TPMP, l’outrance au service de l’idéologie.

TPMP, l’outrance au service de l’idéologie.


Publié le 17 mars 2025











L’émission de trash-TV emblématique de l’entreprise de manipulation des esprits du milliardaire breton a surmédiatisé sa supposée disparition avant de continuer sur d’autres canaux. Son nouveau modèle économique est-il enfin viable, quel est le but de tout cela ?

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La chute

Le 28 février 2025 a signé l’arrêt de la diffusion de la chaîne C8 sur la TNT et par la volonté de Bolloré la fin de C8 elle-même.

C8, c’était la chaîne de Cyril Hanouna et de son émission TPMP. Les opposants à l’éviction de la chaîne ont tenté de faire croire à un pluralisme des programmes en pleurant la disparition des autres émissions aux audiences ridicules : téléachat et gym le matin, William Leymergie à midi et les séries françaises. 

Toutes ces émissions semblaient pourtant être là pour boucher les trous entre TPMP, ses éternelles redifs et ses soirées spéciales, et justifier du temps d’antenne.

Cette tentative de mettre en avant ces programmes à la diffusion confidentielle pour émouvoir et faire pression sur les autorités n’a pas été la seule fadaise qui ait circulé sur les réseaux sociaux et dans tous les médias Bolloré.
On a eu droit à un matraquage en bonne et due forme sur les “400 personnes qui se retrouveraient au chômage” suite à la fermeture. La fachosphère se découvrait tout à coup une âme sociale.

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Ce chiffre, débunké par CheckNews “oubliait” également qu’une chaîne allait prendre la place, embauchant du monde pour l’occasion, et que si TPMP continuait ailleurs, tout ou partie de l’équipe resterait en place. 

Mais l’opération de victimisation ne s’est pas embarrassée de tous ces détails, ni du fait que Bolloré a pour habitude de licencier des équipes entières sans état d’âme : pensons à i-Télé et, plus récemment, au Journal du Dimanche.

Le broyeur Bolloré s’est mis en route, avec comme cible principale, l’Arcom, dernier contre-pouvoir potentiel à la propagande d’extrême-droite ultracatho que le boss tente d’imposer via tous ses médias. 
L’organisme de régulation des médias audiovisuels joue sa survie, et pour cela se couche : finies, les sanctions contre CNews, oubliée l’obligation de pluralisme des opinions. Les pires propos, racistes, discriminatoires, passent maintenant le filtre, et toutes les chaînes reçoivent à tour de rôle une petite tape sur les doigts pour montrer que la bête blessée bouge encore. 
Ces preuves de docilité ne suffisent pourtant pas. C’est la curée, Bolloré semble semble décidé à aller jusqu’au bout pour faire disparaître purement et simplement ce dernier obstacle au combat civilisationnel qu’il désire imposer : Promotion ouverte du christianisme conservateur (anti-IVG, tradwife, masculinisme) opposition à l’Islam, aux musulmans et plus généralement aux immigrés, pro-extrême-droite trumpiste et poutinienne, et n’hésitant pas à cracher sur tous ceux qui entravent son plan : les anti-racistes, féministes, humanistes, universitaires et scientifiques, tous qualifiés de gauchistes ou de wokistes.

Pour cela il a trouvé l’appui politique à l’extrême-droite bien sûr (il a participé activement, via ses filiales, à la campagne de Ciotti), mais aussi à droite et au sein du gouvernement. Les interviews régulières données par les divers ministres au JDD ont redoré le blason de ce titre en perdition, pourtant vidé de ses journalistes et devenu le porte-parole des idées les plus rances de l’extrême-droite française . 
Il n’est même pas certain que les prises de positions outrancières du journal de Bolloré en faveur de l’expansionnisme territorial russe vont mettre un frein à cette complaisance coupable. Une lueur d’espoir le dimanche 9 mars 2025, alors que le JDD est plus russe que le Kremlin, l’Elysée s'émeut enfin et poste publiquement une réprimande envers le journal. Changement durable ou petit couac dans la relation du gouvernement à cette publication d’extrême-droite ?

