N’oubliez pas les Américains tués par Israël sur l’USS Liberty

N’oubliez pas les Américains tués par Israël sur l’USS Liberty.

Par Philip Giraldi, le 25 juin 2025


Il est souvent littéralement payant d'être perçu comme une victime perpétuelle, un statut qu'Israël et les institutions juives exploitent sans relâche depuis 1945. Voilà maintenant quatre-vingts ans que la Seconde Guerre mondiale a pris fin, et le nombre de bénéficiaires des réparations versés par le gouvernement allemand pour “l'holocauste” n'a guère diminué, et pourrait désormais inclure les enfants de survivants ayant supposément subi des traumatismes in utero après la fin du conflit et la “libération” des camps en Europe. Plus de 20 000 Juifs ont fui à Shanghai en Chine avant et durant la guerre, échappant ainsi aux camps de prisonniers en Europe, mais eux aussi seraient éligibles à des réparations. Et on peut voir partout aux États-Unis des mémoriaux et des musées de l'holocauste financés par les contribuables, alors que les événements commémorés se sont déroulés il y a bien longtemps, et loin de l'Amérique. Les écoles publiques et certaines universités d'État américaines sont toujours plus contraintes d'enseigner ledit holocauste dans le cadre du programme d'histoire obligatoire, de sorte que le lavage de cerveau se poursuivra pour la prochaine génération.

Permettez-moi de revenir sur ce point, car si ces dispositions ne sont pas forcément perçues comme favorisant tout particulièrement une infime partie de la population américaine, certes extrêmement riche et politiquement puissante, on est en droit d'attendre une explication satisfaisante à ces protections spécifiques. Le dernier rebondissement fait suite au meurtre de deux employés de l'ambassade d'Israël à Washington DC. 

Peu de gens savent que le département américain de la Sécurité intérieure accorde des subventions discrétionnaires pour contribuer à la sécurité d'entités et de groupes à but non lucratif considérés comme menacés par le gouvernement. 

La plus grande partie de ces subventions, soit plus de 275 millions de dollars en 2024, a été accordée à des groupes, monuments et bâtiments juifs. Un certain nombre d'organisations juives et de membres du Congrès pro-Israël revendiquent désormais une augmentation considérable de cette aide, à hauteur d'un milliard de dollars supplémentaires. Cette augmentation serait justifiée par la prétendue recrudescence de l'“antisémitisme” dont seraient victimes les Juifs. Comme bon nombre des auteurs des statistiques à l'origine de cette recrudescence sont eux-mêmes des groupes juifs bénéficiant d'une manière ou d'une autre des fonds disponibles, à l'instar de l'effroyable Anti-Defamation League (ADL) dirigée par le sinistre Jonathan Greenblatt, on peut raisonnablement penser que les chiffres sont truqués pour inclure des incidents mineurs qui passeraient inaperçus en temps normal. 

On peut également s'interroger sur Israël lui-même, qui mène un génocide à Gaza et occupe, avec ses colons, ce qui reste de la Palestine historique en Cisjordanie. Comme le gouvernement américain et les groupes tels que l'ADL qualifient toute critique d'Israël d'antisémitisme, le moindre commentaire en ce sens est habilement intégré dans les statistiques faisant état d'une montée du sentiment anti-juif, alors que c'est en réalité le comportement monstrueux de l'État juif que l'on dénonce, d'ailleurs revendiqué comme tel dans sa constitution.

Et cela ne s'arrête pas là. On peut compter de nombreux think tanks et fondations juifs ou néoconservateurs, tous largement financés sans avoir réellement besoin de l'aide du gouvernement fédéral pour assurer leur sécurité. La plupart d'entre eux se prétendent “caritatifs” ou “éducatifs” afin de bénéficier d'une exonération fiscale, tout en plantant profondément leurs griffes à tous les niveaux du gouvernement américain, jusqu'aux instances étatiques et locales, où de nombreux citoyens ne peuvent même pas écrire à la rédaction d'un journal pour protester contre le comportement d'Israël sans se voir radier des prestations sociales au motif qu'ils sont antisémites. En témoigne la loi sur l'antisémitisme dans l'éducation récemment adoptée en Arizona, qui prend des mesures extrêmes pour lutter contre ce qu'elle considère comme de l'antisémitisme, à un niveau encore plus scandaleux. Cette législation interdit aux écoles et universités publiques d'encourager ce qu'elle qualifie de “comportement antisémite” et instaure des procédures disciplinaires en cas d'infraction.

