Aux États-Unis, le meurtrier Luigi Mangione enflamme les réseaux sociaux : Comment l’expliquer ?
Luigi Mangione, 26 ans, ingénieur brillant et issu d’une famille aisée, est devenu malgré lui le visage d’un débat brûlant aux États-Unis.
Diplômé de l’Université de Pennsylvanie, ce jeune homme charismatique, passionné par l’IA, la santé mentale et l’agriculture cellulaire, a été arrêté pour le meurtre de Brian Thompson, puissant patron d’un groupe d’assurance.
Cet acte a déclenché un tsunami médiatique : pour certains, Mangione est un justicier, voire un héros, dénonçant un système qui broie les vies. Pour d’autres, c’est un criminel que rien ne saurait excuser.
Le contexte donne une profondeur particulière à l’affaire : Brian Thompson incarne la brutalité du système de santé américain, où les plus vulnérables sont souvent sacrifiés au nom du profit.
En parallèle, l’affaire McKinsey resurgit, révélant que le cabinet a échappé à un procès pénal dans le scandale des opiacés en payant 650 millions de dollars. Une impunité révoltante, surtout face aux 800 000 morts causés par cette crise depuis 1999.
Dans ce climat, le geste de Mangione soulève des questions troublantes : qui décide de la valeur d’une vie ? Quels crimes méritent d’être punis ? Nicolas Framont, rédacteur en chef de Frustration Magazine, explore dans son article “Peut-on faire de Luigi Mangione un héros ?” les implications politiques et morales de cette affaire. Il établit des parallèles avec les assassinats politiques de l’extrême gauche des années 70-80 et analyse les signaux laissés par Mangione.
Peut-on comparer ce geste à la violence structurelle des entreprises comme McKinsey ?
La justice est-elle équitable, ou favorise-t-elle les puissants ?
Aux États-Unis, le meurtrier Luigi Mangione enflamme les réseaux sociaux : comment l’expliquer ?

Sur Instagram ou Tik Tok, vous avez peut-être vu son visage sourant, ses cheveux noirs bouclés ou ses abdos. Il s’appelle Luigi Mangione.
Cet Américain de 26 ans est au cœur d’une affaire criminelle aux États-Unis.
Le jeune homme est accusé du meurtre de Brian Thompson, le patron d’UnitedHealthcare, une importante compagnie d’assurances santé. Le mercredi 4 décembre dernier, à l'aube, la victime a été abattue de sang-froid en pleine rue devant un hôtel de Manhattan. Brian Thomson agonise et succombe peu après.

Le criminologue Michaël Dantinne sur l'affaire Luigi Mangione
D’assassin à justicier
Deuxième élément : un suspect au profil atypique.

La psychiatre Caroline Depuydt sur l'affaire Luigi Mangione
Un Robin des bois qui ne vole pas… mais qui tue
Dans les titres des médias et sur les réseaux sociaux, Luigi Mangione devient ainsi un Robin des bois des temps modernes. Un Robin des bois qui ne vole pas, mais qui tue. "Cette figure du héros rebelle traverse notre culture. On peut citer aussi Batman ou Che Guevera. C’est une figure idéalisée, fantasmée, mythifiée.
Luigi Mangione, 26 ans, ingénieur brillant et issu d’une famille aisée, est devenu malgré lui le visage d’un débat brûlant aux États-Unis.
Diplômé de l’Université de Pennsylvanie, ce jeune homme charismatique, passionné par l’IA, la santé mentale et l’agriculture cellulaire, a été arrêté pour le meurtre de Brian Thompson, puissant patron d’un groupe d’assurance.
Cet acte a déclenché un tsunami médiatique : pour certains, Mangione est un justicier, voire un héros, dénonçant un système qui broie les vies. Pour d’autres, c’est un criminel que rien ne saurait excuser.
Le contexte donne une profondeur particulière à l’affaire : Brian Thompson incarne la brutalité du système de santé américain, où les plus vulnérables sont souvent sacrifiés au nom du profit.
En parallèle, l’affaire McKinsey resurgit, révélant que le cabinet a échappé à un procès pénal dans le scandale des opiacés en payant 650 millions de dollars. Une impunité révoltante, surtout face aux 800 000 morts causés par cette crise depuis 1999.
Dans ce climat, le geste de Mangione soulève des questions troublantes : qui décide de la valeur d’une vie ? Quels crimes méritent d’être punis ? Nicolas Framont, rédacteur en chef de Frustration Magazine, explore dans son article “Peut-on faire de Luigi Mangione un héros ?” les implications politiques et morales de cette affaire. Il établit des parallèles avec les assassinats politiques de l’extrême gauche des années 70-80 et analyse les signaux laissés par Mangione.
Peut-on comparer ce geste à la violence structurelle des entreprises comme McKinsey ?
La justice est-elle équitable, ou favorise-t-elle les puissants ?
Aux États-Unis, le meurtrier Luigi Mangione enflamme les réseaux sociaux : comment l’expliquer ?

