Affaire Naciri-Bioui : La défense remet en question les preuves présentées.

Affaire Naciri-Bioui : La défense remet en question les preuves présentées. 


Le 23 décembre 2024

Dans le cadre de l’affaire connue sous le nom « Escobar du Sahara », la défense d’Abdenbi Bioui, ancien président du Conseil de l’Oriental et actuellement en détention, et celle de Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca, a exposé des critiques acerbes à l’égard des preuves présentées lors de l’enquête.


Lors d’une audience qui s’est déroulée ce vendredi à la Cour d’appel de Casablanca, l’avocat Mohamed El Hossaini Karrout a fait valoir que ces documents contenaient de nombreuses inexactitudes, notamment en ce qui concerne les camions impliqués, leur type et leur nombre, révélant ainsi des failles dans l’enquête.

Karrout a porté à l’attention du tribunal que le procès-verbal stipule qu’une société, associée à un trafiquant de drogue malien, aurait expédié cinq camions à Bioui, suivis de deux camions de couleur rouge. Toutefois, le mise en cause malien a indiqué qu’il avait envoyé des camions sans préciser ni l’expéditeur, ni la date ou les modalités de l’envoi. L’avocat a souligné que ces déclarations contradictoires mettent en lumière l’absence d’une enquête rigoureuse sur les faits.


En outre, Karrout a dénoncé des violations des articles 18 et 24 du Code de procédure pénale, affirmant que cela constitue une atteinte au droit à un procès équitable, qui requiert la protection des normes procédurales depuis l’enquête préliminaire jusqu’au jugement. Pour lui, mettre en lumière ces erreurs n’est pas synonyme de diffamation, mais bien d’un examen critique du travail des agents judiciaires, d’autant plus que ces fautes ont engendré des préjudices notables.

Parallèlement, Jamal Eddine Grouani, avocat de Naciri, également impliqué dans cette affaire, a soulevé devant la Cour la question de la prescription des accusations portées contre son client, réaffirmant son innocence. Il a précisé que les infractions, liées à la détention ou au trafic de drogue, ne concernent en rien Naciri et sont, de surcroît, soumises à prescription, celles-ci datant de 2013. En vertu de l’article 54 du Code de procédure pénale, ces délits ne devraient pas donner lieu à poursuite.

Grouani a également contesté la légalité des écoutes de conversation visant son client, arguant qu’elles portent atteinte à des secrets à caractère politique et partisan. Selon lui, les mandats de surveillance reposaient sur des soupçons de formation d’une organisation criminelle, pourtant, les enquêtes menées n’ont pas confirmé l’existence d’une telle bande.

L’avocat a démenti les « informations » contenues dans les procès-verbaux affirmant que Naciri aurait des fonds s’élevant à 89 millions de dirhams sur son compte, ainsi que 42 millions de dirhams dans celui de son fils. Grouani a assuré qu’il était prêt à restituer ces montants si leur provenance était prouvée, tout en signalant qu’il avait demandé l’audition de certaines personnalités qui avaient apporté un soutien financier à Naciri dans le cadre de sa présidence au Wydad.


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