Dans TPMP, pas autant de ministres mais beaucoup d’élus et responsables politiques d’extrême-droite. La méthode Bolloré est clairement mise en œuvre et les thèmes sont soigneusement choisis pour faire avancer les points de son agenda. 

La multiplication des intervenants tous d’accord entre eux (sauf le gauchiste faire-valoir de service planté là pour donner l’illusion d’un débat contradictoire) permet de faire croire à un consensus et convainc le public que c’est ça que les gens pensent, que c’est ça qu’il faut penser. 
Seule différence entre TPMP et un plateau de CNews, le ton. TPMP est censé être du divertissement, donc on peut y aller franchement : l’insulte, l’invective, la violence verbale, l’outrance, sont permanentes. 
L’audience n’est pas là pour réfléchir, elle est là pour se détendre.

La continuité dans le changement

Même les supporters de la chaîne les plus acharnés sont rapidement revenus à la question principale, que va-t-il advenir de TPMP après C8 ? Alors que Hanouna devrait rejoindre le groupe M6 à la rentrée (W9/Fun Radio) TPMP est dans l’intervalle diffusée en streaming sur YouTube et Dailymotion, et sur plusieurs box Internet. 
La formule reste quasiment identique à celle qu’on connaissait, et avec laquelle C8 s’était retrouvée chroniquement déficitaire malgré des pages de pub bien remplies. 

Ce déficit sans perspective de remontée réelle a certainement joué un rôle dans le non-renouvellement du contrat entre l’Arcom et C8 : la rentabilité est, de facto, un critère intégral dudit contrat.

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On a pu s’en apercevoir, Cyril Hanouna n’a aucune conviction propre, en tout cas aucune qu’il place au-dessus de sa soif d’argent et de pouvoir. 
Farouchement opposé à Trump en 2016, il en est devenu depuis le plus fervent défenseur sous la houlette de Bolloré. 
Donnant l’illusion d’être opposé à l’extrême-droite il y a seulement quelques années, montrant ostensiblement son désaccord avec une responsable d’un groupuscule identitaire présente sur le plateau, il a petit à petit glissé vers l’acceptation puis le soutien à toutes les thèses de l’extrême-droite raciste via un discours populiste. 
Jusqu’à passer à un cheveu d’embaucher cette même responsable dans son émission sur Europe 1. Dans ce glissement, il a entraîné avec lui tout son groupe de fans décérébrés pour qui les politiques c’est tous des pourris mais heureusement qu’il y a Cyril qui nous montre que le danger c’est le voile, que les gauchos c’est tous des nazis et des salauds et que Bardella est drôlement sympa.

Mais la nouvelle formule en box/streaming de TPMP, soi-disant portée personnellement par Cyril Hanouna et produite par H2O Productions, sa boîte de prod, a-t-elle une chance d’être économiquement rentable ? Cette rentabilité est-elle l’objectif principal de ceux qui ont mis en place cette formule ?

Le modèle économique

Pendant l’ère C8/TNT, les revenus – insuffisants – de l’émission passaient par la pub. La régie du groupe Canal, Canal+ Brand Solutions, vendait les emplacements publicitaires sur toutes les chaînes du groupe. Pour éviter que des annonceurs un peu trop éthiques se mettent à trier parmi ces chaînes, elle leur proposait des “packs” de diffusion multi-chaîne comme celui-ci qui mixait Canal+, CStar et C8.

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Ainsi, la régie de Canal parvenait à caser, dans chaque émission, pas moins de 6 longues coupures de pubs, de 6mn chacune. 36mn de temps rémunéré, un jackpot, mais insuffisant pour équilibrer les comptes. Pourtant, les audiences étaient plutôt bonnes, surtout en 2ème partie d’émission, où la barre des 2 millions de téléspectateurs était régulièrement franchie.

TPMP coûtait-il vraiment trop cher ? Sans connaître précisément le montage financier, la société de prod H2O devait facturer ses prestations au groupe Canal, et l’ensemble ne parvenait pas à dégager du bénéfice. 
Même H2O semblait à la peine en 2023, ce qui laisse imaginer que le montage financier était plus complexe, et que l’argent passait ailleurs.

