La Samir : La nouvelle escalade des employés parviendra-t-elle à faire sortir l’Exécutif de son silence ?
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La Samir : La nouvelle escalade des employés parviendra-t-elle à faire sortir l’Exécutif de son silence ?
Après avoir frappé à toutes les portes et défendu bec et ongles leurs intérêts ainsi que ceux de la raffinerie sans résultats, les employés de La Samir passent à la vitesse supérieure et s’apprêtent à faire une grève de la faim et à marcher pieds nus de la porte de l’entreprise jusqu’à la route côtière ce mardi 18 janvier 2022.
Un ultime signal de détresse pour espérer faire réagir le gouvernement. Aziz Akhannouch prendra-t-il enfin le taureau par les cornes où suivra-t-il l’exemple de son prédécesseur en gardant le silence ?
L’affaire de La Samir continue de susciter la grogne des défendeurs du sauvetage de la raffinerie. Une grogne qui ne fait que grandir face à l’indifférence des pouvoirs publics. En effet, ni le gouvernement de Saaddine El Otman encore moins celui de Aziz Akhannouch, bien que ce dernier ne soit qu’à ses 100 jours de vie, n’ont manifesté leur réelle volonté de résoudre ce dossier brûlant.
Les appels de détresse des travailleurs de La Samir, du Front national de la sauvegarde de la raffinerie ainsi que des partis politiques, qui soutiennent cette cause, n’ont pas trouvé d’écho. Le gouvernement continue de faire la sourde oreille en se désengageant complétement de ce dossier qui dérange à plusieurs titres.
Entre-temps, la raffinerie continue de se détériorer, sa valeur se dégringoler et les conditions de ses salariés s’empirer. On se demande d’ailleurs pourquoi l’Etat ne clarifie-t-il pas, une fois pour toute, sa position en justifiant son choix ? Pourquoi évite-t-il à chaque fois de se pencher sur le dossier ? Des questions légitimes car en gardant le silence, le gouvernement ne fait qu’attiser le feu et soulever des soupçons.
« Il est un dossier qui ne saurait être éludé sans fin : le dossier de la Samir. Sur le fond, l’Etat doit reprendre ses droits souverains : garantir la sécurité énergétique et protéger le consommateur. Sur la forme, certains doutent de la légitimité d’arbitrage du gouvernement », a soulevé l’économiste Noureddine El Aoufi dans un poste sur son compte twitter.
En effet, plusieurs voix se sont levées pour mettre en garde sur un éventuel conflit d’intérêts dans le traitement de ce dossier ainsi que celui des hydrocarbures. Mais tant que l’actuel Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, n’a pas dévoilé ses réelles intentions, on ne peut qu’espérer que ce dossier finira par voir le bout du tunnel. Ce qui est certain, c’est que les défendeurs de la réouverture de la Samir ne baissent pas les bras et semblent déterminés à continuer le combat.
La Confédération Démocratique du Travail de l’Entreprise Samir a d’ailleurs appelé, suite au Conseil syndical tenu le 6 janvier 2022, les salariés de l’entreprise à participer à une grève de la faim et à marcher pieds nus de la porte de l’entreprise jusqu’à la route côtière ce mardi 18 janvier 2022.
Une nouvelle forme de manifestation pour « protester contre les conditions sociales misérables et l’attitude négative du gouvernement et son refus d’aborder cette question résultante de la privatisation obscure, du pillage et du dumping des actifs de l’entreprise en dettes sous les yeux de toutes les autorités concernées par la surveillance et le contrôle », précise la CDT de l’entreprise.
Cette dernière a renouvelé sa demande au gouvernement marocain et à toutes les parties concernées de contribuer à sauver l’érosion des biens matériels et des richesses humaines de l’Entreprise Samir et de récupérer les milliards d’argent public impliqués dans la dette de l’entreprise.
Aussi, pour la CDT, l’enjeu est de mettre en œuvre les dispositions du premier chapitre de la Constitution qui stipule la coopération entre les autorités exécutives, législatives et judiciaires en vue de réaliser l’intérêt général et de reprendre la production à la Raffinerie Marocaine de pétrole.
Une reprise sous les formules permises par la loi et confirmées par la faisabilité économique et financière, y compris le transfert d’actifs au compte des créanciers. Rappelons que l’Etat marocain, par le biais des douanes et des impôts indirects, est le principal créancier de la Samir avec plus de 70% des dettes.
Une situation qui est à l’origine du projet de loi relatif au transfert des actifs de la société «La Samir» à l’État marocain déposé par l’USFP, la CDT, le PSS et l’Istiqlal auprès des instances législatives. Un projet de loi qui, rappelons-le, a été rejeté par le gouvernement de Saadeddine El Otmani le 5 février 2021 suscitant un tollé de protestations.
Un rejet qui n’a pas dissuadé la députée Fatima-Zahra Tamni de la Fédération de la gauche démocratique de redéposer, le 8 janvier 2022, un projet de loi relatif au transfert des actifs de la société « La Samir » à l’État marocain auprès de la Chambre des représentants. Reste à voir si le gouvernement de Akhannouch suivra-t-il les pas de son prédécesseur en rejetant à nouveau ce projet de loi.
Cela dit, la CDT continue de défendre l’importance de la raffinerie du pétrole notamment pour préserver les acquis de l’industrie marocaine, faire face au contrôle des lobbies sur le marché marocain ainsi que pour lutter contre l’application de prix exorbitants des produits pétroliers (plus de 6 Mds de DH annuels).
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