hassan Aourid pleurniche encore et maudit les autres. ...

Chez Hassan Aourid se confondent brusquement les critères du conte, de la narration et du romanesque et sa plume s’étouffe sous l’emprise du grossier et du répétitif ennuyeux. Il se fait balloter par d’insipides expressions langagières qu’il emprunte tantôt à l’Irakien tantôt à la Darija, quand ce n’est pas de l’arabe alambiqué et inapproprié. Il s’avère alors inapte à rassasier l’appétit du lecteur et son propos se vide d’abord du plaisir de raconter et ensuite le sens de la création lui tourne le dos. En fin de compte, le lecteur a l’horrible malaise d’être happé par une insuffisance respiratoire au beau milieu d’un stressant vase clos.
En réalité, ce que veut dire Aourid par ce texte qu’il commet de « Ribat Al Moutannabbi » se résume dans l’insulte de son passé et de son présent en sautant drôlement du coq à l’âne. Primo, il implore celui qu’il l’a rejeté hors du palais à le prendre dans sa bonne grâce. Deuxio, surpris par une fierté que nous n’avons pas vue de lui lorsqu’il était bercé de la chaleur du pouvoir, il se retourne contre tous en s’indignant à coups d’accusations et de critiques du régime au Maroc, depuis la règle jusqu’à la démocratie en passant par la gouvernance.
Or, lorsque l’errance se joue de Hassan Aourid son imagination le trahit en se métamorphosant en machine à injurier les arabes et la langue arabe dont il a pourtant outrageusement usé pour écrire son livre, alors que le plus approprié aurait été de le rédiger en Amazighe. N’a-t-il pas joué en vain au séducteur de l’Amazighité par un certain nombre d’activités associatives pour un résultat nul au bout des courses. Après quoi il a balancé ces activités associatives aux orties suite à ces nombreux bides.
Le lecteur du roman ne peut à son corps défendant mesurer la sordidité de l’opprobre dans lequel s’est mis Hassan Aourid tout seul, au point où ses amis le surnomment « Hassan Aouid ». Un surnom qui assemble l’amazigh à l’arabe et interpelle le comportement et le tempérament de cet homme qui court en haletant derrière le dirham même lorsqu’il est en couvaison sous le ventre d’une poule.
Triste sort d’un homme qui par le passé était dans la bonne grâce du palais et qui, aujourd’hui, devient un fossoyeur notoire qui creuse dans la mémoire de la poésie d’Al Moutannabbi. Celui-là même qui a, une fois, maudit toute création d’Allah et tout ce qu’Allah n’a pas créé. Il préfère traîner comme lui toutes ces caractéristiques qui dominent sa poésie : des caractéristiques d’insolence et d’insouciance, d’insatiabilité et de cupidité, d’arrogance et d’immoralité, de fierté et du déguisement, d’égo excessif… Comme si Aourid a totalement conscience que ces traits de caractère sont à même de mettre leur dépositaire en dehors du cercle du temps, s’il ne court pas tout simplement à sa perte, à son hystérie et à sa folie.
Lorsqu’Aourid daigne enfin reconnaitre que son épouse l’accuse de folie et qu’il s’inquiète que la nouvelle de sa folie s’ébruite dans son voisinage, il réserve le même sort à son convive. Il le jette dans l’asile psychiatrique que représente métaphoriquement la capitale Rabat telle que créée par l’imagination abondante de l’ancien historiographe du Royaume.
Au plus haut degré de sa folie des grandeurs Aourid aborde l’époque où il officiait comme historiographe du Royaume. Il invoque alors les raisons de sa révocation de sa mission qu’il justifie par son refus à traficoter les faits historiques, allant même jusqu’à accuser ses successeurs d’incompétences avérées.
La sévérité de sa négation du passé et son reniement de son entourage de naguère sont à mesurer à l’aune des graves accusations portées aux centres du pouvoir qu’il inculpe d’avoir commis des crimes contre le peuple.
Rabat n’est enfin de compte qu’un Mâristân où s’ourdissent les stratagèmes du pouvoir, de la gouvernance et des brimades. Ses habitants sont finalement un ramassis de fous à lier qui obéissent au doigt et à l’oeil aux ordres et sont incapables d’échapper à leur sort.
Accoutumé à brandir l’arme de la menace et de l’intimidation pour toujours obtenir plus, Aourid avance qu’il a privilégié d’abandonner gains et avantages qu’offre le poste d’« historiographe du Royaume » pour ne pas dénaturer l’Histoire. Plus encore, il est décidé à lever le voile sur les secrets du plais à chaque fois qu’il serait possible de le faire, notamment la trahison dont il a fait l’objet par ceux qui sont dans le sillage du Roi et qu’ils l’ont mis hors des remparts du palais.
Suite et fin des élucubrations d’Aourid telles que racontées dans son roman prochainement

Commentaires