Sur Instagram ou Tik Tok, vous avez peut-être vu son visage sourant, ses cheveux noirs bouclés ou ses abdos. Il s’appelle Luigi Mangione.
Cet Américain de 26 ans est au cœur d’une affaire criminelle aux États-Unis.
Le jeune homme est accusé du meurtre de Brian Thompson, le patron d’UnitedHealthcare, une importante compagnie d’assurances santé. Le mercredi 4 décembre dernier, à l'aube, la victime a été abattue de sang-froid en pleine rue devant un hôtel de Manhattan. Brian Thomson agonise et succombe peu après.
La scène a été filmée par une caméra de vidéosurveillance et a été vue par des millions de personnes.
Après 5 jours de cavale, Luigi Mangione a été arrêté et inculpé pour meurtre.
Les chaînes de télé américaines sont en boucle sur cette affaire. Les journaux comme le New York Times, le Wall Street Journal ou le Washington Post en font leur une. Surtout, le principal suspect devient une star des réseaux sociaux avec des appels pour sa libération sous le hashtag FreeLuigi.
Le phénomène ne se limite pas à vidéos ou à des likes. On lance des produits dérivés : des t-shirts, des casquettes ou des tasses. On s’attaque aux employés McDonald’s où il a été reconnu et arrêté via des critiques virulentes en ligne. Dans une vidéo reprise sur CNN, un DJ diffuse même des photos de Luigi Mangione pendant son set à Boston, sous les cris et les applaudissements du public.

Mais comment expliquer cet embrasement sur les réseaux sociaux et dans les médias ? Cette affaire rassemble en fait tous les ingrédients d’une série américaine digne de ce nom : un feuilleton en plusieurs épisodes, une lutte entre le bien et le mal, avec comme personnage principal, un jeune homme perçu comme beau et défendant une noble cause à laquelle une large partie du public peut s’identifier.
Une série à suspense

Aux États-Unis, le meurtrier Luigi Mangione enflamme les réseaux sociaux : comment l’expliquer ? © Getty Images – Jeff Swensen
Le 4 décembre, la victime est tuée. Une chasse à l’homme est lancée. Son meurtrier n’est retrouvé que quelques jours plus tard. Ce timing est idéal pour les médias américains. Ils peuvent décliner cet homicide peu banal – ce n’est pas un simple règlement de compte – au fil des jours comme les épisodes d’une série fictionnelle ou les chapitres d’un roman policier.
Sur les plateaux télé et dans les journaux, on raconte le déroulé du meurtre. On analyse les images de vidéosurveillance. On émet des hypothèses. On brosse le portrait de la victime.
Les chaînes de télé américaines sont en boucle sur cette affaire. Les journaux comme le New York Times, le Wall Street Journal ou le Washington Post en font leur une. Surtout, le principal suspect devient une star des réseaux sociaux avec des appels pour sa libération sous le hashtag FreeLuigi.
Le phénomène ne se limite pas à vidéos ou à des likes. On lance des produits dérivés : des t-shirts, des casquettes ou des tasses. On s’attaque aux employés McDonald’s où il a été reconnu et arrêté via des critiques virulentes en ligne. Dans une vidéo reprise sur CNN, un DJ diffuse même des photos de Luigi Mangione pendant son set à Boston, sous les cris et les applaudissements du public.

