" Rien ne justifie le 7 octobre 2023"
L' analyse de Karim Émile Bitar, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) sur France 24 .
" Rien ne justifie le 7 octobre où des civils ont été ciblés, mais rien de ce qu'il s'est passé le #7octobre ne légitime que l'on fasse subir à une population civile entière des punitions collectives, ce que vient de reconnaitre B. #Netanyahou"
"Tant que la question territoriale ( ce n'est pas un conflit religieux ) n'aura pas été réglée, tant que certains se serviront du messianisme religieux à des fins politiques, ce conflit n'aura pas de fin ".
"Ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui sont les héritiers des assassins de Rabin (#Netanyahu) et de Saddate (#Hamas ). Il ne faut pas s'étonner quand une occupation perdure aussi longtemps, que les mouvements radicaux émergent ."
" #Netanyahu risque de déclencher une guerre régionale avec l'#Iran c'est son objectif principal. Si on impose un régime (iranien) dans les fourgons de l'étranger avec des frappes US ou israéliennes, on crée la recette d'une nouvelle déstabilisation".
Décoloniser nos esprits, c’est dire ces mots-là.
Alors oui, dans ce droit à résister, la distinction des civils et militaires est incontournable, comme elle l’est dans tout conflit armé : ce principe s’impose à toutes les parties. D’où l'existence d'un crime de guerre quand il n’est pas respecté.
Mais allons-nous nous mettre à décompter les crimes de guerre de part et d’autre ? Qui en a commis le plus ?
L’État israélien a-t-il intérêt à ce que l’on déroule toutes les fois où il n’a pas respecté les résolutions de l’ONU, le nettoyage ethnique et tous les crimes de guerre qu’il a commis avant le 7 octobre 2023 ?
Décoloniser nos esprits, ce serait en faire la liste depuis 1948.
Décoloniser nos esprits, ce serait, en somme, arrêter de penser selon la logique de la paille et la poutre.
Venons-en maintenant à l'explication politique.
Décoloniser nos esprits, c'est aussi admettre quelle partie a le pouvoir de créer les conditions de la paix.
En ne respectant aucune résolution de l'ONU, en commettant, en toute impunité pendant des décennies, un nettoyage ethnique et des crimes de guerre, en mettant en œuvre un apartheid, l'État israélien a créé les conditions d'une radicalisation de la résistance palestinienne.
Car, c'est le colonisateur qui crée les conditions d'une situation coloniale.
Décoloniser nos esprits, c'est aussi admettre cela.
Et, en pratique, admettre le droit des peuples à l’autodétermination, c’est aussi admettre qu’ils se choisissent les forces politiques qu’ils estiment à même d’aboutir à ce résultat.
Certes, la société palestinienne est plurielle dans ses choix politiques et cela se manifeste par un large spectre de partis. Personnellement, je sais où va ma préférence.
Mais au sein de ces partis, qui se sont longtemps déchirés, les factions armées ont décidé de s’unir en une organisation de résistance.
Cela devrait nous parler, à nous français, puisque, dans une certaine mesure, c’est aussi ce qui s’est passé ici pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le poème d’Aragon, La rose et le réséda, nous le rappelle. Beaucoup parmi nous l’ont appris à l’école. Est-il donc si étonnant que les groupes armés d’une résistance, dans le contexte d’une occupation menée par un gouvernement fasciste, fassent de même en Palestine ?
Décoloniser nos esprits, c'est aussi admettre cela. Au passage, cela nous permet aussi de nous rappeler comment s’est organisée concrètement une résistance au fascisme en France, il y a 80 ans.
Et enfin, qui garantit l'impunité de l'État israélien si ce ne sont pas nos États occidentaux ? Qui crée les conditions pour que le colonisateur puisse aller si loin dans son projet ? Qui lui livre des armes ? Qui le finance ?
Cette responsabilité occidentale ne prolonge-t-elle pas le vieux projet européen de dominer le monde, un projet dont les États-Unis sont aujourd’hui l’acteur le plus puissant ?
Nous sommes face à l’histoire.
On nous a appris qu’elle ne devrait jamais se répéter. Aujourd’hui, elle se répète et que faisons-nous ?
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