Illettrisme – « 66 % des enfants marocains âgés de 10 ans incapables de lire et comprendre un texte simple » (Banque Mondiale)

Illettrisme – « 66 % des enfants marocains âgés de 10 ans incapables de lire et comprendre un texte simple » (Banque Mondiale)

29 octobre 2020



Un constat ahurissant. 
En 2019, 66 % des enfants marocains âgés de 10 ans n’étaient pas capables de lire et comprendre un texte simple, soit un pourcentage inférieur de 2,5 points à la moyenne régionale du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et de 10,7 points à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, souligne un rapport de la banque mondiale (BM) publié mardi.

Selon ce rapport, un an plus tôt, en 2018, les années de scolarité des élèves marocains corrigées en fonction des acquis étaient estimées à 6,2 années. Autrement dit, en procédant à un ajustement du nombre d’années effectives de scolarisation par rapport au volume des acquis, on constate que la durée effective de la scolarité au Maroc était en moyenne inférieure de 4,4 ans au nombre d’années réelles. 
Ces chiffres reflètent la crise des apprentissages que traverse le pays, tout comme plusieurs autres pays dans le monde, et l’urgence de résorber les lacunes du système éducatif, afin d’équiper chaque élève des compétences fondamentales nécessaires pour s’insérer à l’âge adulte dans la société et l’économie marocaines.

Le Maroc, rappelle le rapport, s’est engagé à mener des réformes dans le cadre de sa Vision stratégique pour l’éducation 2015-2030 et une loi-cadre a été adoptée en 2019 dans laquelle l’apprentissage occupe une place centrale et qui prend en compte à la fois les causes immédiates et plus profondes de la crise des apprentissages.

De même, souligne le rapport, un prêt de 500 millions de dollars de la Banque mondiale (le programme d’appui au secteur de l’éducation au Maroc) vient accompagner les efforts des autorités en s’attachant plus particulièrement à améliorer les acquis scolaires et la gouvernance du secteur.



Renforcer la formation des enseignants, de nouer des partenariats public-privé plus solides. ....

Toutefois, la crise du coronavirus menace aujourd’hui de fragiliser les avancées du Maroc en matière d’éducation, notent les auteurs du rapport relevant que les mesures de confinement, qui ont notamment conduit à la fermeture des établissements scolaires, ont entraîné la perte d’au moins trois mois d’apprentissage chez environ 900.000 enfants d’âge préscolaire, huit millions d’élèves du primaire et du secondaire, et un million d’étudiants du supérieur.

Selon le rapport, le Maroc devra, dans un contexte de contraintes budgétaires, préserver les dépenses d’éducation pour limiter la transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre en continuant à mettre l’accent sur les objectifs de sa Vision 2015-2030 et tirer les leçons de la crise du coronavirus pour accélérer les réformes.

Dans cet ordre d’idées, la BM recommande, notamment, le maintenir les écoles ouvertes, dans la mesure du possible et dans le respect de règles sanitaires strictes, de mener des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le décrochage scolaire en étudiant la possibilité de mettre en place des incitations aussi bien financières que non financières, de renforcer la formation des enseignants, de nouer des partenariats public-privé plus solides afin d’améliorer l’accès à une éducation de qualité pour tous, d’adopter de nouvelles approches pour accélérer les réformes, et de s’inscrire dans des alliances internationales stratégiques pour exploiter les possibilités de coopération en matière d’innovation et d’échange de bonnes pratiques.







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