Macron-Erdogan : Découvrez les dangers du bras de fer !

Macron-Erdogan : Découvrez les dangers du bras de fer !




LE CLIN D’ŒIL DE SERGE RAFFY. Comment échapper aux pièges posés par le très habile et très provocateur dirigeant turc, en Méditerranée ? En montrant les muscles en solo ? Ou en obligeant l’Europe à cesser d’être une « puissance molle » ?

Emmanuel Macron va-t-il trop loin dans son bras de fer avec le néo-sultan d’Ankara, Recep Tayyip Erdogan ? Comment calmer les ardeurs guerrières et territoriales d’un homme qui foule allègrement le droit international dans les eaux méditerranéennes ? Le président français a décidé de ne pas attendre l’Europe pour montrer les muscles, avec un objectif proclamé : ne pas laisser la Grèce seule face aux provocations du dirigeant turc.

Manœuvres de la Marine nationale en Méditerranée, vente de 18 avions de combat Rafale à Athènes, rhétorique rugueuse, ton martial pour contrer le candidat au califat ottoman version XXIe siècle…. En fait-il un peu trop ? La France, en Méditerranée, comme en Afrique occidentale, joue en solo, prend tous les risques, apparaît comme la seule force européenne capable d’élever la voix face aux enjeux d’une géopolitique devenue multilatérale, et donc hautement instable.

Mais comment attendre face aux rodomontades d’Erdogan ? Comment laisser l’Europe, encore une fois, s’enfermer dans une posture timorée et attentiste ? 
A chaque accès de fièvre, à chaque coup de sang, en Turquie, au Liban, en Libye, on a ce sentiment que, décidément, les dirigeants européens, malgré toutes les belles déclarations d’intention, n’ont toujours pas compris que le monde avait profondément changé ces dernières années, qu’ils étaient devenus des membres apathiques d’une « puissance molle ». Et donc attaquable. 
Paranoïa ? 
Pas vraiment. 

L’Otan, force de maintien des équilibres en Europe, vilipendée par Donald Trump, piétinée par Recep Erdogan, apparaît de plus en plus comme un chiffon de papier, ou tout au moins, une organisation militaire en voie de délitement. Donc, une forme de ligne Maginot factice, en papier mâché. Terrible perspective… 

Face à ce constat douloureux, à ces signaux de faiblesse, le président Erdogan plonge allègrement dans cette brèche, cette béance, et multiplie les provocations, persuadé que l’Histoire l’absoudra, selon la formule célèbre de Fidel Castro, convaincu que la revanche des vaincus des deux dernières Guerres mondiales va bientôt sonner.

Face aux coups de menton d’Erdogan, Emmanuel Macron crie au loup et les Européens regardent la Lune. Malheureuse Europe, désorientée par cette agitation militaro-diplomatique, encore persuadée que les vents mauvais, ceux d’une nouvelle confrontation militaire, ne sont que des marques d’un passé révolu. Et que fait Recep Erdogan ? 
Il cogne sur le passé colonial français, en Algérie notamment, et sur le rôle supposé du gouvernement Mitterrand dans le génocide rwandais, en 1994. 
On peut compter sur lui pour bientôt rappeler la responsabilité du bon roi Saint Louis dans la gestion des croisades en terre « sainte », ou d’islam, selon la vision qu’on peut avoir de l’Histoire. 

Donc, Emmanuel Macron, selon ce bon Recep, ne « peut donner de leçon d’humanité » à quiconque.

La force du président turc ? Il verse du vinaigre sur la plaie de la culpabilité des anciennes puissances coloniale. Il se délecte de cette situation quasi euphorisante, face à une Europe en catalepsie, et peut concentrer ses tirs sur le président français, sans trop de dommages. Comment sortir de ce piège ? 

Par le haut. Il est grand temps que les Vingt-sept assument leur destin de grandes puissances, avancent groupés, et, surtout, évitent l’isolement dans lequel Emmanuel Macron risque d’être contraint d’entraîner la France. 
L’heure est sans doute venue d’être ferme, mais pas belliqueux. Meilleure façon d’éviter la guerre.

source:
NOb








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