Drame migratoire : Une réunion du Conseil de sécurité ce mercredi à la demande du Kenya.
Dans une initiative lancée par le Kenya et soutenue par le Ghana et le Gabon, le conseil de sécurité devrait tenir une réunion ce mercredi sur le drame migratoire, survenu vendredi à la frontière entre le Maroc et Melilla.
Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait aborder, mercredi, le drame migratoire survenu vendredi, lorsque des dizaines de migrants subsahariens ont perdu la vie après avoir été repoussés par les forces de l’ordre marocaines alors qu’ils tentaient d’entrer à Melilla. En effet, le Kenya, soutenu par le Gabon et le Ghana, trois membres non permanents du Conseil de sécurité, a déposé une demande dans ce sens.
Sur son compte Twitter, l'ambassadeur du Kenya à l'ONU, Martin Kimani a indiqué que cette réunion devait se tenir à huis clos sur la répression violente des migrants. «Aujourd'hui, suite à la réunion de Mission d'appui des Nations unies en Libye, le A3 (trois pays africains, ndlr) au Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à une réunion sur la violence meurtrière à laquelle sont confrontés les migrants africains entrant à Melilla depuis le Maroc», a-t-il annoncé, lundi.
Le diplomate a ajouté que «les migrants sont des migrants ; qu'ils viennent d'Afrique ou d'Europe, ils ne méritent pas d'être ainsi brutalisés». «Le racisme est une menace pour la paix et la sécurité internationales (…) Ça tue encore en Méditerranée. Il est si répandu qu'il semble normal à ses auteurs. Il est temps que le Conseil de sécurité s'occupe de la menace du racisme partout», a-t-il ajouté dans un autre tweet.
Des diplomates, cités par l’AFP, ont indiqué que la rencontre a été initialement envisagée lundi mais a été finalement reportée à mercredi.
La réaction de l’ONU et de la Commission de l’UA
L’action du Kenya, soutenu par le Gabon et le Ghana intervient après la réaction de la Commission de l’Union africaine. Dimanche, son président Moussa Faki a appelé à une «enquête immédiate» sur le drame. «J'exprime mon profond choc et mon inquiétude face au traitement violent et dégradant des migrants africains qui tentent de franchir une frontière internationale entre le Maroc et l’Espagne et les violences qui s'ensuivent, entraînant la mort d'au moins 23 personnes et des blessés», a-t-il réagi sur son compte Twitter.
Les Nations unies ont également réagi, ce lundi, au drame migratoire survenu vendredi. «Nous déplorons vivement ce drame tragique et les pertes en vies humaines», a indiqué Stéphane Dujarric porte-parole du Secrétaire général de l'ONU.
«Je pense qu'il ne s'agit que d'un autre rappel de la raison pour laquelle nous avons besoin de routes migratoires mondiales bien gérées, impliquant les pays d'origine, de destination et de transit», a-t-il ajouté lors du point de presse quotidien du Bureau du porte-parole du Secrétaire général. «Nous sommes gravement préoccupés par ce que nous avons vu, par les pertes de vie», a-t-il ajouté.
Répondant à deux questions de journalistes sur le sujet, le porte-parole du Secrétaire général a indiqué que «les personnes à la recherche d'une vie meilleure sont des êtres humains. Ils doivent être traités avec décence». «Elles ne devraient pas être contraintes d'emprunter des itinéraires qui les exposent à un grave danger, des itinéraires contrôlés par des gangs criminels et des éléments criminels», a-t-il enchaîné. «Les États membres ont le devoir et la responsabilité de veiller à ce que des voies de migration sûres soient établies. Je veux dire, c'est notre message depuis le début», a-t-il conclu.
Lors de son intervention, Stéphane Dujarric a renvoyé à la réaction conjointe du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et Organisation internationale pour les migrations (OIM) suite à ce drame. Samedi, dans un communiqué conjoint, ils ont exprimé «une profonde tristesse et inquiétude» face à ce qui s'est passé à la frontière entre le Maroc et Melilla, exhortant «toutes les autorités à accorder la priorité à la sécurité des migrants et des réfugiés, à s'abstenir de recourir à une force excessive et à respecter leurs droits humains».
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