Abolition de la peine de mort : Abderrahim Jamai appelle Benkirane à revoir sa position.


Le mardi 24 décembre 2024
Le bâtonnier et président de l’Observatoire marocain des prisons, Abderrahim Jamai, a exhorté le Parti de la justice et du développement (PJD) à revoir sa position concernant le vote du Maroc en faveur de la résolution visant à suspendre l’application de la peine de mort.
Le bâtonnier et président de l’Observatoire marocain des prisons, Abderrahim Jamai, a exhorté le Parti de la justice et du développement (PJD) à revoir sa position concernant le vote du Maroc en faveur de la résolution visant à suspendre l’application de la peine de mort.
Cette résolution a été présentée à la tribune onusienne à New York, mardi 17 décembre 2024. Jamai a insisté sur le fait que la position du PJD incite « à violer la Constitution, les principes des droits humains et le droit à la vie ».
Dans un message adressé à Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, Jamai a estimé que la position du parti témoigne d’une « compréhension étroite et non scientifique de la question de la peine de mort au Maroc ».
Dans un message adressé à Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, Jamai a estimé que la position du parti témoigne d’une « compréhension étroite et non scientifique de la question de la peine de mort au Maroc ».
Il a appelé à une séparation claire entre le politique et le religieux, soulignant que « le parti minimise l’importance de la résolution et méprise l’intelligence politique et juridique du Maroc ». Jamai a rappelé à cet égard que le Maroc a accompli d’importants progrès en matière de droits humains ces dernières années.
Évoquant la question de l’efficacité de la peine capitale, Jamai a affirmé que « cette opinion est loin de la réalité », citant des études scientifiques qui démontrent que la peine de mort n’entraîne pas une baisse de la criminalité. Il a pris pour exemple des pays comme l’Arabie saoudite et l’Iran, où cette peine est appliquée régulièrement sans impact notable sur les taux de criminalité.
En réaction à la déclaration du PJD, selon laquelle la décision du Maroc de suspendre l’application de la peine capitale « n’est qu’un prolongement d’une situation existante depuis 1993, et ne peut être considérée comme un pas vers l’abolition », Jamai a précisé que l’absence d’exécutions relève d’une décision politique, et non d’une interdiction juridique. Il a rappelé que la loi marocaine autorise toujours l’application de la peine de mort et que cette position pourrait évoluer si le gouvernement en décidait autrement.
Par ailleurs, Jamai a souligné que « la position du PJD contredit les avancées réalisées par de nombreux pays qui ont aboli la peine capitale ». Il a fait remarquer que plusieurs pays islamiques ont également supprimé cette peine, ce qui, selon lui, reflète une évolution de la pensée juridique mondiale.
S’attardant sur la référence du PJD au « qisas » (la loi du talion) dans sa justification de la peine de mort, Jamai a critiqué cette approche, affirmant que « le qisas est une tendance populiste qui encourage la vengeance plutôt que de s’attaquer aux véritables causes de la criminalité dans la société ». Il a ajouté que « l’appel au qisas ignore la réalité juridique marocaine, qui repose sur le droit positif et non sur la charia islamique ». Il a précisé que le Maroc n’utilise pas la charia comme source principale de sa législation pénale.
Jamai a également critiqué ce qu’il appelle une « politique de rigueur » dans le système pénal, affirmant qu’elle « a échoué à réduire la criminalité ». Selon lui, le Maroc a aujourd’hui besoin de réformes des politiques pénales, axées sur la réhabilitation et l’éducation plutôt que sur des sanctions sévères.
En conclusion, Jamai a appelé le PJD à « adopter une position conforme aux valeurs universelles des droits de l’homme », insistant sur la nécessité pour le Maroc de rester à l’avant-garde des nations respectueuses de la vie et de la dignité humaines.
Pour rappel, le Parti de la justice et du développement avait publié un communiqué le 11 décembre 2024 concernant la décision du gouvernement d’annoncer son intention de voter pour la première fois en faveur de la dixième résolution des Nations unies relative à la suspension de l’application de la peine de mort.
