Le rapprochement Nouakchott-Rabat irrite le polisario et l'Algérie.

Le rapprochement Nouakchott-Rabat irrite le polisario et l'Algérie.


Publié le mardi 28 janvier 2025

La Mauritanie se rapproche petit à petit d’une position plus affirmée dans le soutien au Maroc, ou du moins le retrait de la reconnaissance à l’autoproclamée « rasd ». Plusieurs éléments sont en faveur de cette théorie, mais Nouakchott essaye tant bien que mal de contenir l’Algérie.

Les événements s’enchainent autour du dossier du Sahara au niveau régional. Ces derniers mois, la Mauritanie a montré des signes clairs et évidents de son éloignement de la milice du polisario. 
Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani s, a personnellement montré qu’il « supportait » à peine la présence du chef de la milice séparatiste, Brahim Ghali, lors de la cérémonie de son investiture.

Le président mauritanien a également rencontré Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 20 décembre 2024 à Casablanca, et les deux dirigeants se sont engagés « à développer des projets stratégiques pour la liaison entre les deux pays voisins, et à coordonner leurs contributions dans le cadre des initiatives royales en Afrique, particulièrement le gazoduc Africain-Atlantique et l’initiative visant à favoriser l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique », a souligné à l’occasion un communiqué du cabinet royal.

L’adhésion de Nouakchott à ces deux initiatives lancées par le Maroc signifie d’une manière implicite que la Mauritanie reconnait une seule frontière entre elle et le Maroc et que la supposée « rasd » n’existe pas.

Le récent rapprochement entre le Maroc et la Mauritanie n’a pas été bien accueilli chez les séparatistes qui ont fait des annonces de guerre à la Mauritanie en cas d’ouverture d’un tronçon routier entre Smara et la frontière mauritanienne.

Bachir Mustapha Sayed, frère du fondateur du mouvement séparatiste, a déclaré à la presse espagnole, que « les portes du feu vont s’ouvrir sur la Mauritanie si elle parvient, dans le cadre des accords d’intégration qu’elle s’efforce de conclure avec le Maroc, à franchir le cap de l’ouverture d’un passage frontalier entre Essmara et Bir Mogreine, au nord du pays ».

Selon lui, « l’ouverture d’un nouveau passage entre le Maroc et la Mauritanie signifie que cette dernière reconnaît avoir des frontières avec le Maroc et non avec le Sahara, ce qui reviendrait implicitement à retirer sa reconnaissance du polisario, l’impliquant de facto dans la guerre ».

Des menaces également proférées lors d’une récente réunion de la direction du polisario, et elles concernent une route entre le Maroc et la Mauritanie qui reliera Esmara à la frontière mauritanienne. 
Le chantier, lancé en février 2024, soit s’étaler sur sur 53 km et être sécurisé tout le long par les Forces armées royales.

Et alors que la Mauritanie se rapproche du Maroc, l’Algérie ne reste jamais loin. Ainsi, le régime algérien a fait ressusciter un accord entre les deux pays pour la construction d’un gazoduc, signé lors de la 9e session de la commission mixte bilatérale de haut niveau, datant de septembre 2022 à Nouakchott.

Aussitôt, cela s’est traduit par une visite de 4 jours d’une délégation mauritanienne en Algérie. 
La délégation de la Société Mauritanienne des Hydrocarbures, conduite par son DG, Ismaïl Abdel Fatta, a été reçue par le PDG de la Sonatrach, Rachid Hachichi.

Selon un communiqué de la Sonatrach, cette rencontre s’inscrirait dans le cadre d’un effort commun visant à explorer les opportunités de partenariat entre compagnie algérienne et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures.

Les discussions ont porté sur l’identification des opportunités d’investissement et la mise en œuvre de projets stratégiques d’intérêt mutuel. 
Ces projets couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur des hydrocarbures, allant de l’exploration et la production à la commercialisation, indiquent la presse algérienne.

Commentaires