Mais comment expliquer cet embrasement sur les réseaux sociaux et dans les médias ? Cette affaire rassemble en fait tous les ingrédients d’une série américaine digne de ce nom : un feuilleton en plusieurs épisodes, une lutte entre le bien et le mal, avec comme personnage principal, un jeune homme perçu comme beau et défendant une noble cause à laquelle une large partie du public peut s’identifier.
Une série à suspense

Aux États-Unis, le meurtrier Luigi Mangione enflamme les réseaux sociaux : comment l’expliquer ? © Getty Images – Jeff Swensen
Le 4 décembre, la victime est tuée. Une chasse à l’homme est lancée. Son meurtrier n’est retrouvé que quelques jours plus tard. Ce timing est idéal pour les médias américains. Ils peuvent décliner cet homicide peu banal – ce n’est pas un simple règlement de compte – au fil des jours comme les épisodes d’une série fictionnelle ou les chapitres d’un roman policier.
Sur les plateaux télé et dans les journaux, on raconte le déroulé du meurtre. On analyse les images de vidéosurveillance. On émet des hypothèses. On brosse le portrait de la victime.
On décrit la traque policière, puis l’arrestation du suspect.
On suit son arrivée au tribunal où le tueur présumé interpelle les médias pour crier à l’injustice.
On interroge les proches.
On fouille dans le passé de Luigi Magione pour déterminer ses motivations.
"Il y a eu un temps relativement certain entre le moment où les faits ont été commis et le moment où il a été arrêté. Et ça, c’est parfait pour une forme de feuilletonnisation. Les médias américains classiques ne s’en sont pas privés", explique d’emblée Michaël Dantinne, criminologue à l’ULiège et spécialiste des liens entre les crimes et les médias. "Le délai contribue à construire une célébrité médiatique.
"Il y a eu un temps relativement certain entre le moment où les faits ont été commis et le moment où il a été arrêté. Et ça, c’est parfait pour une forme de feuilletonnisation. Les médias américains classiques ne s’en sont pas privés", explique d’emblée Michaël Dantinne, criminologue à l’ULiège et spécialiste des liens entre les crimes et les médias. "Le délai contribue à construire une célébrité médiatique.
C’est comme le cas de Xavier Dupont de Ligonnès. Contrairement à Luigi Mangione, il n’est pas perçu comme héros, mais tout le monde le connaît en Belgique et France."

