Plages de Mohammedia : Paradis de l'incivilité et du chaos. ...


Plages de Mohammedia : Paradis de l'incivilité et du chaos. ...

Mohamed Jaouad EL KANABI, le jeudi 04 juillet 2024.


A une trentaine de kilomètres au nord du centre-ville de Casablanca, les plages de Mohammedia déclinées au hasard, Miramar, Manesman, Sablettes, Pont Blondin, Mimosas, Oubaha, Paloma, David… bénies par Dame Nature, étaient jadis de véritables joyaux.

Leurs emplacements stratégiques et leur renommée attiraient et attirent toujours, tant bien même, sans pavillon bleu, un public avide de fraîcheur en ces temps de canicule, faisant de ces stations balnéaires un carrefour incontournable que beaucoup de cités leur envient.

Fédala en été, parée de ses activités balnéaires et de sa restauration, séduisait les estivants avec une infrastructure qui, sans faire dans le grand luxe, offrait, toutefois, des animations estivales très attractives. 

Cependant, à y regarder de plus près, derrière cette façade idyllique de Mohammedia, se cache une réalité bien moins reluisante. Ici, l’avidité et la rapacité règnent, particulièrement durant l’été, transformant ce paradis balnéaire en un champ de bataille économique où toutes les stratégies sont exploitées pour accumuler rapidement de la richesse.

Un joyau naturel défiguré

Aussi, le tableau sombre et sérieux à venir met en lumière les problèmes critiques de gestion des plages de Mohammedia. 
On ne saurait se passer sur ces lignes de l’ironie et du sarcasme pour souligner l’urgence d’une réaction des autorités. L’incivilité des gardiens de voitures, le manque d’hygiène et le laxisme institutionnel sont autant de points noirs qui nécessitent une attention immédiate tant la sécurité du résident riverain est menacée.

Cela-dit, durant l’été, “Media“ pour les intimes, se transforme en une arène de la cupidité et du profit rapide. Les gardiens de voitures, souvent autoproclamés et sans scrupules, se multiplient. 
Ces derniers n’hésitent pas à faire garer les véhicules devant les garages des riverains, ignorant les dangers que cela représente. 
En cas d’urgence, sortir ou rentrer chez soi devient un parcours du combattant. Les autorités, malgré les nombreuses plaintes et appels aux services de dépannage, restent étonnamment absentes. 

Les promesses d’intervention se volatilisent, laissant les habitants livrés à eux-mêmes face à une anarchie routière sans fin.

Les Gardiens du Chaos

La gestion communale approximative ouvre la voie à une économie parallèle où le copinage règne en maître. 
Des autorisations sont distribuées à tout-va pour des activités commerciales sur des terrains publics. 
Parkings de voitures, locations de chaises, parasols et ventes à l’étalage de produits alimentaires deviennent des niches lucratives où les prix explosent sans aucune régulation, ni hygiène.

Le stationnement, passe de 2 dhs (selon les signalisations) à souvent dix fois plus que le tarif normal. 
Le parking s’étendant, il y va de soi et sans impunité, bien au-delà des zones autorisées, empiétant sur les rues résidentielles sans jamais être alloué officiellement par les autorités.

Ces gardiens de fortune exploitent les estivants, louant un “package“ allant des places de parking légales ou pas, aux chaises, transat et parasols, à des prix exorbitants. Imaginez ce que cela coûte à une famille. 
Les estivants, en quête de confort, paient le prix fort pour des équipements de plage.


Le Business sauvage est prospère pour les mafieux. 

Le soir venu, les barons locaux font leur tournée pour collecter des recettes conséquentes, au détriment des résidents qui voient leur cadre de vie et leur sécurité envahis, voire, agressés par des gardiens voyous. 

Ces derniers, souvent des enfants ou ados, alors que le travail d’enfants est interdit et que le Royaume est signataire des conventions internationales, échappent à tout contrôle des autorités.

Les plages de Mohammedia, sont devenues le terrain de jeu d’un commerce sauvage. Locations de chaises et de parasols, ventes de nourriture à l’étalage, tout y passe sans contrôle sanitaire ni réglementation. Les prix flambent, multipliés parfois par dix, pour le plus grand bonheur de ceux qui savent tirer parti de l’absence de régulation. 
Ce business prospère au détriment des estivants et des riverains, qui voient leur environnement se détériorer inexorablement.
Un laxisme institutionnalisé

Malheureusement, les riverains ne voient aucune amélioration tangible à l’horizon. Leurs doléances concernant la circulation, le stationnement et les nuisances quotidiennes restent sans réponse. 
Il semble que leur quotidien ne soit pas près de s’améliorer, les promesses des élus s’évanouissant comme des mirages sur les plages de Mohammedia. 
D’ailleurs le président de la commune est aux abonnés absents. 

Il y a longtemps qu’il a déclaré forfait, sans doute plus préoccupé par une autre présidence que la commune qu’il dirige.

Pendant ce temps, les autorités municipales et le domaine maritime se rejettent la responsabilité, laissant les riverains perplexes et frustrés. 
Les bénéfices de cette exploitation ne se reflètent ni sur l’amélioration des plages ni sur leur entretien. 

Pas de sanitaires, pas de régulation de la circulation, juste une accumulation de désagréments ignorés par ceux qui sont censés représenter les citoyens qui les ont élus. 
Sacrés communards !

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