TECHNOLOGIES 5G : Voici les raisons pour lesquelles la France est en retard sur ses voisins

TECHNOLOGIES 5G : Voici les raisons pour lesquelles la France est en retard sur ses voisins



De nombreux pays européens ont une grosse longueur d’avance sur la France en termes de déploiement du réseau. Le patron de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) assume ce calendrier.

Villes intelligentes, transports autonomes, vidéo surveillance, télémédecine… et évidemment téléphonie, les applications de la 5G, qui fascine autant qu’elle fait peur, sont nombreuses. En France, alors que les enchères pour distribuer les blocs de fréquences auprès des opérateurs télécom sont imminentes, il faudra attendre cet hiver pour disposer des premières offres mobiles. Des forfaits qui existent pourtant déjà chez la plupart de nos voisins. Comment expliquer que nous n’ayons pas encore basculé dans l’ultra-haut débit? Explications.
La majorité des pays européens a déjà lancé des offres commerciales

Rembobinons d’abord au 5 décembre 2017, date à laquelle une feuille de route sur la 5G est signée au niveau européen. La deadline est alors claire : la technologie doit être déployée dans tous les Etats membres avant la fin 2020.

Si les Finlandais se lancent dès juin 2018, juste avant les Américains et les Coréens, il faudra attendre 2019 pour que les choses s’accélèrent, tout autour de nous. Britanniques, autrichiens, roumains, allemands, irlandais ouvrent les vannes, avant même la Chine, opérationnelle à l’automne. Ce délai qu’a connu l’Europe, Gilles Brégant, directeur général de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), l’explique par le fait qu’il fallait justement discuter pour « s’entendre entre européens ». La mise en place de ces nouvelles antennes doit être précédée d’études très fines, pour veiller à ce qu’elles ne parasitent pas d’autres ondes. Un sujet continental qui, par définition, ne connaît pas de frontière.




Pour autant, alors que la fin de la deadline approche, la France, à l’instar du Danemark et du Portugal n’est toujours pas prête, comme le montre la carte-ci-dessus.
L’éradication des zones blanches d’abord, la 5G ensuite

Plusieurs raisons expliquent ce décalage, qui peut paraître surprenant alors même que « nous travaillons sur le sujet depuis le début des années 2010 », se souvient Gilles Brégant, ingénieur télécom de formation. 
Si l’épidémie de Covid-19 a évidemment décalé de cinq mois l’ensemble des discussions, la véritable raison est à chercher du côté du« New deal mobile » (nouveau compromis mobile), une appellation aux accents rooseveltiens qui désigne en fait la priorité donnée à l’Etat – sous François Hollande – d’éradiquer les zones blanches. De la Maurienne, au massifs corses, en passant par les monts du Cantal, les Français devaient pouvoir capter.

Un « New deal » qui a aussi été l’occasion de remettre à plat les baux que se partagent les différents locataires des ondes françaises. « Un grand ménage » bienvenu donc, à la veille du lancement de la 5G française. « Les autorités ont préféré élargir le schéma, avant de continuer à approfondir » résume le directeur général.
« La France n’est pas en avance… mais pas en retard »

A ses yeux d’ailleurs, la France n’est pas en retard, et ce sont nos voisins qui sont en avance. Et peut-être même trop. Si de nombreuses antennes sont déjà opérationnelles dans le ciel européen, peu de téléphones compatibles sont disponibles sur le marché et de nombreux opérateurs n’offrent qu’un débit bridé.

Par ailleurs, certains ont jeté leur dévolu sur les antennes Huawei, en avance ces dernières années. « Ceux qui sont partis avec ce constructeur se rendent compte que ce n’est pas forcément le schéma cible » note Gilles Brégant, sur un ton presque diplomatique. Et pour cause : de nombreux pays ont rétro-pédalé face aux nombreuses inquiétudes qui entourent le matériel fourni par le géant chinois.

Où en est-on concrètement en France ? M
algré l’absence d’offre commerciale, près de 500 antennes sont déjà disposées dans de nombreuses métropoles. 
Elles servent à de nombreux tests en région parisienne, mais aussi dans les métropoles de Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux ou encore Montpellier, Rouen ou Nantes.


Le chef d’orchestre des ondes françaises insiste : « On est dans les temps. A défaut d’être en avance, nous serons à l’heure ».





SOURCE : w24news

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