La santé est-elle un service public ou un business ?

 

La santé est-elle un service public ou un business ?

 

La santé est-elle un service public ou un business ?

 

L’affaire Orpéa met en lumière une pratique institutionnalisée dans la quasi-totalité du secteur privé lié à la santé et doit faire réfléchir à la question de savoir si la santé peut-être un “business “pur.

Les EHPAD se retrouvent sous le feu de l’actualité, mais il faut être conscient que le fonctionnement d’une clinique est le même, surtout si elle est propriété d’un grand groupe. Lorsque vous essayez de parler à un pharmacien d’un établissement du groupe Ramsay Générale de santé ou Elsan (les deux principaux groupes d’hospitalisation privée en France) d’un dispositif médical, celui-ci vous orientera vers le seul sujet qui l’intéresse, le prix.

Les médecins ne peuvent prescrire, au sein de ces établissements, que des dispositifs dûment agréés par le groupe. Ces référencements n’ayant, sauf exception, qu’une finalité économique et donc tournés vers des produits distribués par de grandes multinationales pharmaceutiques. Un dispositif médical, si novateur soit-il, aura toutes les peines du monde à pénétrer le marché s’il est distribué par un petit laboratoire. Les établissements publics ont moins ce problème puisque fonctionnant par appel d’offres, ils n’hésitent pour autant pas à utiliser des pratiques scandaleuses en étant souvent mauvais payeurs auprès de petits fournisseurs pour lesquels des retards de paiement font courir un risque vital.

Les hôpitaux ont des budgets de plus en plus serrés à tenir et les politiques nous parlent du déficit abyssal du secteur hospitalier. Mais ce terme a-t-il un sens ? Comment peut-on juger la rentabilité d’un secteur public ? 

Parle-t-on du déficit de la police, de la justice ou de l’armée ? 

Un service public n’a pas vocation à être rentable mais, comme son nom l’indique, à servir le public, nos impôts servent à ça. 

La crise sanitaire actuelle a mis en lumière les insuffisances du secteur de la santé, toutefois ne nous y trompons pas, c’est loin d’être nouveau. Pendant plusieurs décennies le numerus clausus de la première année de médecine a été volontairement maintenu en dessous du niveau nécessaire au renouvellement des praticiens dans un but de protectionnisme complètement décorrélé de la réalité du terrain par les syndicats médicaux, économique de la part du gouvernement en organisant une désertification dans les hôpitaux périphériques pour faire appel à une main-d’œuvre étrangère moins chère, mais parfois moins qualifiée et en fermant des lits d’hospitalisation à un rythme délirant depuis le début de ce siècle. La question se pose donc désormais, choisirons-nous les orientations de la politique de santé future d’un point de vue économique ou sanitaire ?

Les résultats des prochaines élections nous donneront peut-être un début de réponse…

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