"Un petit constructeur européen, sans aucune présence mondiale…" Pour Carlos Ghosn, Renault est revenu à ce qu’il "était avant 1999".

"Un petit constructeur européen, sans aucune présence mondiale…" Pour Carlos Ghosn, Renault est revenu à ce qu’il "était avant 1999".


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Publié le 05/05/2025 

by ETX Majelan



Selon l’ancien dirigeant de l’Alliance Renault-Nissan, la marque française d’automobiles ne fait pas le poids sur le marché international. Elle compterait aujourd'hui comme un "petit constructeur européen".



"Renault est revenu à ce que Renault était avant 1999, c’est-à-dire un petit constructeur européen, bien managé dans ce cadre-là, mais franchement sans aucune envergure mondiale et sans aucune présence mondiale", a affirmé Carlos Ghosn ce lundi 5 mai sur les antennes de Bfm Business.

"Quand on voit les chiffres de Renault en 2024, ils sont honorables, mais d’un côté, quand on parle de résultats extraordinaires ou exceptionnels, ce n’est pas bon, puisque le chiffre d’affaires de Renault en 2024 est plus bas que le chiffre d’affaires qu’il avait en 2018. Les profits de Renault en 2024 sont bien inférieurs à ceux que l’on (avait) en 2017. La capitalisation boursière de Renault est la moitié de ce qu’elle était en 2017-2018 et tout est à l’avenant", a ajouté l’ancien dirigeant de l’Alliance Renault-Nissan, félicitant toutefois son successeur, Luca de Meo, pour son management "dans le cadre d’un petit Renault".

Alliances

Évoquant la fin de l’alliance entre Renault et Nissan, Carlos Ghosn indique que cette situation était "prévisible depuis 2020". Pour retrouver de l’embonpoint, Renault doit nouer des alliances qui ont "du contenu" a-t-il ensuite affirmé, mentionnant un marché mondial d’environ 80 millions de voitures aujourd’hui.

"Et sur les 80 millions de voitures, il y en a à peu près 30 millions qui sont vendus en Chine, avec les États-Unis arrivant en deuxième position avec 16 millions, et puis l’Europe à côté. Si vous voulez être un constructeur qui dure, qui soit pérenne, il faut être présent sur au moins deux des trois principaux marchés", a-t-il dit.



Poursuivant : "Or, aujourd’hui, ce qu’on voit, c’est que Renault est absent de Chine et absent aux États-Unis. Ça, c’est déjà très précaire.

La deuxième chose, c’est que beaucoup de constructeurs sont en train de faire des alliances, parce qu’ils savent très bien qu’ils ne vont pas s’en sortir seuls. Ça ne doit pas être des annonces verbales, ça doit être des alliances avec du contenu qui rapportent quelque chose sur le plan de la croissance et sur le plan de la profitabilité.



Quand je regarde ce que les Chinois font... Je vous donne l’exemple de BYD, (qui) en 2006-2007, ne vendait pas une voiture, ne produisait pas une voiture, c’était un fabricant de batteries. Depuis 2006-2007 jusqu’à maintenant, ils ont eu une croissance extraordinaire grâce notamment aux voitures électriques. Et aujourd’hui, ils vendent 4 millions de voitures. L’avenir est par là.

Qu’est-ce que les gens sont en train de faire pour aligner cette croissance et cette profitabilité ? Je ne dis pas qu’il faut faire la même chose, mais il faut faire autre chose que du classique."



Renault doit-il donc s’adosser à un acteur chinois comme sous-entendu par Luca de Meo ? "La profondeur de la relation avec (le groupe automobile chinois) Geely va être très importante pour Renault pour l’avenir", a répondu M. Ghosn.


Carlos Ghosn revient sur la stratégie de Renault \ud83d\ude97

Lors d’une interview pour BFM Business, l’ancien président-directeur général de Renault est revenu sur les changements de stratégie depuis son départ.

\ud83d\udcac @carlosghosn , ancien PDG de @renault_fr pic.twitter.com/y2Bntp3Mb0— BFM Business (@bfmbusiness) May 5, 2025
Arrêté en 2018

Carlos Ghosn avait mené l’Alliance Renault-Nissan jusqu’à sa brutale arrestation au Japon en 2018, dans le cadre d’affaires de malversations financières.

Assigné à résidence, il devait y être jugé mais avait réussi à s’enfuir pour le Liban dans des conditions rocambolesques, en s’évadant caché dans une malle.

L’ancien dirigeant, qui dispose des nationalités brésilienne, française et libanaise, a toujours rejeté les accusations à son encontre. 
Il s’estime victime d’une manœuvre orchestrée par des membres de Nissan inquiets de ses projets de fusion avec Fiat Chrysler.

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