Entrevue d’embauche Cinq questions incontournables (et comment y répondre)

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
L'étape de l’entrevue demeure une clé importante dans le processus d'embauche.
Quelle est votre motivation à postuler pour ce poste ?
Fondamentale, cette question va inévitablement être posée en début d’entrevue. C’est le « pourquoi ». Idéalement, le candidat arrime ses forces aux exigences du poste. « Comment on va contribuer à l’organisation, demande Sophie Audet, coach professionnelle. Je pense qu’il vaut mieux répondre sincèrement, en engageant son cœur et sa tête. » Un piège à éviter ? Donner une réponse liée à ses aptitudes. "C’est le temps de faire valoir son intérêt et sa motivation, dit Mathieu Guénette, conseiller d’orientation. Et il vaut mieux être spécifique. Ne répondez pas « J’ai envie de relever de nouveaux défis". »
Quels sont vos forces et vos défis (ou points de développement/défauts) ?
Si vous êtes tenté de répondre que vous êtes « trop perfectionniste » ou « trop investi » en parlant de vos défauts, c’est une mauvaise idée, avance M. Guénette. « Il ne faut pas penser que les recruteurs sont niaiseux… On connaît les trucs », laisse-t-il tomber. Le but ici est de montrer qu’on se connaît et qu’on est capable d’introspection. « Cela va faire monter la crédibilité si on répond en donnant des exemples de situations », précise-t-il. Pour Benjamin Leclaire, associé chez Fauve, chasseur de têtes, le candidat a intérêt à faire preuve d’humilité… et d’aplomb. « On veut voir s’ils sont capables d’être francs, de montrer qu’ils travaillent sur certains aspects, quelle est leur courbe d’apprentissage. »
Pouvez-vous nommer des réalisations et des difficultés dans votre travail ?
« Cela peut sembler une question difficile car on peut avoir le réflexe d’être réticent à s’avancer sur des aspects négatifs liés à notre travail », commente Manon Poirier, directrice générale de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec. En répondant honnêtement « sans en mettre trop », le candidat peut faire valoir « sa capacité à poser un regard critique sur son parcours, son ouverture et sa capacité d’apprendre », dit-elle. « On voit aussi la résilience du candidat, comment il se débrouille devant les obstacles de la vie », ajoute Sophie Audet.
Pourquoi y a-t-il un vide dans votre curriculum vitæ ?
Encore une fois, la franchise est de mise, croient les experts. Et puis, il y a une foule de raisons qui peuvent expliquer une période sans boulot. « Ça peut être à cause d’un souci personnel, comme la maladie, ça peut être en lien avec un voyage, avec des études ou encore pour prendre soin d’un proche, énumère M. Leclaire. Tout se justifie. » L’important, note-t-il, c’est de montrer comment cette situation a fait grandir la personne. Mme Poirier est du même avis : il arrive, dans la vie, que le travail ne soit pas une priorité ! « Il faut éviter de raconter toute l’histoire, de donner trop de détails, souligne-t-elle. Et le recruteur ne va pas fouiller. Il va comprendre que c’est sensible. »
Est-ce que vous avez des questions ?
Le candidat est-il curieux ? A-t-il effectué quelques recherches sur l’organisation avant l’entrevue ? Ces deux questions intéressent bien des recruteurs, dit Benjamin Leclaire, chasseur de têtes. « Je trouve louche quelqu’un qui n’a aucune question, indique-t-il. Une question du genre "Quels sont les projets de l’entreprise pour les trois prochaines années ?" montre un intérêt, une curiosité. » Sa recommandation : préparez-vous à poser des questions, renseignez-vous sur l’organisation, sa progression, sa culture, ses valeurs, ses récents succès.
Quatre experts, quatre conseils
« Ne parlez pas qu’avec votre tête. Ça prend une connexion. Et évitez les réponses vagues. »
– Sophie Audet, coach professionnelle
« Prenez le temps de bien comprendre les exigences du poste et faites attention de braquer les projecteurs sur les éléments recherchés. Mettez-vous en valeur ! »
– Manon Poirier, directrice générale, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec
« Utilisez le modèle STAR pour répondre aux questions : S pour situation, T pour tâches, A pour actions et R pour résultats. Ça permet de raconter une histoire, de capter l’attention. »
– Mathieu Guénette, conseiller d’orientation
« Quand le candidat arrive en entrevue, on sait déjà qu’il a le savoir-faire ; on évalue beaucoup plus le savoir-être à cette étape. L’authenticité et l’humilité sont importantes. »
– Benjamin Leclaire, associé chez Fauve, chasseur de têtes.
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