L'UE a annoncé qu'elle mettrait en place des sanctions contre des personnalités turques.

L'UE a annoncé qu'elle mettrait en place des sanctions contre des personnalités turques.


© Mustafa Murat Kaynak / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

La Turquie sanctionnée par l'UE pour ses actions « illégales et agressives »

En réponse à ce que les dirigeants européens appellent des actions « illégales et agressives » de la Turquie en Méditerranée, l'UE a décidé d'adopter des sanctions le jeudi 10 décembre.

L'Europe hausse le ton. Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants de l'Union Européenne ont décidé de sanctionner la Turquie pour ses actions « illégales et agressives » en Méditerranée, notamment à l'encontre de la Grèce et de Chypre.

Comme l'explique un diplomate européen à l'AFP, « les mesures décidées seront des sanctions individuelles, et des mesures supplémentaires pourront être décidées si la Turquie poursuit ses actions ». Pour le moment, il est question de sanctionner des personnalités turques pour les ajouter à la liste noire déjà établie en novembre 2019 en réponse aux forages turcs dans les eaux chypriotes. 
Deux responsables de la Turkish Petroleum Corporation avaient alors été interdits de visas et leurs avoirs en Europe gelés. Les nouveaux noms seront décidés au cours des prochaines semaines et soumises à l'approbation des 27.

Dans un second temps, Josep Borrel, chef de la diplomatie européenne, est chargé de « faire un rapport au plus tard en mars 2021 sur l'évolution de la situation » et pourra proposer d'étendre les sanctions selon le diplomate européen. Il explique que « l'idée est de serrer la vis progressivement ».

De son côté, le secrétaire d'État aux Affaires européennes français Clément Beaune, s'est félicité de cette décision sur Twitter.






SOMMET EN DEMI-TEINTE

Les dissensions entre l'Europe et la Turquie ne cessent de s'aggraver depuis l'été dernier. En cause, l'envoi par la Turquie en août d'un navire de recherche sismique dans des zones maritimes disputées avec la Grèce mais également le conflit au Haut-Karabakh.

Souhaitant hausser le ton, Charles Michel, président du conseil européen avait déclaré en début de semaine que l'UE était prête à « utiliser les moyens dont nous disposons lorsque nous constatons qu'il n'y a pas d'évolution positive » rappelant d'ailleurs avoir « tendu la main à la Turquie en octobre. Depuis, les choses n'ont pas été très positives ».

Certains pays souhaitaient aller plus loin en proposant notamment des sanctions économiques contre des secteurs stratégiques turcs ou encore un embargo européen sur les armes. Mais ces idées ont finalement été écartées en l'absence de consensus. Précisons aussi qu'en tant que membre de l'OTAN, Ankara dispose d'un certain nombre de soutiens stratégiques reconnaissent des diplomates de l'Organisation.

De son côté, la Turquie a réagi par l'intermédiaire du ministère des affaires étrangères qui rejette « cette attitude biaisée et illégitime figurant dans les conclusions du sommet de l'UE ». 
Prenant les devants, le président turc Erdogan avait déclaré mercredi 9 décembre que des sanctions européennes n'étaient pas « un grand souci » pour la Turquie.




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