Traçage, contrôle, contrainte : La "science" suggère d’appliquer au climat la tactique du Covid
Le
« passe sanitaire » et les diverses technologies de contrôle social
représentent un tel accomplissement dans la gestion de la crise
sanitaire qu’il serait dommage de ne pas faire appel à ces outils pour
d’autres crises, et notamment celle associée au climat.
C’est en tout cas ce que suggèrent quatre chercheurs dans un article paru
le 16 août dans la « prestigieuse » revue Nature : s’inspirer des
outils de lutte contre l’épidémie du Covid et les appliquer à la lutte
contre la « crise climatique. » L’idée (qui date des années 90) est la
suivante : allouer à chaque personne un « quota carbone individuel » et
(nouveauté) faire appel aux évolutions technologiques pour contrôler et
imposer ce quota.
Premier constat de l’article, que personne ne contestera : « des
restrictions imposées aux individus au nom de la santé publique […] qui
étaient impensables il y a seulement un an ont été adoptées par des
millions de personnes. » Déduction logique : « les gens pourraient être
plus disposés à accepter le suivi et les contraintes liés aux quotas
carbone individuels pour favoriser un climat plus sûr » ou d’autres
« bénéfices » comme la « réduction de la pollution atmosphérique et
l'amélioration de la santé publique. »
Tracé comme jamais !
C’est cette acceptation par le public « d'une surveillance et d'un
contrôle supplémentaires en échange d'une plus grande sécurité » qui
semble inspirer le plus nos chercheurs : les « avancées technologiques »
portées par les applications mobiles de traçage leur donnent plein
d’idées « pour la conception de futures applications de suivi des
émissions personnelles. »
D’abord, la localisation et le traçage qui permettraient d’estimer « les
émissions sur la base du suivi de l'historique des déplacements de
l’utilisateur. » On imagine par exemple que selon la trajectoire et la
vitesse des déplacements, ces applications à venir seraient capables
d’identifier le mode de déplacement et donc les émissions de gaz
carbonique correspondantes. Mais plus fort encore, les chercheurs
proposent de faire appel à l’intelligence artificielle pour « combler
les lacunes en matière de données et estimer avec précision les
émissions d'une personne sur la base de données telles que les arrêts à
des stations-service, les pointages dans certains lieux et les
historiques de voyages… »
Et de poursuivre : « L’intelligence artificielle pourrait être
particulièrement utile pour les quotas qui incluent les émissions liées à
l'alimentation et à la consommation. De nombreuses applications peuvent
déjà comprendre les comportements personnels en matière de déplacements
et d'alimentation et estimer les émissions de carbone et les
conséquences potentielles sur la santé. » La technologie est déjà là, il
n’y a plus qu’à piocher les algorithmes capables d’estimer « les
émissions liées à l'alimentation en se basant sur les habitudes
d’achat. »
Les derniers seront les derniers
Et si nos chercheurs constatent qu’un « un nombre sans cesse croissant
de tâches décisionnelles est délégué à des systèmes logiciels », et que
donc cela devrait passer sans trop de heurts, ils ont néanmoins
conscience qu’il sera nécessaire d’évaluer « les éventuelles
conséquences négatives des quotas carbones individuels sur les
consommateurs vulnérables » et que leur application devra « s'efforcer
d'être équitable », même si « il est impossible d'avoir une politique
sans perdant. »
Des « perdants », car il faut garder à l’esprit que tels qu’ils sont
présentés dans l’article de Nature, ces quotas ne seraient pas à
caractère indicatif ou pédagogique mais bien obligatoire et
contraignant. Chaque personne se voit allouer un capital carbone auquel
elle doit se limiter sous peine de… L’objet de l’article n’est pas
politique donc on n’en saura pas plus sur les pénalités auxquelles
s’exposeraient les contrevenants, mais on peut imaginer sans peine des
restrictions de circulation ou de consommation diverses et variées, et
on note par ailleurs qu’est évoquée dans l’article la « lutte contre la
sous-occupation » des logements. Bientôt la colocation obligatoire ?
Le bien, de gré ou de force
Si vous trouvez violente l’idée de partager de force votre maison,
dites-vous que cela pourrait être bien pire, vous pourriez ne pas avoir
de maison du tout. Quel rapport ? Un article de Sciences & Avenir n°878
(avril 2020) consacré à la lutte contre le « réchauffement climatique »
qui ne suggère rien de moins que « l’interdiction de la construction de
maisons individuelles » d’ici 2029. C’est que selon l’article en
question « la superficie moyenne n’a cessé d’augmenter si bien
qu’aujourd’hui chaque Français bénéficie en moyenne de 40m2 », une
surface que le bureau d’étude cité dans le magazine espérerait abaisser à
32m2.
Mais ce n’est pas tout, Sciences & Avenir suggère également de
limiter la consommation de viande à 25 kg par an et par habitant (contre
90 kg actuellement), de réduire les achats de vêtements neufs,
d’imposer une limite de consommation quotidienne d’électricité de 2kWh
(contre les 4kWh actuellement) etc.
Tout un programme plein de bonne volonté et de bienveillance qui ne se
prive pas de suggérer la manière forte sous la forme d’un questionnement
très rhétorique : « Doit-on imposer ces mesures quand la bonne volonté
et les déclarations d’intention ne suffisent, à l’évidence, pas ? »
Un avenir plein de promesses.
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