La chute de Kadhafi par l’Occident !
Antoine Vitkine, spécialiste de la Libye, raconte les relations chaotiques entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi. Ou comment faire de sa politique étrangère un fiasco dont la Libye et le monde arabe dans son ensemble payent, chaque jour, les conséquences dramatiques. ...
Vu d’Afrique. La mort de Muammar Kadhafi en 2011 : Une “tricherie occidentale”
Il y a dix ans mourait Muammar Kadhafi, emporté par une révolte populaire. Si en Occident la figure du dirigeant libyen reste honnie, certains médias africains, à l’instar d’Actu Cameroun, jettent un autre regard sur cet homme et l’intervention occidentale qui l’a renversé.
La mort de celui qui a dirigé la Libye de 1969 à 2011 n’est pas perçue de la même manière des deux côtés de la Méditerranée. Certains médias africains préfèrent rappeler les actions panafricaines de l’ancien chef libyen plutôt que ses actes terroristes, en raison desquels il avait été mis au ban de la communauté internationale.
“Cela fait exactement dix ans, ce mercredi 20 octobre 2021, que le guide libyen Mouammar Kadhafi a été lâchement et froidement assassiné par les Occidentaux”, écrit ainsi Actu Cameroun.
Le média camerounais en ligne précise que la mort de Mouammar Kadhafi, qu’il appelle de son titre officiel de guide de la révolution de la Jamahiriya arabe libyenne, est survenue à Syrte, le 20 octobre 2011, “deux mois après la ‘prise de pouvoir’ par le Conseil national de transition (CNT)”.
Le site revient longuement sur l’enchaînement des événements, qualifiés de “suite logique”, qui ont conduit à la chute puis à la mort de Mouammar Kadhafi. Si le média camerounais ne conteste pas la réalité et l’ampleur du soulèvement populaire de février 2011, il exprime ses doutes, par l’emploi du conditionnel, sur la réalité des crimes reprochés au leader libyen, qui “aurait fait réprimer la révolte populaire par des tirs à balles réelles”.
Une intervention abusive ?
Actu Cameroun relativise la légitimité de l’intervention de l’Otan en indiquant, avec des guillemets, que “pour ‘protéger’ les populations civiles menacées par les violences qui seraient commises par les troupes de Kadhafi, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte en mars 2011 la résolution 1973, qui permet notamment l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne en Libye”.
Le média camerounais affirme qu’en ce “triste anniversaire nombreux sont des Africains qui condamnent cette tricherie occidentale”.
Et l’article de conclure avec les mots du journaliste panafricaniste Didier Ndengue :
Ils [les Occidentaux] l’ont assassiné avec une complicité interne.
Parce qu’il était un bouclier pour son pays, la Libye, et l’Afrique.
Cela fait exactement dix ans qu’ils l’ont éliminé en promettant la démocratie et les droits de l’homme.
Des prétextes qu’ils avancent quand ils veulent détruire un leader nationaliste ou un pays qui se bat pour sa souveraineté. Depuis dix ans, la Libye est dans la tourmente.
Le Sahel aujourd’hui est déstabilisé.”
La dernière lettre connue de Kadhafi à l'Occident.
Mouammar Kadhafi, le 15 avril. MAHMUD TURKIA/AFP
Dans une lettre à son «ami» Silvio Berlusconi, révélée par Paris Match, le dirigeant libyen appelle le président du Conseil italien à faire cesser «les bombardements qui tuent nos frères libyens et nos enfants».
C'est le dernier message connu de Kadhafi à l'Occident. Révélé lundi par Paris Match, il s'agit d'une lettre adressé au président du Conseil italien Silvio Berlusconi dans laquelle l'ancien dirigeant libyen exhorte son «ami» à «arrête(r) ces bombardements qui tuent nos frères et nos enfants».
«Je ne te blâme pas pour ce dont tu n'es pas responsable car je sais bien que tu n'étais pas favorable à cette action néfaste qui n'honore ni toi, ni le peuple italien», souligne Kadhafi dans ce courrier en arabe traduit par le magazine. «Mais je crois que tu as encore la possibilité de faire marche arrière et de faire prévaloir les intérêts de nos peuples.»
Antoine Vitkine, spécialiste de la Libye, raconte les relations chaotiques entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi. Ou comment faire de sa politique étrangère un fiasco dont la Libye et le monde arabe dans son ensemble payent, chaque jour, les conséquences dramatiques. ...
Vu d’Afrique. La mort de Muammar Kadhafi en 2011 : Une “tricherie occidentale”
Il y a dix ans mourait Muammar Kadhafi, emporté par une révolte populaire. Si en Occident la figure du dirigeant libyen reste honnie, certains médias africains, à l’instar d’Actu Cameroun, jettent un autre regard sur cet homme et l’intervention occidentale qui l’a renversé.
La mort de celui qui a dirigé la Libye de 1969 à 2011 n’est pas perçue de la même manière des deux côtés de la Méditerranée. Certains médias africains préfèrent rappeler les actions panafricaines de l’ancien chef libyen plutôt que ses actes terroristes, en raison desquels il avait été mis au ban de la communauté internationale.
“Cela fait exactement dix ans, ce mercredi 20 octobre 2021, que le guide libyen Mouammar Kadhafi a été lâchement et froidement assassiné par les Occidentaux”, écrit ainsi Actu Cameroun.