Le criminologue Michaël Dantinne sur l'affaire Luigi Mangione
D’assassin à justicier
Deuxième élément : un suspect au profil atypique.
Luigi Mangione est décrit par les médias américains comme le fils d’une famille aisée, un diplômé d’une université prestigieuse, un ingénieur sportif, calme et attentionné. Bref, il est promis à un bel avenir.
Pourtant, il a décidé de tuer le patron d’un géant de l’assurance santé. Ce crime, il semble l’avoir prémédité et l’avoir mis en scène, avec au moins deux éléments essentiels. Il a écrit un manifeste de trois pages pour critiquer le système de santé américain "le plus coûteux du monde".
Pourtant, il a décidé de tuer le patron d’un géant de l’assurance santé. Ce crime, il semble l’avoir prémédité et l’avoir mis en scène, avec au moins deux éléments essentiels. Il a écrit un manifeste de trois pages pour critiquer le système de santé américain "le plus coûteux du monde".
Puis, il a inscrit sa signature idéologique sur les douilles trouvées sur les lieux du crime, avec ces mots : Deny, Defend,
Depose. Une référence aux rejets de demandes d’indemnisation de soins par les compagnies d’assurances. En la matière, United Health Care a mauvaise réputation d’après Franceinfo.
Ses motivations exactes ne sont toutefois pas encore connues. L’enquête est en cours. Mais la police de New-York explore la piste d’une blessure. "Il semble qu’il ait eu un accident qui l’a conduit à se faire opérer du dos en juillet 2023 et cette blessure lui a gâché la vie", a expliqué le chef des enquêteurs de la police new-yorkaise.
Cette colère de Luigi Mangione contre le système d’assurance santé des Etats-Unis est loin d’être isolée.
Ses motivations exactes ne sont toutefois pas encore connues. L’enquête est en cours. Mais la police de New-York explore la piste d’une blessure. "Il semble qu’il ait eu un accident qui l’a conduit à se faire opérer du dos en juillet 2023 et cette blessure lui a gâché la vie", a expliqué le chef des enquêteurs de la police new-yorkaise.
Cette colère de Luigi Mangione contre le système d’assurance santé des Etats-Unis est loin d’être isolée.
Beaucoup d’Américains – de gauche comme de droite – sont révoltés et accusent ces compagnies de privilégier les profils au détriment de leur santé et de la prise en charge de leurs soins.
Sur les réseaux sociaux, Luigi Mangione apparaît alors comme un héros populaire, en guerre contre les injustices de la société américaine. "Aux États-Unis, le manichéisme, cette opposition entre le bien et le mal, est vraiment très fort. Dans cette narration, Luigi Mangione n’a pas commis – par sa cible et son modus operandi – quelque chose qui a suscité une réprobation unanime.
Il n’a pas créé une fédération contre lui. Que du contraire", pointe Michaël Dantinne.
Pour expliquer ce processus d’engouement autour de Luigi Mangione, la psychiatre Caroline Depuydt pointe aussi le processus d’identification.
Pour expliquer ce processus d’engouement autour de Luigi Mangione, la psychiatre Caroline Depuydt pointe aussi le processus d’identification.
"Quand on s’identifie à quelqu’un, on se reconnaît dans cette personne, dans ses idées ou ses comportements.
Evidemment, quand on s’y reconnaît, on s’en sent plus proche aussi. On peut ainsi mieux comprendre ses motivations, et peut-être les excuser. Ici, il a commis un acte grave, mais il l’argumente, il le défend, il veut dénoncer une injustice par la voie de la violence. Or beaucoup d’Américains souffrent de ce sentiment d’injustice, se sentent frustrés, se disent victimes du système des soins de santé. Ils peuvent donc très bien s’identifier à la frustration de cet homme."

