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Lutte contre les chiens errants : 80 MDH dépensés par l'Intérieur en 5 ans.

Au cours des cinq dernières années, le ministère de l’Intérieur a investi près de 80 millions de dirhams destinés à soutenir différentes collectivités territoriales dans leurs efforts pour lutter contre la prolifération des chiens errants, a dévoilé le ministre de tutelle, Abdelouafi Laftit.
Les chiens errants représentent une menace majeure pour la santé publique, étant à la fois la principale source et le principal vecteur de maladies graves telles que la rage, a affirmé Laftit dans une réponse à une question écrite adressée par la député du Groupe Haraki, Fadoua Mohsin El Hayani. Il a ainsi précisé que la responsabilité de leur gestion incombe principalement aux conseils communaux et à leurs dirigeants, qui ont pour mission de mettre en œuvre des mesures de prévention et de protection de la santé collective.
Dans ce contexte, le ministère de l’Intérieur intervient annuellement en consolidant le soutien aux collectivités territoriales en vue de renforcer leurs capacités opérationnelles. « Au cours des cinq dernières années, un montant total de 80 millions de dirhams a été mobilisé pour l’acquisition de véhicules et d’équipements dédiés à la collecte, à la surveillance et à la gestion des animaux errants« , a dévoilé Laftit.
Par ailleurs, afin d’endiguer efficacement la propagation des chiens et chats errants à l’échelle nationale, une convention-cadre de partenariat et de coopération a été signée en 2019 réunissant plusieurs acteurs clés, notamment le ministère de l’Intérieur via la Direction générale des collectivités territoriales, le ministère de la Santé et de la Protection sociale, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ainsi que l’Instance nationale des vétérinaires.
Selon le ministre, cette démarche a permis le renforcement de la synergie entre ces institutions qui ont mis en place une approche intégrée reposant sur des méthodes scientifiques éprouvées, dont l’efficacité a été démontrée dans plusieurs pays. Parmi ces stratégies, la mise en œuvre d’opérations de stérilisation chirurgicale pour contrôler la reproduction des populations animales, accompagnée de campagnes de vaccination contre la rage, constitue une réponse fondée sur la prévention proactive et la gestion durable de cette problématique.
« Cette approche innovante, dans ses phases initiales, vise à instaurer une stabilité progressive du volume de populations animales errantes, en s’appuyant sur une stratégie structurée et scientifique. La convention prévoit également l’implication active des associations de protection animale, afin de renforcer la sensibilisation et l’éducation du grand public. Ces collaborations participeront à la diffusion d’informations sur les objectifs et les modalités des opérations de stérilisation, tout en encourageant une gestion humaine et responsable de ces populations« , a expliqué le responsable.
Par ailleurs, un suivi rigoureux sera assuré pour évaluer le devenir des chiens stérilisés après leur relâchement dans leur environnement naturel, dans une optique de gestion durable et respectueuse de l’écosystème.
Dans le cadre de la mise en œuvre concrète de cette convention-cadre, le ministère de l’Intérieur intensifie son accompagnement auprès de plusieurs collectivités territoriales, en soutenant la création et l’équipement de refuges collectifs ou régionaux dédiés aux chiens et chats errants. « A la fin novembre 2024, un investissement de près de 80 millions de dirhams a été mobilisé à cet effet, réparti dans diverses provinces et préfectures« , a poursuivi le ministre.
Sachant que les bureaux de protection de la santé publique jouent un rôle clé dans cette lutte, le ministère œuvre activement à leur renforcement. Il accompagne plusieurs de ces structures dans le cadre de partenariats stratégiques visant leur qualification, leur modernisation et leur équipement.
D’une autre part, dans le cadre de son plan d’action décennal (2019-2025), le ministère déploie un programme ambitieux visant à établir 130 bureaux collectifs de protection de la santé, en partenariat étroit avec les collectivités territoriales, afin de pallier le déficit d’infrastructures dans les zones dépourvues de telles structures.
D’après Laftit, « ce programme, destiné à couvrir 1.244 communes réparties dans 53 régions, mobilise une enveloppe budgétaire de 1.040 millions de dirhams. La gestion des populations de chiens et chats errants demeure l’une des priorités stratégiques de ce dispositif, mobilisant une équipe pluridisciplinaire composée de 260 vétérinaires, 260 médecins, 260 techniciens en protection de la santé, auxquels s’ajouteront 130 vétérinaires spécifiquement chargés de la gestion des refuges pour animaux, afin d’assurer une réponse globale, humaine et pérenne à cette problématique« .
Il a notamment fait savoir qu’un projet de décret relatif à la loi n° 56.12, visant la protection contre les dangers canins, est en cours d’élaboration, intégrant une approche respectueuse des animaux. En outre, la mise en œuvre de la convention avec l’Institut Hassan II, signée en juillet 2023, a débuté en mars 2024, favorisant la recherche sur la lutte contre la rage via la vaccination orale.
De surcroît, le ministère alloue annuellement 40 millions de dirhams à l’Institut Pasteur du Maroc, pour l’achat de vaccins et sérums distribués dans 565 centres, complétant le budget des collectivités qui dépensent également pour ces produits.
Par Zaina Jnina de Hespress
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