Nouveaux rebondissements dans l’affaire Mohamed Kandil.

 

Nouveaux rebondissements dans l’affaire Mohamed Kandil.

Mohamed Kandil

Mohamed Kandil

Président du Conseil communal de Sidi Harazem pendant plus de trois décennies, et élu parlementaire sous les couleurs du RNI, Mohamed Kandil risque de passer plusieurs années en prison. En effet, il vient d’être démontré, documents à l’appui, qu’il a bel et bien, dilapidé, grâce à des «sous-traitances» confiées à son père et son frère, les deniers de la commune de Sidi Harazem. 

Les détails dans cette revue de presse sont tirées du quotidien Al Akhbar.

Mohamed Kandil, l’ancien président du Conseil communal de Sidi Harazem, a comparu mardi dernier devant la chambre pénale chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès, où il est poursuivi pour dilapidation de deniers publics.

Selon le quotidien Al Akhbar, dans son édition du vendredi 6 juin, Mohamed Kandil a dirigé la commune de Sidi Harazem pendant plus de 30 ans avant d’être contraint à la démission dès sa mise en accusation dans cette affaire, qui a connu de nouveaux rebondissements mardi.

En effet, l’un des avocats de la partie civile a présenté aux juges un document écrit dans lequel le père de Kandil, par l’intermédiaire de son avocat, aurait adressé une mise en garde à son associé dans la gestion d’une piscine de Sidi Harazem, lui intimant l’ordre de lui verser sa quote-part des bénéfices. Ce document date de 2004, période où Mohamed Kandil en était à son deuxième mandat à la tête du Conseil communal de Sidi Harazem.

Face à cette preuve, l’accusé aurait simplement affirmé n’avoir jamais eu connaissance de la participation de son père dans l’exploitation de cette piscine.

Mais il ne sera pas au bout de ses peines. Immédiatement, et au cours de la même audience au tribunal de Fès, un deuxième document, enfonçant davantage Mohamed Kandil, a été exhibé par un autre avocat de la partie civile. Selon ce document, la gestion-location d’une deuxième piscine municipale a été confiée à deux personnes, identifiées par Al Akhbar par leurs initiales: N.T et S.A.

Or, le premier cité, à qui reviennent 20% des bénéfices de l’exploitation de cette deuxième piscine, n’est autre que le propre frère de Mohamed Kandil. Interrogé par le juge sur cette proximité parentale dans la gestion des biens de la commune, l’accusé a reconnu les faits.

Un second dossier concerne cette fois-ci le parc d’attraction de Sidi Harazem, où des piscines et constructions illégales ont été aménagées. Les juges ont demandé des explications sur le fait que la société qui gère ce parc a été créée seulement trois mois après le lancement du marché de gestion et d’aménagements du parc, marché qui n’a pas été respecté.

Ce marché avait été attribué en 2014 au même investisseur qui le gérait depuis 2010. Or, ce dernier n’est autre que le neveu de Mohcine El Miloudi, actuel 5ème conseiller-adjoint au sein du Conseil de ville de Fès. Ce neveu, accusé de toutes sortes de dépassements, a été confondu par une publicité relative au parc d’attraction de Sidi Harazem, publicité également présentée au tribunal, et au sein de laquelle figure le numéro de téléphone portable du neveu de l’actuel conseiller fassi.

Cependant, là où la dilapidation des deniers publics est manifeste, c’est que les locataires des piscines et du parc d’attraction n’ont jamais versé un seul centime dans les caisses de la commune. Comme l’a rappelé le juge à Mohamed Kandil, son frère n’a jamais payé son loyer mensuel dû à la commune depuis 2011.

Par Mohamed Deychillaoui

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