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Les ménages n'en peuvent plus !

 

Les ménages n'en peuvent plus !

 
© ph:DR

Les prix des produits de grande consommation flambent de façon inhabituelle !
Inhabituelle et exagérée, la hausse vertigineuse des prix de tous les produits de grande consommation pendant ce mois sacré suscite l’ire d’une large frange de Marocains, notamment en ce qui concerne le poisson.



Trop, c’est trop! Les ménages marocains n’en peuvent plus. 
Ils font face, depuis le début du mois de Ramadan, à une hausse conséquente et anormale des prix des légumes, des fruits, des viandes… devant le silence complice des autorités. 

Énorme est le gap qui existe entre les prix des marchés de gros diffusés par le ministère de l’Agriculture au quotidien et les prix dans les marchés au détail. 
Si le prix d’un kilo de viande est de 65 DH à Casablanca suivant ce baromètre du 22 mai 2018, chez le boucher le kilo est vendu à 87 dirhams. 

Et pourtant, à ce niveau, il n’existe pas d’intermédiaires entre les sociétés de distribution de viande rouge et les bouchers.

Suivant le même baromètre, le prix du Merlan au détail affiché est de 65, alors qu’en réalité ce prix est majoré de 10 à 15 dirhams. La majoration, avance-t-on, est l’oeuvre des intermédiaires incontrôlés et non inquiétés. 
A qui la faute ?
Depuis le premier jour du Ramadan, la hausse des prix, notamment du poisson, est devenue la discussion fétiche des internautes sur les réseaux sociaux. Malgré la large étendue du littoral marocain et ses immenses richesses halieutiques, malgré nos 3.500 kilomètres de littoral, comment se faitil que les Marocains ne peuvent consommer du poisson et comment il reste l’un des produits d’alimentation les plus chers sur le marché, résolument hors de portée des bourses petites et même moyennes, s’interrogent et déplorent les consommateurs dans les marchés de Casablanca ?

Cette hausse vertigineuse des prix du poisson et des autres viandes ainsi que des fruits et légumes n’a pas laissé indifférents les internautes marocains. 
A Casablanca, les prix du poisson sont inaccessibles. 
C’est le cas dans la majorité des villes même les petites d’entre elles. «3.500 kilomètres de côtes et impossible pour nous d’acheter du poisson car il est tout simplement hors de prix!», déplorent les internautes. 
Du jamais vu!, renchérissent-ils.

Du réel au virtuel

Le prix de la sardine, surnommée le poisson du pauvre, flambe en ce mois de Ramadan pour atteindre 30 dirhams le kg. Les soles et les merlans sont vendus respectivement entre 70 et 80 dirhams le kilo. Les crevettes, elles, sont écoulées sur le marché à pas moins de 180 dirhams et atteignent dans certains quartiers 200 dirhams. Le calamar, l’espadon, la dorade sont tout simplement hors de prix, atteignant 200 dirhams voire plus. 
Si pour certains, il n’y a pas d’explication convaincante, il y a quelques jours, les professionnels de la mer ont tiré la sonnette d’alarme en remettant à Aziz Akhannouch, le ministre de l’agriculture et de la pêche, un rapport sur l’action des spéculateurs agissant comme intermédiaires entre les pêcheurs et les grossistes.

Une virée au marché de gros des poissons de Casablanca, samedi 19 mai 2018 à 5 heures du matin, a permis de constater de visu les manigances des spéculateurs ou intermédiaires qui achètent les mêmes palettes de crevettes, de merlan et de sole avant de les revendre aux grossistes qui se voient obligés de répercuter ce renchérissement sur le prix au détail. 
Le tout se passe sous les yeux des responsables du marché, géré de manière chaotique sans contrôle par les intermédiaires et spéculateurs.


Boycott du poisson

C’est ce que confirme d’ailleurs le rapport des professionnels de la mer, dont ceux faisant partie de la confédération nationale de la pêche côtière. 
La réaction des internautes ou plutôt des Marocains révoltés par ces hausses injustifiées hors de portée de leurs petites et moyennes bourses, n’a pas tardé. 
Depuis mardi 22 mai, un appel au boycott du poisson inaccessible à la majorité des ménages marocains a été lancé sous le hashtag #LaisseLePourrir et #LaisseLeNager. 
Indignés devant des hausses vertigineuses de prix du poisson, les internautes ont donc décidé de réagir en se mobilisant sur la toile. 
Sans grabuges, les Marocains l’ont compris, ils appellent au boycott du poisson. 
Et le tout se passe dans les réseaux sociaux où il est difficile même de contrôler le mouvement ou de le suivre.


Services de contrôle

Malgré la large étendue du littoral marocain et ses immenses richesses halieutiques, le poisson reste l’un des produits d’alimentation les plus chers sur le marché. 
En atteste l’étude sur l’évolution de l’indice des prix à la consommation (IPC) du Haut-Commissariat au plan (HCP) entre 2013 et 2017, qui indique que le prix du poisson a augmenté de 12% durant cette période, contre des hausses moins conséquentes des autres produits, tels que les légumes (8,7%) et les volailles (1,8%).
Si l’explication avancée pointe du doigt l’augmentation de la demande durant le mois de ramadan contre une offre stable, il faut savoir que cette forte demande des ménages est équilibrée par une baisse notable de la demande des restaurateurs.

Si le gouvernement et les services de contrôle communaux ont dans leur viseur le baromètre des prix des fruits, légumes et du poisson au niveau des marchés de gros en se basant sur les rapports qu’ils reçoivent dans leur bureau de la part des gérants de ces marchés, pour faire des communiqués qui soulignent que le pouvoir d’achat des Marocains est toujours préservé, ils ne font jamais le parallélisme entre les prix des marchés de gros avec les prix des marchés du détail. 

Ceux-ci passent au double voire au triple facilement.

Et la goutte qui fait déborder le vase, c’est que les intermédiaires, organisés, justifient leurs prix élevés par la hausse des prix de gros à l’achat, sachant que leurs clients ne peuvent pas et n’ont pas le temps de vérifier la véracité de leurs dires. 
Et c’est là où paraît clair le rôle que devrait jouer le gouvernement pour démanteler ces «mafias» qui manipulent les prix à leur gré au détriment du pouvoir d’achat des Marocains.



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