« Projet Galilée » : Des scientifiques partent à la recherche de technologies extraterrestres.

 

« Projet Galilée » : Des scientifiques partent à la recherche de technologies extraterrestres.

« Projet Galilée » : des scientifiques partent à la recherche de technologies extraterrestres
© NASA

Présenté lundi 26 juin dans un communiqué par le physicien Avi Loeb, professeur à Harvard, le Projet Galilée a pour but de trouver dans l’espace des signes de l’existence de technologies extraterrestres possiblement utilisées pour observer la Terre.

« En 2017, le monde a observé pour la première fois un objet interstellaire, appelé ‘‘Oumuamua’’, qui a brièvement visité notre système solaire. Sur la base d’observations astronomiques, ‘‘Oumuamua’’ s’est avéré avoir des caractéristiques hautement anormales qui défient les explications naturelles bien comprises. Nous ne pouvons que spéculer […] en poussant notre imagination jusqu’à penser qu’‘‘Oumuamua’’ pourrait être un objet technologique extraterrestre, similaire à une voile légère, très fine, ou à une antenne de communication, ce qui correspond plutôt bien aux données astronomiques »

C’est cette observation, menée il y a quatre ans, qui a convaincu Avi Leob, professeur à Harvard, de la nécessité de créer le Projet Galilée. 

Ce chercheur israélo-américain de 59 ans, qui a plus d’une centaine de publications scientifiques à son actif, et a notamment collaboré avec feu l’astrophysicien Stephen Hawking, a publié en 2017 un article scientifique controversé suggérant que l’objet interstellaire observé à l’époque, et baptisé « Oumuamua », pourrait être une sonde extraterrestre à propulsion solaire.

 

1,75 million de dollars de financements privés

C’est donc pour tâcher d’identifier de tels engins que le professeur a co-fondé avec Frank Laukien, PDG de Bruker Corporation, un fabricant d’équipements scientifiques basé dans le Massachusetts, le Projet Galilée (qui ne partage avec le projet européen de système de positionnement par satellites que le nom), réunissant des scientifiques de différentes nationalités : « Le projet Galilée se consacre à la proposition selon laquelle les humains ne peuvent plus ignorer l’existence possible de civilisations technologiques extraterrestres », a déclaré l’équipe dans un communiqué publié lundi 26 juillet. 

Le projet, qui a déjà reçu 1,75 million de dollars de financements privés, suivra trois axes de recherche. D’abord, l’obtention d’images haute résolution de phénomènes aériens non identifiés grâce à des capteurs multi-détecteurs, afin de déterminer leur nature. 

Ensuite, des recherches approfondies sur les objets interstellaires de type « Oumuamua ». Il s’agit aussi d’utiliser les relevés astronomiques existants et futurs, notamment ceux du Legacy Survey of Space and Time (LSST) sur l’observatoire Vera C. Rubin (VRO), au nord du Chili, pour découvrir et surveiller les propriétés de possibles visiteurs interstellaires du système solaire. L’équipe de recherche doit par ailleurs conceptualiser une mission spatiale prête à être lancée pour obtenir des images d’objets interstellaires inhabituels en interceptant leurs trajectoires lors de leur approche du soleil, ou en utilisant des télescopes terrestres pour découvrir des météores interstellaires. 

Enfin, le troisième axe du Projet Galilée est celui de la recherche de possibles satellites appartenant à des « civilisations technologiques extraterrestres ». L’équipe prévoit ainsi de mettre en place des dizaines de systèmes d’observation à travers le monde, chacun composé d’au moins deux télescopes de 25 centimètres avec une caméra adaptée à la détection des objets et connectée à un système informatique qui filtrera les données. « Nous prévoyons d’obtenir des résultats intéressants au cours de l’année à venir, si tout va bien », a déclaré Avi Loeb lors d’une conférence de presse.

 

Les ovnis, une question scientifique

Cette annonce intervient un mois après la publication par le Pentagone d’un rapport sur les ovnis, qui a conclu que des dizaines de phénomènes aériens constatés par différents pilotes de l’armée demeuraient inexpliqués. Sur les 120 cas d’apparitions d’aéronefs non identifiés survenus au cours des deux dernières décennies aux États-Unis, aucun élément n’a permis d’attester qu’il s’agissait de véhicules extraterrestres… sans pour autant prouver le contraire. Les renseignements américains demeurent incapables d’expliquer certains mouvements effectués par ces objets volants, notamment leur capacité à accélérer, à changer brusquement de direction ou à s’immerger. 

« Nous voulons dissiper le brouillard par une analyse transparente et scientifique en rassemblant nos propres données, et non des données basées sur des capteurs appartenant au gouvernement, car la plupart de ces données sont classifiées », a déclaré Frank Laukien, le PDG de Bruker Corporation. 

Pour Avi Loeb, la question des objets volants non identifiés relève des scientifiques, et non des militaires ou des politiques : « Ce ne sont pas [eux] qui doivent interpréter ce que nous voyons dans le ciel, parce que ce ne sont pas des scientifiques. 

C’est à la communauté scientifique de comprendre », a-t-il déclaré, lui qui espère rapidement multiplier par dix le financement de son projet pour que la communauté en question ait les coudées franches pour comprendre de quoi il retourne exactement.

 

Archéologie de l’espace

Plutôt que de rechercher des signaux électromagnétiques dans l’espace, le projet Galilée va plutôt se pencher sur les objets qui pourraient être associés à des équipements technologiques extraterrestres – on parle alors de « technosignatures ». 

En ce sens, ces recherches s’inscrivent dans cette nouvelle branche de l’astronomie, l’« archéologie de l’espace », qui vise à détecter et analyser les débris spatiaux que l’homme laisse derrière lui. Mais pas seulement puisque si les scientifiques du Projet Galilée s’attèlent à l’étude des objets interstellaires qui traversent notre système solaire, ils recherchent aussi d’éventuels satellites extraterrestres qui observeraient la Terre.

« L’impact de la découverte d’une technologie extraterrestre sur la science et sur notre vision du monde toute entière serait énorme »
Avi Loeb, professeur à Harvard, à la tête du Projet Galilée.

Si l’archéologie de l’espace est un domaine de recherche encore émergent et très « large », Frank Laukien prévient que le Projet Galilée se cantonnera à l’exploration des explications physiques des apparitions d’objets non identifiés, et ne spéculera pas sur les cas d’ovnis observés par le passé, sur des observations présumées ou des rapports informels. « Il est très important que nous gardions à l’esprit que le projet Galilée ne sert pas à tout, et qu’il n’est pas destiné à tout le monde », a déclaré Laukien. « Il a un champ d’application défini, et il a des limites », a-t-il ajouté.

Le projet, qui porte le nom de l’astronome italien Galileo Galilei, connu pour son utilisation pionnière des télescopes, s’engage néanmoins à « oser regarder à travers de nouveaux télescopes, au sens propre comme au sens figuré »

Sur le site de présentation du projet, Avi Loeb prophétise déjà des découvertes bouleversantes : « L’impact de la découverte d’une technologie extraterrestre sur la science et sur notre vision du monde toute entière serait énorme ».

 

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