Mort du pape François : Hommage unanime du monde arabe à une figure de paix et de dialogue.

 

Mort du pape François : Hommage unanime du monde arabe à une figure de paix et de dialogue.

Le pape François, premier chef de l’Église catholique issu du Sud global, était reconnu pour son engagement profond en faveur du dialogue interreligieux, de la dignité humaine et des plus démunis. Sa disparition a suscité une vive émotion à travers le monde arabe, où chefs d’État, responsables religieux et fidèles ont salué la mémoire d’un homme dont les gestes de paix et de fraternité ont profondément marqué la région, au-delà des divisions confessionnelles et politiques.

Une figure respectée dans tout le Moyen-Orient

Durant son pontificat, le pape François a visité plus de 60 pays, dont plusieurs du monde arabe. Son message de paix, de solidarité et de fraternité y a souvent résonné comme un appel à l’espoir. Il est notamment devenu en 2019 le premier pape à fouler le sol de la péninsule Arabique, en se rendant aux Émirats arabes unis, où il a rencontré le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayeb. Ensemble, ils ont signé le Document sur la fraternité humaine, un texte historique prônant le respect mutuel, la paix et le rejet de l’extrémisme.

Cette initiative a été largement saluée par les leaders musulmans. Le Conseil des Sages Musulmans, présidé par Ahmed Al-Tayeb, a rendu hommage à un “symbole de compassion” et à une “figure historique dont l’héritage humanitaire inspirera les générations à venir”.

Dr Mohammed Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, a exprimé sa “profonde tristesse”, rappelant leur collaboration étroite et l’impact du pape sur le dialogue islamo-chrétien. “Il restera dans les mémoires comme un homme de sagesse, un bâtisseur de ponts entre les peuples”, a-t-il déclaré.

Soutien constant au Liban, à la Syrie et à la Palestine. 

Au Liban, pays à forte diversité religieuse, le président Joseph Aoun a qualifié François de “cher ami et fidèle soutien”, rappelant ses appels répétés à protéger “l’identité et la diversité” du pays. “Il portait toujours le Liban dans son cœur et dans ses prières”, a-t-il souligné.

En Syrie, Mgr Antiba Nicolas a évoqué un pape qui n’a jamais oublié le peuple syrien. “Chaque fois qu’il parlait de la Syrie, il disait : ‘ma chère Syrie’. Il a toujours appelé à soutenir la présence chrétienne dans le pays”, a-t-il confié depuis la Zaitoun Church à Damas.

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En Irak, sa visite en 2021 reste gravée dans les mémoires. Le pape y avait rencontré le grand ayatollah Ali al-Sistani à Nadjaf, avant de prier à Mossoul, au milieu des ruines laissées par la guerre. Le président Abdul Latif Jamal Rashid a salué “une figure unique sur le plan religieux et humanitaire, au service de la paix, des pauvres et de la tolérance religieuse”.

Un allié fidèle de la cause palestinienne.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué “un ami fidèle du peuple palestinien et de ses droits légitimes”, rappelant que le pape avait reconnu l’État de Palestine et permis que son drapeau soit hissé au Vatican. À Jérusalem, à l’annonce de sa mort, les cloches de l’église du Saint-Sépulcre ont résonné, tandis que des fidèles en larmes allumaient des bougies à sa mémoire.

La veille de sa mort, lors de son ultime apparition publique, le pape François avait appelé depuis le balcon de la place Saint-Pierre à un cessez-le-feu à Gaza. “Je lance un appel aux parties en conflit : cessez le feu, libérez les otages, et venez en aide à un peuple affamé qui aspire à la paix”, avait-il lancé devant des milliers de fidèles réunis pour la messe de Pâques.

Munther Isaac, théologien chrétien palestinien à Bethléem, a souligné que les Palestiniens, “et en particulier les chrétiens de Palestine, ont perdu un véritable ami aujourd’hui”.

Une voix universelle de paix et d’humilité.

Du Caire à Bagdad, de Damas à Beyrouth, en passant par Gaza et Jérusalem, le pape François est unanimement salué comme une voix pour les sans-voix, un leader spirituel qui a su replacer l’humain au cœur de l’Église. Humble jusqu’au bout, il préférait être appelé “Père” plutôt que “Sa Sainteté”, un choix qui en disait long sur sa vision du pouvoir : le service avant le prestige. Son héritage — fait de paix, de justice sociale et de fraternité — continuera d’inspirer le monde arabe et bien au-delà.

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