Au Maroc, le ministre de la Justice de nouveau dans la tourmente.
Car parmi les admis, plusieurs portent des noms de famille
similaires, dont celui de Ouahbi. Ils font également remarquer que
beaucoup de ces admis sont des « fils de » – des enfants de parents qui
exercent déjà en tant qu’avocats, certains étant d’actuels ou anciens
bâtonniers.
Fidèle à son personnage d’homme de confrontations, Ouahbi réplique
sans sourciller : « Une commission a supervisé les différentes étapes
du concours et j’ai confiance en cette commission. Ces citoyens ne
jouissent-ils pas des mêmes droits que les autres ? Combien seraient-ils
? 60 ou 70 sur 2 000. Où est donc le problème ? Il n’y a pas à faire
autant attention aux noms de familles qui se ressemblent. Il y a par
exemple 42 personnes portant le nom Ouahbi dans la profession. Ont-ils
tous un lien de parenté avec le ministre ? »
Un ministre habitué aux controverses
Déterminés, ces candidats forment une « coordination » et entreprennent plusieurs formes de protestations. Ils saisissent le procureur général du roi près la Cour de cassation pour exiger l’ouverture d’une enquête sur les résultats du concours. Ils s’adressent également à Mohammed VI, par le biais d’une correspondance au cabinet royal.
Mais les événements prennent une autre tournure le 24 février, quand une dizaine d’entre eux entament une grève de la faim, après « avoir épuisé toutes les formes de protestations, sans réponse de la part du ministère de tutelle ».
« Lors de ces deux rencontres, le ministère a fait preuve d’ouverture
et a exprimé sa volonté d’ouvrir le dialogue. Nous tenons toutefois à
souligner que l’ouverture du dialogue n’est pas considérée comme un
objectif en soi par la coordination, mais juste un moyen pour pouvoir
exposer nos différentes revendications », a indiqué le président de la
coordination, Amine Nasr-Allah, aux médias locaux. La coordination décide alors de suspendre la grève.
Depuis qu’il a hérité du ministère de la Justice en septembre 2021,
Abdellatif Ouahbi, également secrétaire général du Parti authenticité et
modernité (centre gauche), enchaîne les controverses :
en moins de deux ans de mandat, il a réussi à se mettre à dos les
avocats, les magistrats et la société civile. À l’été 2022 notamment, il
a accusé certaines associations de protection des deniers publics de «
faire chanter » des élus communaux ainsi que d’anciens ministres.
Transparency International a attribué la note de 39 au Maroc dans son
indice de la perception de la corruption dans le secteur public pour
l’année 2021, soit en dessous de la moyenne mondiale (43).
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