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Aujourd’hui, TPMP n’a guère changé de format, ce qui laisse penser que son coût est identique, et elle est diffusée par deux moyens, le streaming sur les plateformes Youtube et Dailymotion, et sur les box.

Une partie de l’audience a suivi. Il est encore trop tôt pour faire un bilan, mais même si c’est mieux qu’on pouvait le prévoir, les cris de joie et les autocongratulations permanentes semblent exagérées. 
Du temps de C8 et de la TNT, la dernière partie (access prime time), la plus garnie, flirtait avec 2 millions de téléspectateurs. Elle semblerait en avoir perdu 40 à 50%.
Hanouna, qui vit les yeux rivés sur l’audimat, communiquait largement sur ces pics d’audience, qui sont les chiffres habituellement annoncés. 

Maintenant qu’à ce jeu TPMP se fait défoncer tous les soirs par Quotidien sur TMC, il présente d’autres chiffres plus à son avantage : la moyenne de téléspectateurs sur l’émission.
De plus, il prend en compte les horaires exacts de la partie de son émission la plus regardée. Quotidien démarre 1/2h plus tard que TPMP. 
Ce sont donc 30mn d’une autre émission de TMC qui entrent en compte dans le calcul et la comparaison. 
En résumé, Hanouna, pour s’autoproclamer premier, s’arrange avec les chiffres comme il s’arrange avec la réalité, l’éthique et la décence.

Sur YouTube, après un départ en fanfare, les coupures pub ont dû être supprimées car contraires au règlement de la plateforme de Google, qui possède sa propre régie pub. Les revenus publicitaires de ce moyen de diffusion sont donc limités à la pub Google Ads qui apparaît avant ou après le direct. 

 Une paille, donc. Les Youtubeurs qui parviennent à gagner de l’argent ont des dépenses de fonctionnement réduites, un équipement souvent minimaliste et peu de salaires à payer. 

Une caméra fixe et un seul intervenant, le “studio” souvent dans le salon ou dans la cave, à des années-lumières de la grosse machinerie de TPMP avec un plateau, une régie, des éclairages, cameramen, maquilleuses, une dizaine de chroniqueurs et un bon paquet de techniciens.

Sur Dailymotion, la plateforme “maison” du groupe Bolloré, pas de restriction de pub bien sûr. Mais impossible de connaître l’audience, la plateforme ne communique pas ces données.

Sur les box, les (toutes) petites coupures de pub peuvent rapporter quelques sous. Mais avec une moyenne de 4 à 7 minutes de pub sur 2h30 d’émission, contre 36 auparavant, même à prix égal (et c’est probablement loin d’être le cas), les revenus sont divisés par 5. Dans n’importe quelle entreprise déjà déficitaire, conservez les mêmes dépenses et réduisez les entrées par 5 : il ne faudra pas longtemps pour déposer le bilan.

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Lionel Stan, directeur général de H2O, la boîte de prod de Hanouna, récitant les superlatifs d’usage concernant les audiences, lance sur Europe 1 (radio de Bolloré) un appel aux annonceurs pour passer leur pub dans TPMP. On sent une certaine angoisse derrière tout cela
« Effectivement il faut que les annonceurs, ou les publicités arrivent pour qu’on puisse financer ce programme. Avant, C8 me donnait de l’argent pour produire. Maintenant j’ai un Cyril Hanouna qui me donne un peu d’argent, un peu, pour produire, donc il faut que les annonceurs arrivent »

Car il faut l’admettre, pour l’instant les annonceurs ne se bousculent pas au portillon de l’émission de trash-TV bolloréenne : y sont casés des clips d’autopromotion du JDD ou du JDNews, autres titres du groupe, ou un long clip d’une ONG, probablement un espace offert, mais qui permettra à la régie publicitaire de communiquer sur le fait que les pages sont remplies. On le constate pourtant, il ne reste qu’une poignée de marques commerciales, certainement démarchées individuellement par les équipes de Canal+ Brand Solution restées en charge de cet espace.