Pire encore, certains États exigent des candidats à un emploi ou aux prestations sociales qu'ils signent un document confirmant qu'ils ne soutiendront jamais le mouvement dit BDS (Boycott, Divest and Sanction), qui appelle à faire pression sur les criminels de guerre de Tel-Aviv à l'aide de mesures économiques. Mais le gouvernement fédéral fait bien pire encore avec une campagne nationale contre les universités américaines, qui ne conservent une prétendue “crédibilité” qu’en décrivant les campus universitaires comme des foyers de haine anti-juive, alors qu'en réalité, ce ne sont pas les Juifs en tant que tels qui suscitent la colère des étudiants, mais bien le comportement d'Israël, qui, en affamant la population palestinienne, continue d'accumuler les cadavres de bébés palestiniens.

Le statut perpétuel de victime des Israéliens fait partie intégrante du récit officiel véhiculé notamment aux États-Unis, pour justifier les atrocités commises par les Israéliens contre leurs voisins depuis la création de leur État, et même avant. Dès 1917, en pleine Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne, puissance coloniale en Palestine, a répondu à la pression exercée par les grandes familles de banquiers juifs en adoptant la déclaration Balfour, qui promettait un foyer national aux Juifs. Plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, pendant la période de transition du régime colonial britannique prévoyant la division de la Palestine mandataire en deux États distincts, des groupes terroristes juifs ont fait pression en assassinant des fonctionnaires et des soldats britanniques et en faisant exploser des hôtels et des résidences. Ils sont même allés jusqu'à bombarder et détruire l'ambassade britannique à Rome !

Israël tue des Américains chaque fois qu'il estime pouvoir en retirer un avantage, et depuis John F. Kennedy et George H. W. Bush, aucun président n'a osé riposter pour protéger les civils et les militaires américains, même lors de conflits impliquant des intérêts majeurs des États-Unis. Cette réticence à s'opposer à Israël tient clairement au pouvoir et à l'influence malveillants largement reconnus du lobby israélien. Pour ne citer que le massacre le plus flagrant d'Américains par Israël, je voudrais rappeller l'attaque du 8 juin 1967 contre l'USS Liberty, qui a tué 34 membres d'équipage et en a blessé 171 autres. Les survivants, dont le nombre ne cesse de diminuer, se réunissent ce week-end à Norfolk, en Virginie.

L'attaque a été suivie d'une opération de camouflage qui a clairement montré qu'au moins un président des États-Unis, Lyndon Johnson, il y a près de soixante ans, accordait plus d'importance à ses relations avec l'État d'Israël qu'à sa loyauté envers son propre pays. Cette attaque de deux heures contre le Liberty fut en réalité la pire jamais perpétrée contre un navire de la marine américaine en temps de paix. Elle était manifestement destinée à détruire ce navire des services du renseignement qui patrouillait dans les eaux internationales pour recueillir des informations sur la guerre des Six Jours qui opposait alors Israël à ses voisins arabes. Les Israéliens, qui avaient dissimulé l'étoile de David sur leurs avions afin que l'Égypte puisse être tenue pour responsable, ont attaqué le navire à plusieurs reprises depuis les airs et à l'aide de canonnières depuis la mer. Lorsque le signal de détresse du navire a été reçu, le porte-avions USS Saratoga a envoyé des chasseurs à son secours, mais ceux-ci ont été rappelés sur ordre du président Johnson. Seuls le courage et la détermination incroyables des membres d'équipage survivants ont empêché le Liberty de couler.

Les Israéliens et leurs soutiens de la sphère politique et médiatique aux États-Unis ont toujours qualifié cette attaque de tragique erreur, tandis que de nombreux membres de l'équipage du Liberty ont clamé haut et fort qu'il s'agissait bien d'un acte délibéré, arguant que le navire battait pavillon américain et était clairement et facilement identifiable comme étant un navire de la marine américaine. Le commandant du navire, le capitaine William McGonagle, a reçu la Médaille d'honneur du Congrès pour son rôle héroïque qui a permis de maintenir le navire en surface, bien que le président Lyndon Baines Johnson ait rompu avec la tradition et refusé de présider la cérémonie de remise des médailles à la Maison Blanche, et de remettre personnellement les médailles, déléguant cette tâche au secrétaire à la Marine lors d'une cérémonie non médiatisée au Washington Navy Yard. Les médailles additionnelles décernées à d'autres membres d'équipage à l'issue de l'attaque ont fait de l'USS Liberty le navire le plus décoré de l'histoire de la marine américaine.

