Affaire Bioui-Naciri : Révélations sur la fortune du frère de l’ancien président de l’Oriental.

Affaire Bioui-Naciri : Révélations sur la fortune du frère de l’ancien président de l’Oriental.


Said Naciri et Abdennabi Biioui.. DR

Lors de son audience de vendredi, le jeune frère d’Abdenbi Bioui a affirmé que l’essentiel de sa fortune provenait de l’agriculture et de l’élevage, tandis qu’une partie était issue de l’exploitation des carrières. 

Le 23/03/2025 

Le frère de l’ex-président de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui, a continué de nier tout lien avec «l’Escobar du Sahara».
Il a de nouveau déclaré, devant la Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Casablanca, lors de l’audience du vendredi dernier «qu’il ne connaissait pas le Malien et qu’il n’avait aucun lien personnel avec lui». 
Il a ainsi démenti les déclarations précédentes du Malien devant la police judiciaire, selon lesquelles il aurait participé au trafic de drogue, une activité qu’il considère comme «un crime grave». 
Il a même estimé que «les trafiquants ne devraient pas être punis de dix ans de prison, mais condamnés à la peine capitale», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 24 mars.

D’après le journal, Abderrahim Bioui a assuré n’avoir aucun lien avec les personnes mentionnées par Ahmed Benbrahim dans ses déclarations à la police judiciaire. «Je ne les ai jamais vues et je n’ai pas rencontré la plupart d’entre elles. Je n’ai jamais, non plus, voyagé avec mon frère», a-t-il affirmé. 
Il a ajouté qu’il veillait scrupuleusement à la gestion de son entreprise, principale source de ses revenus, tout en précisant que cette dernière avait enregistré une perte de 35% depuis son incarcération.

Concernant sa connaissance de Saïd Naciri, l’ancien président du club Wydad de Casablanca, également détenu dans le cadre de la même affaire, il a nié le connaître, précisant qu’il ne l’avait rencontré qu’une seule fois à Casablanca, sans savoir de qui il s’agissait à l’époque. Il a expliqué cela par son désintérêt pour le sport et son actualité.

La Cour a interrogé Abderrahim Bioui au sujet des cinq camions que le Malien affirme lui avoir remis. 
Il a répondu que «la BNPJ avait analysé les données GPS et inspecté les camions, constatant qu’ils étaient restés stationnés au même endroit depuis 2017 et avaient été saisis sur place». 
Il a également nié que ces camions soient de fabrication chinoise, précisant que l’un d’eux provenait d’Italie, et a présenté à la Cour leur carte grise pour étayer ses propos.

Interrogé sur le démantèlement des engins appartenant à son entreprise, l’accusé a assuré conserver leurs numéros de série. Quant au métal récupéré, il a expliqué qu’il était vendu au kilogramme afin d’éviter que certaines pièces ne soient réutilisées dans d’autres camions impliqués dans des accidents de la route ou destinés à d’autres usages frauduleux.

Les camions que le Malien prétendait avoir utilisés pour le trafic de drogue ont occupé une large partie des interrogatoires, relève Assabah. 
Le président de l’instance a notamment questionné le frère de l’ancien président de l’Oriental sur la saisie de l’un de ces camions, chargé d’environ 40 tonnes de résine de cannabis. 

L’accusé a répondu «qu’il n’avait jamais entendu parler de cet incident et que les camions étaient uniquement utilisés dans les carrières de concassage de pierres», ajoutant qu’il n’avait fait la connaissance de Haj Benbrahim, alias le Malien, que lors de l’enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire.

Interrogé sur l’origine des sommes d’argent en sa possession, il a précisé que 20% provenaient de l’agriculture, qu’il possédait 12 carrières et qu’il percevait des paiements en espèces de la part des propriétaires de camions. 

Selon lui, les importantes sommes injectées dans ses comptes proviennent de l’exploitation des carrières et de l’élevage de bétail. Il a affirmé que l’agriculture lui avait rapporté 100 millions de dirhams, auxquels s’ajoutent 20 millions de dirhams issus de l’élevage, sans compter les bénéfices de ses entreprises.

L’accusé a déclaré disposer de tous les documents attestant de la propriété de ses biens, ce qui a conduit le représentant du Parquet à demander leur présentation afin de les comparer avec ceux déjà en sa possession.

Par Amyne Asmlal

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