Évoquant la question de l’efficacité de la peine capitale, Jamai a affirmé que « cette opinion est loin de la réalité », citant des études scientifiques qui démontrent que la peine de mort n’entraîne pas une baisse de la criminalité. Il a pris pour exemple des pays comme l’Arabie saoudite et l’Iran, où cette peine est appliquée régulièrement sans impact notable sur les taux de criminalité.
En réaction à la déclaration du PJD, selon laquelle la décision du Maroc de suspendre l’application de la peine capitale « n’est qu’un prolongement d’une situation existante depuis 1993, et ne peut être considérée comme un pas vers l’abolition », Jamai a précisé que l’absence d’exécutions relève d’une décision politique, et non d’une interdiction juridique. Il a rappelé que la loi marocaine autorise toujours l’application de la peine de mort et que cette position pourrait évoluer si le gouvernement en décidait autrement.
Par ailleurs, Jamai a souligné que « la position du PJD contredit les avancées réalisées par de nombreux pays qui ont aboli la peine capitale ». Il a fait remarquer que plusieurs pays islamiques ont également supprimé cette peine, ce qui, selon lui, reflète une évolution de la pensée juridique mondiale.
S’attardant sur la référence du PJD au « qisas » (la loi du talion) dans sa justification de la peine de mort, Jamai a critiqué cette approche, affirmant que « le qisas est une tendance populiste qui encourage la vengeance plutôt que de s’attaquer aux véritables causes de la criminalité dans la société ». Il a ajouté que « l’appel au qisas ignore la réalité juridique marocaine, qui repose sur le droit positif et non sur la charia islamique ». Il a précisé que le Maroc n’utilise pas la charia comme source principale de sa législation pénale.
Jamai a également critiqué ce qu’il appelle une « politique de rigueur » dans le système pénal, affirmant qu’elle « a échoué à réduire la criminalité ». Selon lui, le Maroc a aujourd’hui besoin de réformes des politiques pénales, axées sur la réhabilitation et l’éducation plutôt que sur des sanctions sévères.
En conclusion, Jamai a appelé le PJD à « adopter une position conforme aux valeurs universelles des droits de l’homme », insistant sur la nécessité pour le Maroc de rester à l’avant-garde des nations respectueuses de la vie et de la dignité humaines.
Pour rappel, le Parti de la justice et du développement avait publié un communiqué le 11 décembre 2024 concernant la décision du gouvernement d’annoncer son intention de voter pour la première fois en faveur de la dixième résolution des Nations unies relative à la suspension de l’application de la peine de mort.
Ce vote avait été annoncé par le ministre de la Justice, Abdelatif Ouahbi, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, lundi 9 décembre 2024.
Dans ce communiqué, le PJD avait souligné que « l’intention du Maroc d’interagir avec le projet de résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur la suspension de la peine de mort ne constitue qu’un prolongement de la situation existante depuis 1993 et ne peut en aucun cas être interprétée comme une étape vers l’abolition de la peine capitale ».
Le parti avait réaffirmé sa position « principielle et constante » en faveur de la peine capitale pour les crimes les plus graves, en particulier le meurtre prémédité et les atteintes à la vie humaine.
Dans ce communiqué, le PJD avait souligné que « l’intention du Maroc d’interagir avec le projet de résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur la suspension de la peine de mort ne constitue qu’un prolongement de la situation existante depuis 1993 et ne peut en aucun cas être interprétée comme une étape vers l’abolition de la peine capitale ».
Le parti avait réaffirmé sa position « principielle et constante » en faveur de la peine capitale pour les crimes les plus graves, en particulier le meurtre prémédité et les atteintes à la vie humaine.
Le PJD avait mis en avant le principe de « qisas » stipulé dans le Coran, estimant qu’il « apporte un sentiment de justice pour la société et les familles des victimes des crimes les plus graves, qui bouleversent l’opinion publique et choquent la conscience collective ». Selon le parti, la peine de mort jouerait ainsi un rôle d’apaisement et de dissuasion.
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