Si on appliquait les prix catalogue à la dernière émission (vendredi 14 mars 2025), on obtiendrait un budget de 57000€ provenant des marques commerciales et 24000€ d’autres médias de Bolloré. Cela peut paraître beaucoup, mais les prix réellement pratiqués pour amorcer la pompe ont été probablement négociés bien au-dessous du prix catalogue, et une émission de TV, c’est un budget énorme. À titre de comparaison, en 2023 la seule boîte de prod H2O facturait une moyenne de près de 100 000€ par jour, et la chaîne C8 recevait 230 000€ par jour (quasi exclusivement des revenus de la pub).

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Du coup, qui paie ?

D’après le directeur d’H2O, Hanouna est responsable à titre individuel de l’émission, et H2O, sa propre entreprise, lui facture ses prestations :
« Cyril c’est toujours mon président chez H2O, mais aujourd’hui c’est aussi mon client puisque c’est la chaîne de Cyril Hanouna, c’est à titre personnel. Donc il prend le risque à titre personnel de lancer sa chaîne »

Puisqu’il est évident que dans sa formule actuelle, l’émission est un gouffre financier, et qu’il est douteux que Hanouna ait décidé d’assumer seul la moindre perte, il faut bien que quelqu’un mette la main à la poche pour éponger les dettes colossales que représentent chaque émission, jusqu’à la fin de la saison.
Cette poche, c’est celle de Bolloré, et cette main, c’est celle qui nourrit Hanouna (et dans laquelle il ne crache pas).

Lors de la “dernière” de C8, Hanouna expliquait que son émission continuait sur les box et le streaming, en ces termes :
« Dès lundi 18h40, on sera en direct, y'aura un corner TPMP. Je voudrais remercier tous les opérateurs, et remercier bien sûr Canal.
Je voudrais remercier Maxime Saada (NDLR Président du directoire du groupe Canal+) qui a travaillé comme un fou, Gérald-Brice Viret (NDLR Directeur Général de Canal+ France), Vincent Bolloré qui a eu cette idée de génie encore une fois. Donc on sera là dès lundi »

L’implication de Canal+ dans la poursuite de TPMP lors de cette période de transition peut aussi se voir techniquement, dans les flux diffusés par les box, qui sont marqués en metadata par l’étiquette “Canal+ Group”


Enfin, on voit bien que Bolloré dicte encore la ligne et les sujets de l’émission à Hanouna : le patron ne regarde pas à la dépense si ça peut faire avancer sa guerre civilisationnelle, son projet de division extrême de la société devant conduire à un éclatement, à l’hégémonie de la morale chrétienne traditionaliste, à la suppression de tous les contre-pouvoirs et à un totalitarisme religieux. Hors du champ d’action principal de l’Arcom, libéré des obligations de respect des minorités et de pluralisme des opinions, le propos s’est même durci et la propagande d’extrême-droite s’est faite plus visible encore.

Pour connaître les préoccupations et les angles d’attaque de Bolloré il y a un moyen simple : regarder les sujets que propage ou relaie l’agence de com chargée de ses basses besognes, Progressif Media, qui gère le faux compte des “Corsaires” sur les réseaux sociaux. Et la “gauche”, l’Arcom, les détracteurs de TPMP ainsi que notre collectif ont les honneurs des attaques.

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TPMP est le calque “trash” des obsessions que Bolloré fait décliner à tous ses médias. Les mêmes thèmes sont abordés au même moment, les mêmes cibles attaquées en simultané. 
Au niveau du ton, c’est plus violent et moins fin sur TPMP. On invective facilement, on dénigre, on insulte, et tout le monde rigole et applaudit. Tous ceux qui ne partagent pas le projet fascisant de Bolloré sont systématiquement détruits en direct. 
Les fans de l’émission amplifient ensuite le sujet sur les réseaux sociaux et menacent et harcèlent la cible. Si Hanouna dit qu’il est le champion de la liberté d’expression, ça ne peut être que vrai, et tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui seront forcés de se taire après le lynchage médiatique qu’il leur aura préparé.

