Le poisson pourrit toujours par la tête.
Karim Boukhari.
Le 01/06/2025
Ce que l’on sait pour le moment de cette affaire des vrais-faux diplômes d’Agadir est très grave.
Ce que l’on sait pour le moment de cette affaire des vrais-faux diplômes d’Agadir est très grave.
C’est un séisme.
Le professeur de droit privé qui monnayait les masters n’agissait a priori pas seul, mais était au cœur de ce que certains ont appelé (à raison) une mafia académique: des samsara (intermédiaires) pour recruter et négocier les demandeurs de diplômes, des «nègres» pour rédiger thèses et mémoires, et des jurys complaisants pour accorder les diplômes par contumace s’il le faut.
On ne connait pas encore le nombre de diplômes ainsi accordés, ni l’identité des «diplômés».
On ne connait pas encore le nombre de diplômes ainsi accordés, ni l’identité des «diplômés».
Mais, étant donné que les masters portaient sur le «système pénal et gouvernance sécuritaire», il faut respirer un bon coup avant d’imaginer les fonctions et les responsabilités actuelles de ces vrais-faux diplômés…
On ignore aussi depuis quand la mafia sévit, même si tout porte à croire que l’affaire est antérieure aux années 2020. L’enquête ne nous a pas encore dit, non plus, si la toile d’araignée s’est arrêtée à Agadir ou si elle a eu le temps de proliférer dans d’autres universités. Impossible de ne pas imaginer le pire, cela dit…
Et ce n’est pas tout. On nous apprend, par ailleurs, que le chef de file du réseau aurait occupé, par le passé, d’importantes fonctions à l’intérieur d’un parti politique. Probablement un brillant récidiviste, donc, et un homme de réseaux au portefeuille relationnel étoffé…
On peut imaginer la somme des énergies plus ou moins renouvelables, les synergies créées entre les uns et les autres pour alimenter cette immense chaine de solidarité entre fraudeurs de tous poils : Les professeurs, les rédacteurs, les jurés, les recruteurs, les négociateurs, les diplômés…
Où s’arrêtera l’enquête et jusqu’où remontera-t-elle ? On peut se le demander et la perspective de nouvelles révélations fait froid dans le dos.
On ignore aussi depuis quand la mafia sévit, même si tout porte à croire que l’affaire est antérieure aux années 2020. L’enquête ne nous a pas encore dit, non plus, si la toile d’araignée s’est arrêtée à Agadir ou si elle a eu le temps de proliférer dans d’autres universités. Impossible de ne pas imaginer le pire, cela dit…
Et ce n’est pas tout. On nous apprend, par ailleurs, que le chef de file du réseau aurait occupé, par le passé, d’importantes fonctions à l’intérieur d’un parti politique. Probablement un brillant récidiviste, donc, et un homme de réseaux au portefeuille relationnel étoffé…
On peut imaginer la somme des énergies plus ou moins renouvelables, les synergies créées entre les uns et les autres pour alimenter cette immense chaine de solidarité entre fraudeurs de tous poils : Les professeurs, les rédacteurs, les jurés, les recruteurs, les négociateurs, les diplômés…
Où s’arrêtera l’enquête et jusqu’où remontera-t-elle ? On peut se le demander et la perspective de nouvelles révélations fait froid dans le dos.
Au Maroc, il y a cet adage populaire qui dit : «Plus la poule caquette, et plus elle pond des œufs».
Ça veut tout dire.
«Il faudra sévir, assainir, réparer pour tenter de sauver ce qui peut l’être… »En restant dans les adages, la sagesse chinoise nous dit que le poisson pourrit toujours par la tête. C’est bon à savoir.
«Il faudra sévir, assainir, réparer pour tenter de sauver ce qui peut l’être… »En restant dans les adages, la sagesse chinoise nous dit que le poisson pourrit toujours par la tête. C’est bon à savoir.
Étant donné le nombre de personnes impliquées, il est difficile de croire que le scandale d’Agadir n’a jamais pu s’ébruiter et remonter aux oreilles des départements de tutelle.
Il y a probablement ceux qui ont trempé dans l’affaire et ceux qui ont fait la sourde oreille, préférant ne rien savoir. Mais comment croire que jamais quelqu’un n’a osé lever le doigt pour dire non, pour protester, dénoncer?
Peut-être que des voix téméraires se sont élevées pour ester en justice et qu’elles ont été étouffées et réduites au silence.
Il faut le croire, et il faut que l’enquête en cours se penche aussi sur ce genre de détail : Au Maroc, dénoncer la fraude peut représenter une entreprise à haut risque…
Bien sûr, il est important d’éviter le syndrome du «tous pourris, tous coupables», mais des têtes de poisson tomberont, d’autres devront rendre des comptes. Il faudra sévir, assainir, réparer pour tenter de sauver ce qui peut l’être…
On attendra donc que l’orage passe, avant d’ouvrir un autre genre d’enquête, moins policière et plus sociologique : Pourquoi les candidats sont si nombreux et prêts à tout pour obtenir de faux diplômes ?
À méditer.
Peut-être que des voix téméraires se sont élevées pour ester en justice et qu’elles ont été étouffées et réduites au silence.
Il faut le croire, et il faut que l’enquête en cours se penche aussi sur ce genre de détail : Au Maroc, dénoncer la fraude peut représenter une entreprise à haut risque…
Bien sûr, il est important d’éviter le syndrome du «tous pourris, tous coupables», mais des têtes de poisson tomberont, d’autres devront rendre des comptes. Il faudra sévir, assainir, réparer pour tenter de sauver ce qui peut l’être…
On attendra donc que l’orage passe, avant d’ouvrir un autre genre d’enquête, moins policière et plus sociologique : Pourquoi les candidats sont si nombreux et prêts à tout pour obtenir de faux diplômes ?
À méditer.
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