Mohamed Moubdiî rattrapé par la justice dans l'affaire du festival de Fkih Ben Salah.

Mohamed Moubdiî rattrapé par la justice dans l'affaire du festival de Fkih Ben Salah.


Le 03 juin 2025 

La chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Casablanca a procédé, dans l’après-midi du jeudi, à l’ouverture du dossier relatif au Festival de Fkih Ben Salah, organisé durant le mandat de l’ancien ministre Mohamed Moubdiî, alors président du conseil communal.

Au cours de cette audience, le trésorier d’une association impliquée dans l’organisation de l’événement, identifié par les initiales H.F., a comparu à la barre. Il a été interrogé sur plusieurs opérations financières suspectes, notamment des virements effectués entre le compte bancaire de l’association et celui de Moubdiî.

Le prévenu a reconnu qu’un montant de 500.000 dirhams avait été transféré depuis le compte personnel de Mohamed Moubdiî vers celui de l’association, en vue de financer l’organisation du festival, auquel avaient pris part des artistes populaires tels que Stati et Hajib.

H.F. a expliqué que, faute de budget en 2015, l’association s’était tournée vers Moubdiî, qui aurait avancé les fonds nécessaires pour régler les cachets des troupes artistiques. Il a précisé que la chambre de l’artisanat avait pris en charge certaines dépenses, mais que le reliquat avait été couvert par un prêt personnel consenti par Moubdiî à l’association.

Tout en affirmant que l’association dispose de documents prouvant l’octroi et le remboursement de ce prêt, le tribunal a présenté à l’accusé des relevés bancaires faisant état de retraits en espèces effectués en dehors de la période de l’événement, soulevant ainsi des soupçons quant à l’usage réel des fonds.

Le trésorier a également déclaré que le président de l’association avait versé une partie de la somme de 40.000 dirhams aux artistes Stati et Hajib, tout en soulignant que la chambre de l’artisanat n’avait pas honoré le reste du paiement dû.
Lors de l’audience, le président de la formation judiciaire, le conseiller Ali Tarshi, a confronté le prévenu à un procès-verbal portant la signature de Mohamed Moubdiî, alors que ce dernier se trouvait à l’étranger au moment des faits. Le trésorier a nié toute connaissance de la personne à l’origine de cette signature.

Concernant le choix d’un prestataire d’impression sans mise en concurrence, le prévenu a déclaré ne pas se souvenir des critères retenus. 
Il a toutefois précisé que, bien avant la création de l’association, le festival était organisé directement par la commune de Fkih Ben Salah, et que certaines entreprises versaient une contrepartie financière pour pouvoir exposer leurs produits dans le cadre de l’événement.

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