Catastrophe environnementale à Mohammedia, l'oued N’fifikh se meurt.
Cadavres de poissons échoués sur l'oued N'fifikh par Mohamed Jaouad EL KANABI en août 2022.
L’oued N’fifikh qui se déverse sur la plage des Sablettes à Mohammedia (très fréquentée en cet été) est gravement pollué et des milliers de cadavres de poissons jonchant et flottant à sa surface, infestent à leur tour, les eaux de cet oued qui avec El Maleh enclavent la ville.
Malheureusement pour les riverains, la faune et la flore et tout l’environnement de ce cours d’eau, ce phénomène est récurrent et revient pratiquement à chaque année et à plusieurs reprises.
L’Oued N’fifikh, nous dit une étude (suivi mensuel des paramètres physico-chimiques indicateurs de pollution, d’août 2018 à juillet 2019) en sa partie aval est concernée par l’un des enjeux environnementaux les plus cruciaux, il reçoit les rejets d’eaux usées, évacuées de façon précaire sans traitement préalable, ce qui conduit à la dégradation de l’état écologique global de cet hydro-système fluvial.
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Les résultats obtenus montrent que le cours d’eau est exposé à une forte pollution qui est principalement organique. Par conséquent, les eaux usées représentent une cause majeure de dégradation de la qualité de l’eau de ce milieu récepteur.
Il s’agit des eaux usées de couleur noirâtre qui sont déversées dans une partie de l’oued N’fifikh et qui s’écoulent vers l’embouchure au niveau de la plage sans parvenir à se jeter en mer étouffant ainsi ce cours d’eau dont la longueur n’excède guère les 40 kilomètres. Les habitants, alarmés par cette situation, ont à maintes reprises alerté les services concernés pour déterminer l’origine du problème en vain.
Acteurs associatifs et riverains en alertant les autorités comptent mettre fin à ces rejets qui affectent et la plage des Sablettes et donc Mohammedia mais également Ben Slimane et les localités avoisinantes, la forêt et l’oued N’fifikh, mais pour l’heure c’est lettre morte.
« La catastrophe écologique de l’Oued N’fifikh puise sa raison d’être à 90% de la main d’homme et 10% revient à Dame Nature, la sécheresse et le réchauffementclimatique, le manque de précipitations et changement climat, déplore Sahim Mohamed Shaimi. « Tout au long de son écoulement (deux provinces Ben Slimane et Mohammedia et plusieurs localités, Fedalat, Beni Amer, Oulad Taleb, Beni Yakhlaf… ), il est affecté par l’activité humaine et surtout par le rejet d’eaux usées«, dit-il.
En cause, explique notre interlocuteur, « l’augmentation des activités industrielles et l’urbanisation croissante d’années en années que les autorités n’arrivent plus guère à juguler. Cela a conduit ces dernières années à la construction de nombreux ouvrages industriels ou habitations provoquant ainsi à une pollution et à une dégradation de l’environnement naturel jusqu’à l’embouchure où justement, “n’arrive plus à se jeter “ cet oued depuis les cinq dernières années« .
De plus, en sus de l’activité industrielle, nous dira encore Shaimi, « de grandes propriétés ni agricoles ni maison secondaires fleurissent tout au long de l’oued N’fifikh.
Notre interlocuteur regrettera que l’oued ne puisse plus recevoir d’eau ni d’une part (océan) ni d’un autre d’où le manque d’oxygène dont est victime la faune marine et environnante à ce cours. « Les rejets des eaux usées industrielles, publiques ou privées (grandes propriétés avec piscine y déversent, leurs eaux) d’où une autre toxicité vers l’oued », indique l’acteur associatif.
De plus cette activité peu citoyenne pose des problèmes de santé publique et environnementaux, nécessitant des solutions urgentes afin de mettre fin à cette pollution et sauvegarder ainsi l’écosystème, le patrimoine forestier et la plage ou devrait en toute logique se jeter N’fifikh.
Aujourd’hui à défaut et malheureusement c’est un spectacle de désolation à laquelle impuissamment nous assistons ce sont des tonnes de poissons morts échoués sur les rives de l’oued N’fifikh, « et ce n’est là qu’une première étape d’une catastrophe annoncée qui menace humains, animaux sauvages et domestiques, flore et donc toute la chaîne alimentaire », conclura Sahim Mohamed Shaimi.
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Les 5 plages de Mohammedia.
Gares prises d’assaut, bouchons sur les routes, aires de repos saturées…
Le traditionnel chassé-croisé des juilletistes et aoûtiens a été observé en Europe, mais pas chez nous cette année. Même si le Nord connaît une affluence importante et que les hôtels de Marrakech et d’Agadir enregistrent un taux de remplissage appréciable, tout le monde s’accorde à dire que ce n’est pas comme avant. Les vacanciers sont moins nombreux, passent des séjours moins longs et dépensent beaucoup moins. Après la crise liée à la pandémie de Covid-19, les Marocains doivent composer avec l’inflation qui vient casser l’ambiance de la très attendue période estivale. Faire le plein de carburant pour une voiture familiale coûte pas moins de 700 DH alors qu’il n’atteignait pas les 500 DH auparavant. La haute saison implique aussi des prix élevés au niveau des hôtels. Se restaurer coûte aussi beaucoup plus cher, surtout quand c’est une famille nombreuse.