La psychiatre Caroline Depuydt sur l'affaire Luigi Mangione
Un Robin des bois qui ne vole pas… mais qui tue
Dans les titres des médias et sur les réseaux sociaux, Luigi Mangione devient ainsi un Robin des bois des temps modernes. Un Robin des bois qui ne vole pas, mais qui tue. "Cette figure du héros rebelle traverse notre culture. On peut citer aussi Batman ou Che Guevera. C’est une figure idéalisée, fantasmée, mythifiée.
J’ai vu par exemple des images où il est représenté comme un messie. Par son geste, il devient une icône, un symbole qui prend toute la place", explique la psychiatre.
Michaël Dantinne pointe aussi cette dimension symbolique. "Ce n’est plus seulement l’assassinat d’un père de famille et d’un époux, c’est aussi l’assassinat d’un symbole.
Michaël Dantinne pointe aussi cette dimension symbolique. "Ce n’est plus seulement l’assassinat d’un père de famille et d’un époux, c’est aussi l’assassinat d’un symbole.
On est face à un processus de déshumanisation. C’est comme si ce jeune Américain avait tué directement une compagnie d’assurances privées.
La dynamique du bien et du mal change.
Tuer quelqu’un, c’est mal, mais s’en prendre aux compagnies, c’est bien pour certains. En cela, il va devenir le porte-étendard de tous ceux qui exècrent ces compagnies perçues comme machiavéliques.
À ce stade, on ne peut pas encore classer cette affaire comme une forme de terrorisme, mais je trouve qu’il coche plusieurs cases. On va voir s’il va utiliser le processus judiciaire comme une caisse de résonance et éventuellement pour porter un message. Mais j’insiste aussi sur un point important : arriver à tuer quelqu’un au regard d’une cause ou d’un vécu, ce n’est pas n’importe quoi."
D’ailleurs, les autorités américaines n’ont pas tergiversé pour condamner ce crime et tenter de calmer cette vague de soutien. "La violence pour combattre la cupidité des entreprises est inacceptable", a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. "Ce n’est pas un héros !" a clamé de son côté le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro.
Anatomie d’un sex-symbol
Troisième et dernier élément : la beauté. Dans ce feuilleton américain du réel, le personnage principal s’avère être particulièrement "beau ", " séduisant", "sexy" et "sportif". Du moins, il est considéré comme tel par des milliers d’internautes. "On a développé une forme d’esthétisme du crime. Ce qui rend son crime moins laid, c’est que certains le trouvent beau", pointe Michaël Dantinne. Sur Tik Tok, des femmes et des hommes se filment devant des photos dénudées de Luigi Mangione avec la chanson de Britney Spears, "Criminal" (But mama I’m in love with a criminal / Mais maman, je suis amoureuse d’un criminel) ou celle de Lana Del Rey, "Serial Killer" (Tueur en série).

Pour comprendre ces contenus, Caroline Depuydt avance le biais de beauté. D’après la psychiatre, ce biais renforce le processus d’identification décrit ci-dessus. "C’est plus facile de s’identifier à une personne belle et charismatique, qui a réussi dans la vie, qui a fait des études.
D’ailleurs, les autorités américaines n’ont pas tergiversé pour condamner ce crime et tenter de calmer cette vague de soutien. "La violence pour combattre la cupidité des entreprises est inacceptable", a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. "Ce n’est pas un héros !" a clamé de son côté le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro.
Anatomie d’un sex-symbol
Troisième et dernier élément : la beauté. Dans ce feuilleton américain du réel, le personnage principal s’avère être particulièrement "beau ", " séduisant", "sexy" et "sportif". Du moins, il est considéré comme tel par des milliers d’internautes. "On a développé une forme d’esthétisme du crime. Ce qui rend son crime moins laid, c’est que certains le trouvent beau", pointe Michaël Dantinne. Sur Tik Tok, des femmes et des hommes se filment devant des photos dénudées de Luigi Mangione avec la chanson de Britney Spears, "Criminal" (But mama I’m in love with a criminal / Mais maman, je suis amoureuse d’un criminel) ou celle de Lana Del Rey, "Serial Killer" (Tueur en série).

Pour comprendre ces contenus, Caroline Depuydt avance le biais de beauté. D’après la psychiatre, ce biais renforce le processus d’identification décrit ci-dessus. "C’est plus facile de s’identifier à une personne belle et charismatique, qui a réussi dans la vie, qui a fait des études.
C’est un phénomène bien documenté en psychologie, mais plutôt dans les relations amoureuses ou dans le domaine du travail. Dans ce cas-ci, est-ce qu’un assassin beau est plus excusable qu’un assassin qui ne l’est pas ? Non évidemment, l’acte est toujours le même. Néanmoins, on a tendance à adoucir l’acte, la vision qu’on a sur cet acte, parce que l’assassin est beau ! "
Pour la psychiatre, nous avons dans cette affaire un combo tout à fait gagnant. "Ce qui va permettre la viralité d’une information sur les réseaux sociaux, c’est quand on retrouve une haute teneur émotionnelle. Quand ça attire notre regard. Et quand on peut s’identifier.
Pour la psychiatre, nous avons dans cette affaire un combo tout à fait gagnant. "Ce qui va permettre la viralité d’une information sur les réseaux sociaux, c’est quand on retrouve une haute teneur émotionnelle. Quand ça attire notre regard. Et quand on peut s’identifier.
C’est le cas ici. En plus, on vient nous parler dans nos émotions les plus primitives : le besoin d’être défendu, le besoin de justice, la colère et la frustration de plus en plus manifeste face à la précarité, etc."


