Déceptions, ambitions revues à la baisse… Un an après, la présidence Biden enlisée aux États-Unis.
Les espoirs étaient grands lorsque le démocrate a succédé à Trump à la Maison Blanche. Un an plus tard, en 2022, il a un mal fou à faire adopter plusieurs de réformes clés et il pourrait perdre sa majorité au Congrès.
Après quatre ans de divisions sous la présidence de Donald Trump, Joe Biden, qui a prêté serment il y a un an jour pour jour, promettait de rassembler
les États-Unis. Pour ce faire, le démocrate comptait s’inspirer du New Deal
de Franklin Delano Roosevelt et relancer, par la force du compromis,
une économie chahutée par la pandémie de Covid-19. Mais tout ne s’est
pas passé comme prévu.
Acte I : l’espoir
Les premiers mois de son mandat, ponctués par une
communication soignée, engendrent des résultats. Biden signe face
caméra, en mars 2021, un gigantesque plan de relance à 1900 milliards de dollars. Des millions d’Américains reçoivent un chèque qui les aide à traverser cette période difficile. En parallèle, la campagne de vaccination doit permettre de voir la lumière au bout du tunnel
. Et elle avance à grand pas, si bien que dès le mois de mai, Biden invite les personnes vaccinées à laisser tomber le masque.
Acte II : la désillusion
L’été arrive et les nuages s’accumulent. Le retrait de l’armée américaine d’Afghanistan, certes promis par Trump, s’effectue sous la présidence Biden dans le chaos et sidère le monde entier. Les talibans reprennent Kaboul et les États-Unis perdent de facto leur plus longue guerre, vingt ans après le 11-Septembre. Biden s’attire les foudres des républicains modérés, les seuls à encore résister à Trump.
Le Président fait aussi des déçus dans l’aile gauche démocrate de Bernie Sanders et d’Alexandria Ocasio-Cortez. Sa soif de compromis et sa faible majorité au Congrès le conduisent à réviser ses ambitions à la baisse. Il promulgue ainsi en novembre un premier volet de sa loi sur les infrastructures. Mais la dépense sera de 1200 milliards de dollars au lieu des 2300 milliards espérés au départ.
Le second volet social et écologique de sa réforme est, lui, toujours bloqué au Congrès.
Les sénateurs démocrates Kyrsten Sinema et Joe Manchin, élus d’Arizona et de Virginie-Occidentale, des États conservateurs, refusent de le soutenir. Idem pour une loi cruciale pour Joe Biden destinée à protéger le droit de vote.
Acte III : l’appréhension
Ce manque de résultats législatifs, couplé à une inflation jamais vue depuis quarante ans (+7 % sur un an), en partie imputée à l’argent injecté dans l’économie, pèse sur la popularité de Joe Biden – à peine 42 % d’opinions favorables. Seul avant lui Trump a fait pire. Quant à la crise sanitaire, elle est loin d’être terminée, en témoignent la propagation des variants Delta et Omicron et la difficulté de convaincre les derniers récalcitrants de se faire vacciner.
L’heure côté démocrate est à l’appréhension. L’opposition républicaine est très bien placée pour reprendre la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat, en novembre. La bataille pour le contrôle du Sénat sera aussi très serrée. Pour Joe Biden, le constat est amer : un an plus tard, l’Amérique est toujours aussi divisée.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci de commenter nos articles