L'équipage du Liberty a été soumis au secret le plus total sur l'agression, et une commission d'enquête convoquée et organisée à la hâte, présidée par l'amiral John McCain, a agi sur ordre de Washington pour déclarer que l'attaque résultait bien d'une erreur d'identification. Le conseiller juridique en chef de l'enquête, le capitaine Ward Boston, qui a par la suite déclaré que l'attaque était

“une tentative délibérée de couler un navire américain et d'assassiner tout son équipage”, a également décrit comment “le président Lyndon Johnson et le secrétaire à la Défense Robert McNamara lui ont ordonné de conclure que l'attaque était un cas d'‘erreur d'identification’ malgré des preuves accablantes du contraire”.

Les conclusions de la cour ont été réécrites, et les parties relatives aux crimes de guerre israéliens, notamment le mitraillage des radeaux de sauvetage, ont été supprimées. À l'instar de son père, le sénateur John McCain, de l'Arizona, a ensuite usé de son influence au sein de la commission sénatoriale des forces armées pour empêcher toute reconstitution d'une commission d'enquête chargée de réexaminer les preuves. La plupart des documents liés à l'incident du Liberty n'ont jamais été rendus publics, malgré les 58 années écoulées depuis l'attaque.

Il est notoire qu’Israël soutient depuis longtemps la doctrine selon laquelle les Juifs sont en quelque sorte les élus de Dieu et ne peuvent commettre le moindre acte répréhensible en défendant leurs intérêts propres. 

Cette croyance s'est traduite par des guerres quasi permanentes contre ses voisins, tels que les Palestiniens, mais aussi contre l'Égypte, la Syrie, le Liban et la Jordanie. Actuellement, le gouvernement israélien mené par le Premier ministre Benjamin Netanyahu est déterminé à détruire les capacités militaires de l'Iran avec l'aide des États-Unis d'Amérique. Netanyahu affirme depuis plus de vingt ans que l'Iran est sur le point de se doter de l'arme nucléaire qui menacerait Israël et toute la région, bien que la CIA et même le Mossad s'accordent à dire que le gouvernement iranien ne poursuit aucun programme de ce type. Israël est pourtant, paradoxalement, le seul pays de la région du Moyen-Orient à disposer de l'arme nucléaire. Il possède un arsenal secret considérable, composé de 200 à 300 bombes nucléairesillégalement obtenues en volant les États-Unis. JFK a sans doute payé le prix de son audace en tentant de dénoncer les organisations juives servant de façade au gouvernement israélien, tout en essayant de mettre un terme au développement nucléaire et de désarmer Israël. À ma connaissance, aucun homme politique américain n'a jamais remis publiquement en cause l'arsenal nucléaire secret d'Israël, et il est largement admis au sein du gouvernement fédéral que ce serait “illégal”. Voilà ce que signifie “donner la priorité à Israël” !

Je déplore de voir, en ce week-end commémoratif de l'USS Liberty, le président Donald Trump ramper devant Netanyahu et ses acolytes meurtriers, tout comme son prédécesseur, Biden, alias Genocide Joe. Les États-Unis ont une nouvelle fois opposé leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution qui aurait autrement été adoptée à l'unanimité pour appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, soutenant Israël mais pas les valeurs américaines, ni même humanitaires. 

Au lieu de franchir le pas en contactant simplement Netanyahu pour lui dire de mettre fin au massacre des Palestiniens à grand renfort d'armes, de dollars et de protection politique gracieusement prodigués par l'Oncle Sam, sous peine d'en subir les conséquences immédiates. Finis les dollars, les armes et les séjours israéliens de sénateurs pathétiques comme l’escroc Lindsey Graham. 

On pourrait d’ailleurs avertir Bibi que Lindsey pourrait bien être jugé pour trahison, pour ses ingérences illégales dans la politique étrangère américaine à Gaza et en Ukraine. Mais gardons cet épisode pour une autre fois, pourquoi pas la semaine prochaine !

Source et Traduction par Spirit of Free Speech

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