Le Syndicat national des journalistes marocains : « Un peu d’équité ne fait pas de mal. ».

Le Syndicat national des journalistes marocains : « Un peu d’équité ne fait pas de mal. ».


Hanan Rahab, vice-présidente du Syndicat national des journalistes marocains, chargée des libertés 

Le Mardi 01 avril 2025

Le Syndicat national des journalistes marocains a été soumis à une campagne systématique d’accusations et d’allégations infondées contre ses dirigeants passés et actuels, visant à jeter le doute sur la légitimité de sa lutte et son rôle historique.

Le fait est que beaucoup de ceux qui lancent ces attaques n’ont jamais eu de liens organisationnels avec le syndicat, ni n’ont mené de luttes antérieures au sein de ses rangs ou aux côtés de leurs collègues à différents niveaux de la profession.

Il est inacceptable de remettre en question la crédibilité des luttes des militants, hommes et femmes, qui ont toujours été à l’avant-garde de la défense de la liberté de la presse et d’expression, et qui ont contribué de manière significative à l’amélioration des conditions des professionnels et à la promulgation de lois régissant la profession dans les moments politiques complexes que notre pays a connus.

L’ironie est que certains des collègues qui prétendent aujourd’hui que le syndicat les attaque ont été et continuent d’être l’objet de sa sincère solidarité depuis le début du troisième millénaire jusqu’à aujourd’hui. Lorsqu'un collègue a été jugé pour des affaires de publication, le syndicat a été le premier à le défendre. 
Chaque fois qu’un journal était interdit ou confisqué, le syndicat était le premier à publier des déclarations et le premier à appeler à la protestation.

Ce qui se passe aujourd’hui, en termes d’attaques répétées et de surenchères personnelles, recoupe des conflits auxquels le syndicat n’a rien à voir et dont il n’est pas partie prenante. Malheureusement, ces conflits sont exploités dans une campagne de dénigrement manifeste.

Cependant, au lieu de s’enliser dans des réponses et des querelles, il est important de poser de vraies questions, non seulement au syndicat, mais à l’ensemble du corps professionnel, à condition que ces questions soient objectives, loin de la personnalisation, et qu’elles portent sur l’essence de la profession plutôt que sur les détails des conflits individuels.

Les problèmes et les crises du journalisme au Maroc se réduisent-ils aux cas d’un, deux ou trois collègues ? Même si nous devons écouter et découvrir tous les problèmes au sein du secteur et entre collègues, hommes et femmes.

• Revenons à la question que nous avons posée... ?

Certainement pas. Les problèmes sont plus profonds et les déséquilibres sont structurels, ce qui exige que le syndicat – en tant qu’organisation représentant les professionnels – agisse en fonction d’un intérêt collectif, dans lequel les préoccupations majeures de la profession prévalent sur les tensions circonstancielles.

* Les textes juridiques réglementant la profession sont-ils toujours adaptés ?


Le consensus professionnel est presque complet sur la nécessité de le réviser. Le syndicat travaille sur cette question depuis des années et la défend dans divers forums, même si elle est souvent négligée dans les discussions publiques, même par ceux qui critiquent le syndicat ou affirment qu’il est victime de harcèlement.

* La situation financière des journalistes est-elle satisfaisante ?


Le syndicat se bat pour augmenter les salaires et a signé des accords avec le ministère de la Communication et l'Association nationale des médias et des éditeurs à cet égard. Elle continue de plaider pour que le soutien public soit lié à l’amélioration des conditions matérielles et morales des journalistes, en documentant cela dans le cadre de véritables conventions collectives.

* Les conditions de l’entreprise journalistique encouragent-elles un véritable professionnalisme ?

La situation est insatisfaisante et de nombreux journalistes souffrent de pertes d’emploi et du non-respect du droit du travail, des conventions collectives et des dispositions des accords sociaux. Le syndicat a été et continue d’être présent sous divers aspects : solidarité de terrain, soutien juridique, médiation positive, etc.

* L’éthique professionnelle est-elle respectée ?

Il y a des transgressions tangibles, parfois même de la part de ceux qui se plaignent de diffamation. 
Le syndicat ne se limite pas à réclamer simplement le respect de l’éthique. Elle a également organisé des dizaines de formations dans ce domaine à travers le Royaume et œuvre quotidiennement pour inculquer une culture de responsabilité professionnelle.

Le Syndicat a également été présent dans des dizaines de procès liés à la liberté d’expression, soutenant ses collègues par la dénonciation, le soutien et parfois la médiation, et il continue de le faire de manière responsable et professionnelle.

Il est juste d’évaluer le travail du syndicat de cette manière globale, car la profession ne se réduit pas à des conflits individuels qui ne dépassent pas les doigts d’une main, mais comprend plutôt un large spectre de préoccupations vitales qui nécessitent une présence quotidienne, un travail de terrain et une véritable solidarité.

La présence quotidienne aux côtés des collègues, contribuant à résoudre leurs problèmes et les soutenant, est peut-être l’exigence de base de toute évaluation professionnelle. 
Plutôt que de simplement donner des leçons à distance ou de s'engager dans une mobilisation qui ne sert qu'à créer des divisions et à nuire à l'image de la profession dans la société...

Enfin, nous avons aujourd’hui un besoin urgent d’un dialogue professionnel authentique, responsable et serein, qui restaure l’esprit de camaraderie et élève l’intérêt public de la profession au-dessus de tous les « arguments » qui ne respectent pas l’éthique professionnelle et l’éthique de la camaraderie. …

Source : Anaharnews.con



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