Plus de 36.220 milliards de dollars de dettes : Les États-Unis peuvent-ils faire faillite ?
Publié le 31 mars 2025
Elon Musk, le patron du DOGE, vient d’alerter sur une possible faillite de l’Etat américain
36 220 milliards de dollars, c’est, au premier trimestre 2025, le montant de la dette du pays le plus endetté du monde. Trump a nommé le « tronçonneur » Elon Musk à la direction du DOGE (Department Of Government Efficiency) pour tenter de la maîtriser.
Le milliardaire espère pouvoir trouver 1 000 milliards de dollars d’économies par la chasse « à la fraude et au gaspillage ».
En 2024, les intérêts de la dette nationale ont dépassé pour la première fois le budget de la défense, devenant le premier poste budgétaire.
Au quatrième trimestre 2024, ils ont atteint un niveau alarmant, franchissant la barre des 1 124 milliards de dollars.
En 2025, ces intérêts s’élèveront à près de 1200 milliards de dollars, selon le Bureau du Congrès américain. « Si cela continue, le pays va faire faillite. » a averti Musk. La charge de la dette passera selon les projections de 3,2% du PIB en 2025 à 4,1% en 2035.
La dette américaine n’est pas un phénomène récent. Elle a explosé de 4 500% pendant la guerre de Sécession, passant de 65 millions en 1860 à près de 3 milliards en 1865. Elle a continué d’augmenter au 20e siècle, atteignant environ 22 milliards de dollars après la Première Guerre mondiale. Elle était de 53,33% du PIB en 1960 et 59,46% du PIB en 2000. Aujourd’hui, elle s’élève à 123% du PIB.
Une partie de la dette est liée à des choix politiques, comme dans le cas des réductions d’impôts sous Ronald Reagan et George W. Bush. Les mesures visant à élargir l’État providence adoptées sous les présidences Obama et Biden ont également fait flamber la dette.
À cela s’ajoutent des coûts liés à la défense des États-Unis. Donald Trump a qualifié de « terrible erreur » les guerres d’Irak (2003) et d’Afghanistan (2001-2021). Quant à l’Ukraine, les États-Unis ont donné, en trois années de guerre, 114 milliards d’euros à l’Ukraine (chiffre du Kiehl Institut), soit 0,53% de leur PIB.
La crise financière de 2008 et celle du Covid-19, avec des mesures de relance massives, ont dopé la dette. Elle est passée d’environ 14 460 milliards de dollars en 2008 à plus de 36 000 milliards aujourd’hui. De 2019 à 2021, les dépenses de l’Etat ont augmenté d’environ 50%. La Réserve Fédérale a ainsi mis en place la politique de l’assouplissement quantitatif (QE) pour faire face à ces crises. Cela consiste à injecter des milliards de dollars dans l’économie, facilitant l’accès au crédit pour les ménages, les entreprises et l’État, en faisant baisser les taux d’intérêt.
La démographie américaine est également un vecteur de dette. En 2020, 17% de la population avait plus de 65 ans. En 2040, elle devrait passer à 21%. Ceci entraîne une hausse des dépenses de santé, notamment les coûts liés aux Medicare et Medicaide, qui devraient atteindre 8,3% du PIB dans les années 2050, contre 5,6% aujourd’hui.
La confiance internationale dans leur capacité à rembourser permet aux Etats-Unis d’emprunter sans compter. En raison du statut du dollar américain considéré commune valeur refuge et du dynamisme économique des Etats-Unis, de nombreux pays, principalement la Chine et le Japon, continuent d’acheter massivement des bons du Trésor américain. Par ailleurs, l’Etat américain détient 20% de la dette du pays. Mais cette confiance s’érode. La fin du pétrodollar en juin 2024, la montée des BRICS, l’essor du yuan et le financement de la guerre en Ukraine ont fragilisé la position du dollar, désormais en déclin.
S’il semble exagéré de parler de possible faillite, le risque pour les Etats-Unis est d’enclencher une spirale inflationniste sévère qui pourrait gangrener le reste du monde.
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