Gaza : Un journaliste d’Al Jazeera tué dans une attaque israélienne.


Gaza : Un journaliste d’Al Jazeera tué dans une attaque israélienne.

Hossam Shabat travaillait pour Al Jazeera Mubasher, le service arabophone de diffusion en direct. DR

Publié le 24 mars, 2025

Un journaliste travaillant pour Al Jazeera a été tué lundi dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza où l’armée poursuit des opérations au sol en encerclant un quartier de Rafah, dans le sud du territoire.

Depuis la reprise des opérations militaires d’Israël le 18 mars, au moins 730 Palestiniens ont été tués dans le territoire assiégé et dévasté, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza qui a dénombré 57 morts dans les dernières 24 heures.

Hossam Shabat travaillait pour Al Jazeera Mubasher, le service arabophone de diffusion en direct, a précisé la chaîne qatarie. La Défense civile de Gaza a indiqué que sa voiture avait été visée par un drone à Beit Lahia (nord).

Selon des images de l’AFPTV, la voiture, qui portait l’estampille TV et le logo de la chaîne, a été touchée à l’arrière et le corps du journaliste a été retrouvé allongé sur le sol à proximité.

Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), Israël avait accusé Hossam Shabat d’être membre du Hamas, ce qu’il avait fermement démenti.
La Défense civile a également déclaré qu’un employé de la télévision du Jihad islamique Palestine Today, Mohamed Mansour, avait été tué dans une autre frappe sur son domicile de Khan Younès (sud).
Le porte-parole de ce service de premiers secours, Mahmoud Bassal, a précisé que les frappes avaient visé lundi une dizaine de véhicules dans la bande de Gaza.

Le Syndicat des journalistes palestiniens a dénoncé « un nouveau massacre contre les journalistes ».

Le 15 mars, quatre journalistes ont été tués dans une frappe israélienne à Beit Lahia où ils travaillaient ce jour-là pour une organisation caritative.
Plus de 206 journalistes, hommes et femmes, et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, selon le Syndicat des journalistes palestiniens.

L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 otages enlevés lors de cette attaque, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l’armée israélienne.

L’offensive de représailles lancée par Israël a fait au total 50.082 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas.
Israël met régulièrement en doute la crédibilité des statistiques du ministère mais celles-ci sont jugées fiables par l’ONU. L’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan du conflit.

« Pris au piège »

A Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Egypte, l’armée israélienne a poursuivi lundi son opération lancée la veille dans le quartier Tel al-Sultan. L’objectif est de « démanteler les infrastructures terroristes et d’éliminer les terroristes dans la région ».

Selon la Défense civile de Gaza, « environ 50.000 civils sont pris au piège » dans cette zone à cause des opérations qui ont « fait des dizaines de morts et de blessés ».

Le Comité international de la Croix-Rouge a également dénoncé lundi « une attaque » contre ses locaux à Rafah qui ont été endommagés par un « projectile explosif » alors qu’il était « clairement identifié et notifié auprès de toutes les parties ». Aucun membre du personnel n’a été blessé, a précisé le CICR.

Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Stéphane Dujarric a pour sa part déclaré que les frappes ayant touché la semaine dernière des bâtiments des Nations unies à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, tuant un employé bulgare ont été causées par « un char israélien ».

« La reprise des négociations » indirectes entre le Hamas et Israël est « la seule voie possible pour mettre fin aux souffrances des deux côtés », a assuré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, en visite à Jérusalem.
L’accord de trêve arraché par les médiateurs après des mois de tractations difficiles était entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d’une guerre dévastatrice.

Mais après des semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve, Israël a rompu celle-ci le 18 mars avec des bombardements massifs suivis d’opérations terrestres pour forcer le mouvement palestinien à rendre les derniers otages qu’il détient.

La branche armée du Hamas a diffusé lundi une vidéo de deux otages israéliens toujours détenus.

Pour sa part, la branche armée du Jihad islamique a revendiqué des tirs de roquettes sur le territoire israélien, l’armée israélienne disant avoir intercepté deux « projectiles » tirés depuis la bande de Gaza.

L’armée israélienne a également dit avoir « intercepté » lundi soir un missile tiré du Yémen.


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