Le média camerounais en ligne précise que la mort de Mouammar Kadhafi, qu’il appelle de son titre officiel de guide de la révolution de la Jamahiriya arabe libyenne, est survenue à Syrte, le 20 octobre 2011, “deux mois après la ‘prise de pouvoir’ par le Conseil national de transition (CNT)”.
Le site revient longuement sur l’enchaînement des événements, qualifiés de “suite logique”, qui ont conduit à la chute puis à la mort de Mouammar Kadhafi. Si le média camerounais ne conteste pas la réalité et l’ampleur du soulèvement populaire de février 2011, il exprime ses doutes, par l’emploi du conditionnel, sur la réalité des crimes reprochés au leader libyen, qui “aurait fait réprimer la révolte populaire par des tirs à balles réelles”.
Une intervention abusive ?
Actu Cameroun relativise la légitimité de l’intervention de l’Otan en indiquant, avec des guillemets, que “pour ‘protéger’ les populations civiles menacées par les violences qui seraient commises par les troupes de Kadhafi, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte en mars 2011 la résolution 1973, qui permet notamment l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne en Libye”.
Le média camerounais affirme qu’en ce “triste anniversaire nombreux sont des Africains qui condamnent cette tricherie occidentale”.
Et l’article de conclure avec les mots du journaliste panafricaniste Didier Ndengue :
Ils [les Occidentaux] l’ont assassiné avec une complicité interne.
Parce qu’il était un bouclier pour son pays, la Libye, et l’Afrique.
Cela fait exactement dix ans qu’ils l’ont éliminé en promettant la démocratie et les droits de l’homme.
Des prétextes qu’ils avancent quand ils veulent détruire un leader nationaliste ou un pays qui se bat pour sa souveraineté. Depuis dix ans, la Libye est dans la tourmente.
Le Sahel aujourd’hui est déstabilisé.”
La dernière lettre connue de Kadhafi à l'Occident.
Dans une lettre à son «ami» Silvio Berlusconi, révélée par Paris Match, le dirigeant libyen appelle le président du Conseil italien à faire cesser «les bombardements qui tuent nos frères libyens et nos enfants».
C'est le dernier message connu de Kadhafi à l'Occident. Révélé lundi par Paris Match, il s'agit d'une lettre adressé au président du Conseil italien Silvio Berlusconi dans laquelle l'ancien dirigeant libyen exhorte son «ami» à «arrête(r) ces bombardements qui tuent nos frères et nos enfants».
Ancienne puissance coloniale, l'Italie était le premier partenaire commercial de la Libye. Berlusconi et Kadhafi entretenaient par ailleurs des relations diplomatiques très étroites. Au début du conflit, le gouvernement italien avait été réticent à lâcher le colonel avec lequel un traité d'amitié et de coopération économique avait été signé en 2008.
«Je ne te blâme pas pour ce dont tu n'es pas responsable car je sais bien que tu n'étais pas favorable à cette action néfaste qui n'honore ni toi, ni le peuple italien», souligne Kadhafi dans ce courrier en arabe traduit par le magazine. «Mais je crois que tu as encore la possibilité de faire marche arrière et de faire prévaloir les intérêts de nos peuples.»
Le dirigeant exhorte ensuite ce «cher Silvio» à «parle(r) avec ses nouveaux amis et alliés» (le mot «nouveaux» est barré et ne devait pas figurer dans la version à remettre au président italien) pour que «cesse cette agression à l'encontre de mon pays» (le guide avait d'abord utilisé l'expression «pour parvenir à une solution qui garantisse au grand peuple libyen le choix en totale liberté de qui le dirige», finalement barrée). «J'espère que Dieu tout-puissant te guidera sur le chemin de la justice», conclut-il.
Un dirigeant d'agence d'hôtesses comme intermédiaire
Au-delà du contenu du message, qui révèle à la fois la position désespérée du dirgeant et sa ferme intention de rester au pouvoir, l'histoire elle-même de cette missive est surprenante.
Un dirigeant d'agence d'hôtesses comme intermédiaire
Au-delà du contenu du message, qui révèle à la fois la position désespérée du dirgeant et sa ferme intention de rester au pouvoir, l'histoire elle-même de cette missive est surprenante.
Elle n'est pas passée par les canaux traditionnels ou par les services secrets mais par le couple dirigeant d'une agence d'hôtesses basée à Rome. Alessandro Londero et sa femme Yvonne di Vito fournissaient notamment au guide libyen ses parterres de jeunes femmes pour ses conférences dans la capitale.
Devenus très proches du colonel, ils ont accourru en juillet en Libye, en passant par la frontière tunisienne, après avoir appris que le dirigeant souhaitait les voir. Ils sont reçus à Tripoli le 7 août par le général Abdallah Mansour, fidèle armi les fidèles, dans un bunker. Ils apprennent que leur ami a quitté la capitale et se voient remettre une lettre manuscrite du dirigeant à remettre au président italien.
Devenus très proches du colonel, ils ont accourru en juillet en Libye, en passant par la frontière tunisienne, après avoir appris que le dirigeant souhaitait les voir. Ils sont reçus à Tripoli le 7 août par le général Abdallah Mansour, fidèle armi les fidèles, dans un bunker. Ils apprennent que leur ami a quitté la capitale et se voient remettre une lettre manuscrite du dirigeant à remettre au président italien.
L'hebdomadaire ne précise pas si c'est l'original annoté ou une version plus officielle traduite en italien qui est remise au palazzo Chigi.
Seule certitude, le contenu du message transmis à la présidence ne fera l'objet d'aucune annonce ou communication officielle.
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