Pour leur part, les professionnels du secteur touristique assurent que le compte n’y est pas.
La machine tourne, mais la marge bénéficiaire est très réduite avec une clientèle très regardante sur les prix et très exigeante par rapport à la qualité du service. Mais Mohamed Boulam, directeur d’une agence de voyages à Agadir, est formel : «La réouverture des frontières, la célébration de Aïd Al-Adha en plein début d’été, le déplacement massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE), l’allégement des restrictions sanitaires, sans oublier l’interminable attente du dénouement de la pandémie; tous ces facteurs ont permis une récupération progressive du tourisme, laquelle j’espère ne sera pas éphémère». Selon Boulam, les touristes nationaux sont au rendez-vous, surtout dans les stations balnéaires et les hôtels-clubs des villes intérieures. «Certes, le climat est un élément d’appui important, mais comme Agadir a toujours été prisée par les locaux en été, elle continue encore de charmer même si elle est en plein travaux de développement et de réaménagement», ajoute le voyagiste.
« Home Sweet Home »
«Merci aux plateformes de streaming !», nous dit d’emblée Adil Bakri, père de famille, concernant ses projets pour la période estivale. «Après deux ans de blocage à cause de la Covid-19, nous voici bloqués pour la troisième année consécutive à cause de la cherté des prix, qui nous a poussé moi et mon épouse à décider de ne pas prendre de congés au détriment de nos deux enfants», se désole-t-il. C’est que le jeune couple n’arrive plus à joindre les deux bouts et que toute dépense non calculée pendant l’été peut avoir des conséquences désastreuses sur le budget familial à la rentrée. «Nous allons économiser notre solde de congé et essayer d’occuper les enfants avec des activités ludiques et un accès illimité aux plateformes de streaming», explique Adil qui dit être conscient que ce n’est pas un programme optimal pour l’épanouissement et le bien-être de leur progéniture, mais que leur pouvoir d’achat s’est érodé de façon importante ces derniers mois, les poussant même à puiser dans leur épargne. «Nous avons fait le calcul plusieurs fois et il est évident qu’il nous est impossible de voyager parce que le prix du carburant a doublé, les tarifs pratiqués par les hôtels sont exorbitants, sans parler de la restauration qui peut absorber jusqu’à 30% du budget vacances. Le seul moyen de passer des vacances avec un petit budget, c’est de séjourner chez la famille ; sauf que dans notre cas, aucun membre de nos deux familles ne réside dans une cité balnéaire», détaille amèrement Adil.
Ce cas n’est certainement pas un cas isolé. Othman Essafadi, responsable dans une société fiduciaire tenant les registres des congés d’une vingtaine d’entreprises à Tanger, nous a confirmé que selon les données recueillies auprès des entreprises clientes, les demandes de congés étaient inhabituellement limitées pour les mois de juillet et d’août. «Certaines firmes ont décidé de fermer pour congé annuel alors que d’autres ont obligé leurs salariés à partir en vacances pour liquider leur solde de congé», précise notre interlocuteur.
Voyager à tout prix
«Vu le flux et vu la forte demande, le critère du budget cède place à celui de la disponibilité, pas pour la totalité des voyageurs, mais pour une grande partie. Généralement, un voyageur ordinaire table sur un budget de logement d’une semaine allant de 7.000 à 10.000 DH pour un couple avec ou sans enfants, mais il finit par devoir trouver et sécuriser sa chambre même pour un budget plus élevé, presque au double, surtout pour les cas de réservations last minute au mois de juillet et d’août», assure le voyagiste Boulam.
En raison de la chute du pouvoir d’achat, des familles ont dû revoir à la baisse leurs ambitions de vacances estivales en changeant de mode de transport, de standing d’hébergement et même de destination. Certains ont laissé leur voiture au garage et ont préféré prendre le train pour profiter des réductions proposées par l’Office national des chemins de fer (ONCF). Ce dernier a d’ailleurs rendu public un communiqué pour partager des chiffres inédits traduisant la croissance exceptionnelle de l’activité voyageurs. «Avec plus de 4,5 millions de passagers qui ont choisi le train pour leurs déplacements, soit une évolution globale de 30% par rapport à la même période de l’année 2021 et de 20% par rapport à 2019, année de référence avant Covid, la relance se confirme et augure d’un été inédit», peut-on lire sur le communiqué. Ce premier bilan fait également ressortir des journées records historiques enregistrant le transport de 182.000 passagers/jour, dont plus de 20.000/jour pour les seuls trains Al-Boraq.
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