GRIPPE A H1N1 : VOILÀ POURQUOI IL N’Y A PAS PANDÉMIE AU MAROC

Contacté par nos soins, le Secrétaire général du ministère de la Santé, Hicham Nejmi, affirme que même si les autorités souhaitent passer sous silence une éventuelle pandémie, cela ne sera pas possible. Voici pourquoi.

Chaque jour de nouveaux cas de décès causés par le H1N1 sont enregistrés. Nous sommes déjà à 11 morts d’après les derniers chiffres du ministère de la Santé. Suite au décès de la première victime le 28 janvier, une vraie psychose s’est déclenchée. Aujourd’hui, la panique est générale et alimentée par de nouveaux cas d’infection, de fermetures d’écoles où ont été détectés des cas de H1N1

Faut-il s’alarmer ? Les autorités cherchent-elles à passer sous silence une pandémie du virus H1N1 pour éviter de semer davantage la panique  ?
Contacté par nos soins, le Secrétaire général du ministère de la Santé, Hicham Nejmi nous a affirmé qu’il ne s’agit que d’une grippe saisonnière. « S’il y avait réellement une situation alarmante, nous serions les premiers à le dire pour deux raisons. La première, il faut savoir que nous sommes surveillés par l’OMS qui, en cas de pandémie serait la première à l’annoncer comme c’était le cas en 2009 lorsqu’elle avait déclaré la situation de pandémie du H1N1 au Maroc. Deuxièmement, si c’est le cas nous avons intérêt à l’annoncer pour confiner la maladie dans des régions, isoler les personnes infectées, éviter la diffusion… », tient à préciser le Secrétaire général du ministère.
Donc les rumeurs faisant allusion que le gouvernement cache la gravité de la situation aux Marocains est totalement erronée.
Interrogé sur la suspension des cours dans certaines écoles à Casablanca après la détection de cas, le Secrétaire général précise que ni le ministère de la Santé ni celui de l’Education nationale n’ont préconisé une telle mesure qu’il a d’ailleurs jugée insensée.
Le secrétaire général n’a cessé de rappeler qu’il n’y a pas de raisons de s’affoler rappelant que le nombre de décès en France a atteint jusqu’à présent 60 cas de H1N1 sans pour autant susciter la panique.
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chaque année entre 250.000 et 500.000 personnes meurent, de par le monde de grippe saisonnière notamment les personnes atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes et les enfants âgés entre 6 mois et 5 ans ainsi que les personnes âgées de plus de 65 ans.
«Au Maroc d’après la courbe épidémiologique de cette année et comparativement à celles de 2018 et 2017, nous sommes  dans une situation de grippe saisonnière normale », explique H. Nejmi.
Chiffres à l’appui, sur les 684 échantillons prélevés chez des patients atteints du syndrome grippal ou d’infections respiratoires aiguës respiratoires aiguës :
  • 160 échantillons, soit 23,3% ont le virus de la grippe
  • 97,3% des virus isolés étaient de type A contre 2,5% de type B;
  • Parmi les virus de type A, le sous-type A (H1N1) représente 78,8% contre 21,2% du sous-type A (H3N2).
Pour les cas pris en charge dans les hôpitaux publics et les cliniques privées, la cellule centrale de suivi du ministère a enregistré que des 58 cas d’infections respiratoires sévères aiguës positives au sous-type A (H1N1), 15 patients ont guéri, 32 reçoivent toujours un traitement, tandis que 11 ont décédé.

Qu’en est-il du Tamiflu ?

Là encore des informations ont circulé sur une rupture de stock du Tamiflu qui doit être utilisé dans les premières 48 heures. Hicham Nejmi affirme que le ministère disposait bel et bien d’une centaine de boites au niveau de la pharmacie centrale. Il tient à préciser que ledit médicament est ordonnancé sous des indications particulières. Et d’ajouter que le Tamiflu n’est disponible qu’au niveau des hôpitaux et des cliniques et donc pas dans les officines ni dans les centres de santé ni dans les cabinets médicaux. Ce médicament est destiné uniquement aux malades hospitalisés qui ont des problèmes de maladies associées qui réduisent l’immunité. Il est aussi réservé pour la prévention chez les cas contacts en cas de sévérité et  chez le personnel de santé.
«Les indications sont claires. Le protocole à suivre a été généralisé au niveau des cliniques», précise Hicham Nejmi.
Autre polémique qui s’est propagée dans les réseaux sociaux et sur laquelle nous avons interpellé le Secrétaire général du ministère, le prix du médicament en question. Le prix de vente au Maroc est de 322 DH alors qu’il ne coûte que 11 euros en Europe. Cette différence est-elle due à un lobbying d’importateur qui profiterait de la situation pour tripler le prix ?
Pas du tout d’après H. Nejmi qui affirme que le ministère importe le Tamiflu de Suisse directement du laboratoire fabriquant. En d’autres termes, il n’y a pas eu de spéculation du prix de vente.
A noter que le ministère dispose actuellement d’un stock d’environ 17.000 boîtes de Tamiflu avec la possibilité d’avoir plus en cas de besoin. 
Ce stock  permet de garantir une couverture à 100% grâce à un système de veille qui couvre tout le territoire.



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