Le mannequin américain Jeremy Meeks arrive pour la projection du film "Les morts ne meurent pas" lors de la 72e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 14 mai 2019. © AFP – VALERY HACHE
Dans l’histoire criminelle récente, on peut citer d’autres exemples comme Jeremy Meeks. Métis, tatoué, regard bleu azur de bad boy, ce prisonnier californien fait le buzz en 2014. Sa photo prise par la police fait le tour du monde. A l'époque, il a été arrêté pour des vols à mains armés. À sa sortie de prison en 2015, il devient mannequin et défile à la Fashion Week. Aujourd’hui, il compte plus d’1,5 millions d’abonnés sur Instagram.
Un autre cas connu est celui des Frères Menendez. Lyle et Erik ont ébranlé les États-Unis après le meurtre de leurs parents en 1989. Cette année, ils sont revenus dans la lumière avec "Monsters", une série Netflix dans laquelle ils sont fortement sexualisés et incarnés par des acteurs célébrés pour leur beauté. Le créateur de cette série, Ryan Murphy, a déjà utilisé cette esthétisation du crime dans la saison 2 d’"American Crime Story " sur l’assassinat du styliste italien Gianni Versace, par le tueur en série, Andrew Cunanan. Dans des vidéos humoristiques, certains appellent déjà Ryan Murphy à lancer le casting pour une série ou un film sur l’affaire Luigi Mangione.

Pour le criminologue Mickael Dantinne, nous ne sommes pas non plus pour le moment dans des cas d’hybristophilie, à savoir de l’attirance sexuelle pour des personnes qui ont commis des crimes. C’est le cas de toutes les "fans" des célèbres tueurs en série comme Ted Bundy aux États-Unis ou avec Nordahl Lelandais en France.
Dans l’histoire criminelle récente, on peut citer d’autres exemples comme Jeremy Meeks. Métis, tatoué, regard bleu azur de bad boy, ce prisonnier californien fait le buzz en 2014. Sa photo prise par la police fait le tour du monde. A l'époque, il a été arrêté pour des vols à mains armés. À sa sortie de prison en 2015, il devient mannequin et défile à la Fashion Week. Aujourd’hui, il compte plus d’1,5 millions d’abonnés sur Instagram.
Un autre cas connu est celui des Frères Menendez. Lyle et Erik ont ébranlé les États-Unis après le meurtre de leurs parents en 1989. Cette année, ils sont revenus dans la lumière avec "Monsters", une série Netflix dans laquelle ils sont fortement sexualisés et incarnés par des acteurs célébrés pour leur beauté. Le créateur de cette série, Ryan Murphy, a déjà utilisé cette esthétisation du crime dans la saison 2 d’"American Crime Story " sur l’assassinat du styliste italien Gianni Versace, par le tueur en série, Andrew Cunanan. Dans des vidéos humoristiques, certains appellent déjà Ryan Murphy à lancer le casting pour une série ou un film sur l’affaire Luigi Mangione.

Pour le criminologue Mickael Dantinne, nous ne sommes pas non plus pour le moment dans des cas d’hybristophilie, à savoir de l’attirance sexuelle pour des personnes qui ont commis des crimes. C’est le cas de toutes les "fans" des célèbres tueurs en série comme Ted Bundy aux États-Unis ou avec Nordahl Lelandais en France.
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