La reprise de TPMP hors TNT n’a pas changé cette ligne d’un iota. Certains soirs, près du tiers du temps de l’émission est consacré à descendre “la gauche” et tous ceux qui ont dit du mal de lui ou de son émission, parfois accompagné de menaces plus ou moins voilées.
Pour cela, on invite les responsables politiques qui soutiennent cette ligne, c’est-à-dire l’extrême-droite dans toutes ses tendances. L’Arcom n’est plus là pour tenter de faire respecter une certaine équité dans l’expression des responsables politiques, on en profite, et on entend les échos de la voix de Bolloré dès que Hanouna ouvre la bouche.

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Et l’avenir ?

Aux dernières nouvelles, Hanouna devrait se retrouver à la rentrée de septembre sur W9, chaîne du groupe M6.
Personne ne sait encore si TPMP sera directement transposé ou si ce sera un nouveau concept. Cependant, il s’agirait d’un talk-show de divertissement, abordant des question sociétales (mais pas politiques d’après l’accord qui serait passé avec le groupe) et de nombreux chroniqueurs suivraient dans les bagages.
Mais même cela est-il certain ?
Puisque rien n’est sûr et que tout le monde se perd en conjectures, allons-y de notre propre analyse.

Bien sûr la venue de Hanouna et de son émission ou d’une émission comparable boosterait à coup sûr les audiences de la chaîne, mais fait entrevoir plusieurs obstacles majeurs : C8 était chroniquement déficitaire. Comment éviter ces pertes, si l’émission continue avec un format similaire ? H2O va-t-elle se serrer la ceinture ou baisser les salaires ? 

A moins que les tarifs négociés avec Bolloré pour transformer l’émission en organe de propagande ne fussent particulièrement avantageux et qu’il soit donc facile de rogner ? Il a déjà été annoncé que tout l’ensemble des salariés, y compris les chroniqueurs, avaient accepté de réduire leur salaire. Mais comment cela pourrait-il suffire ?
Les outrances de TPMP ont valu à C8 des amendes record, et si cela devait se poursuivre sur W9, la chaîne ne pourrait pas s’appuyer sur un milliardaire prêt à tout couvrir pour faire avancer un agenda caché. Si l’Arcom parvient à sortir du coma dans lequel elle a été plongée par les attaques de Bolloré et qu’elle n’est pas définitivement supprimée sous l’impulsion de ses appuis politiques, les sanctions pourraient encore pleuvoir. Le groupe M6 le sait et a donc demandé à Hanouna un changement radical de thème et de ton dans la nouvelle version de l’émission.

Mais ce transfert vers W9 va-t-il vraiment avoir lieu ? Bolloré n’est certainement pas prêt à lâcher un porte-voix aussi utile. Si les sujets politiques ne devaient plus être abordés, les seules questions “sociétales” (Insécurité ? Impôts ? IVG ?) lui ferait perdre en efficacité.
Hanouna, qui devrait essayer d’arrondir les angles avec son futur employeur et les salariés du groupe M6 réticents à le compter parmi leurs collègues, tacle et menace Bruno Guillon en direct, obligeant le groupe à prendre sa défense dans un communiqué.
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Cet épisode récent n’est certainement pas un hasard. En faisant cela, Hanouna fait monter la pression dirigée contre lui au sein de son futur groupe. Cherche-t-il le clash ? Veut-il que son transfert soit annulé, afin de pouvoir se victimiser contre les gauchistes woke qui veulent le bâillonner ?
Dans ce cas, quel est son projet, d’ores et déjà mis au point avec Bolloré ? Continuer TPMP, entrer en politique ? Pour retenter ce qui a échoué avec Zemmour qui, poussé par le milliardaire breton, n’a pas su atteindre ses objectifs ?
En attendant, une poignée d’entreprises ont été convaincues par la régie pub du groupe Canal+ de placer leurs spots dans une émission connue pour ses dérapages, et qui après avoir franchi les glissières de sécurité fait maintenant du hors piste. À nous, les citoyens, de leur rappeler ce qu’elles financent avec leur budget communication.

À nous de les responsabiliser et de nous assurer qu’elles ont en main tous les éléments pour décider si oui ou non elles désirent participer activement à la promotion d’idées rances, de l’abandon de l’état de droit et des principes de laïcité au moyen d’insultes, d’outrances et d’intimidations.



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