Pour Albert II, face à la guerre, « la voie du multilatéralisme.

Pour Albert II, face à la guerre, « la voie du multilatéralisme.

© Photo Michael Alesi / Palais Princier

C’est la question des conflits et de la montée de la violence dans le monde qui a marqué le second discours du prince Albert II devant l’ONU, le 24 septembre 2024.

Le 24 septembre 2024, lors de sa deuxième intervention dans le cadre de la 79ème session de l’assemblée générale des Nations unies, le prince Albert II a mis l’accent sur l’urgence qu’il y a à mettre fin aux différents conflits qui se déroulent actuellement dans le monde. La guerre en Ukraine ne faiblit pas, et au Proche-Orient Israël a frappé Beyrouth, tuant notamment le 27 septembre 2024 Hassan Nasrallah, le chef du Hamas au Liban. 

Résultat, environ 100 000 personnes ont fui le Liban vers la Syrie. A la tribune du siège de l’ONU, à New York, le prince a estimé que « l’extrême violence des conflits qui sévissent actuellement et les milliers de victimes qu’ils entraînent aux quatre coins du monde est intolérable ». 

Ce sont les populations qui souffrent de la guerre a rappelé Albert II, estimant que « les attaques ciblées contre les infrastructures civiles, qui n’épargnent ni les écoles ni les hôpitaux, sont des violations flagrantes des principes fondamentaux du droit international humanitaire. De même, l’utilisation de la famine comme arme de guerre est un crime odieux. 

Ces actes ne doivent pas rester impunis ». 
Pour Albert II, il faut que la justice passe : « Quel que soit le conflit et le continent sur lequel il se déroule, la justice internationale doit établir les crimes et juger les coupables, prérequis indispensables pour bâtir, à terme, une paix juste et durable ». L’heure n’est donc pas à l’optimisme, mais des solutions existent a jugé le prince Albert II : « La partition du monde à laquelle nous assistons est très préoccupante. 
L’heure ne devrait pas être à la guerre et aux divisions, mais à la construction de coalitions d’actions concrètes. 
La conviction de mon pays a toujours été que la voie du multilatéralisme est la seule voie possible. »


« Quel que soit le conflit et le continent sur lequel il se déroule, la justice internationale doit établir les crimes et juger les coupables, prérequis indispensables pour bâtir, à terme, une paix juste et durable »

Femmes


Evoquant ensuite le droit des femmes, et alors que le 25ème anniversaire de la résolution du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité aura lieu en octobre 2024, le prince a regretté que l’égalité des genres ne soit « toujours pas acquise, alors qu’elle représente celle des droits, des responsabilités et des chances », tout en estimant que les efforts doivent être maintenus pour « promouvoir les droits des femmes ». 

C’est aussi la question du réchauffement planétaire que le prince a évoqué, une crise « que nous traversons et dont nous sommes les premiers responsables », a-t-il jugé : « Nous disposons désormais de plusieurs instruments internationaux majeurs qui doivent nous servir de boussole dans la tempête : l’accord de Paris, le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, l’accord Biodiversity beyond national jurisdiction treaty (BBNJ) [traité des Nations unies sur la haute mer — NDLR], et bientôt, je l’espère, un nouvel accord international pour combattre la pollution plastique dans le monde. 

Lorsque nous participerons à divers forums internationaux prévus dans les prochains mois, gardons à l’esprit l’exigence d’une action unifiée et concertée. » Après New York (2017) et à Lisbonne (2022), la troisième conférence des Nations Unies sur l’océan programmée à Nice du 9 au 13 juin 2025, sera précédée par un forum sur l’économie et la finance bleues qui se déroulera à Monaco les 7 et 8 juin 2025. Le prince espère que des « solutions durables » pour l’océan émergeront à cette occasion.

Numérique

Enfin, Albert II est revenu une nouvelle fois sur le progrès technologique, estimant que s’il peut être quelque chose de positif, il faut aussi l’encadrer : « Il incombe à la communauté internationale d’établir les normes adéquates imposant une utilisation éthique de cette technologie, respectueuse des droits humains et des libertés fondamentales de chacun, et garantissant que son usage ne puisse être détourné à des fins militaires ou terroristes. » 

Le numérique permet aussi de doper le complotisme sur les réseaux sociaux, ce qui inquiète Albert II : « Les conséquences de cette manipulation de l’information sont graves, pouvant aller jusqu’à la déstabilisation de nos États et l’exacerbation des tensions internationales. Il est donc essentiel de renforcer les mécanismes de vérification des faits pour protéger la vérité et préserver la santé de nos démocraties. »

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