Faire de la course à pied rétrécit-il votre cerveau ?
Publié le 09 mai 2025
Une nouvelle recherche met en évidence une diminution temporaire de la myéline chez les marathoniens, un phénomène intrigant qui interroge sur l'impact neurologique des efforts extrêmes.
Quand le corps épuise ses réserves de glycogène, il puise dans les graisses pour poursuivre l'effort.
Avec l'essor du «running» et de la course à pied, nombreux sont ceux qui se frottent chaque année à un marathon, longtemps considéré comme l'épreuve ultime –bien que certains se livrent aujourd'hui à des courses d'endurance comme les ultratrails, bien plus ardues. Mais vous serez peut-être surpris d'apprendre que cette performance pourrait s'accompagner d'un effet inattendu: un rétrécissement cérébral. C'est en tout cas ce que suggère le magazine New Atlas.
L'étude, menée par l'Université du Pays basque et publiée dans la revue Nature Metabolism le 24 mars 2025, a mis en évidence une corrélation entre la pratique du marathon et une diminution significative de la myéline, cette gaine protectrice qui entoure les fibres nerveuses dans le cerveau. Essentielle à la transmission des signaux électriques dans le système nerveux central, sa dégradation est un marqueur-clé de diverses pathologies neurologiques, telles que les accidents vasculaires cérébraux et la sclérose en plaques.
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Jusqu'où est-il humainement possible de courir sans jamais s'arrêter ?
Pas une raison pour remiser vos chaussures de running pour autant. Votre cortex cérébral n'est pas en train de se consumer à petit feu, et les dégâts sont totalement réversibles.
Publié le 09 mai 2025
Une nouvelle recherche met en évidence une diminution temporaire de la myéline chez les marathoniens, un phénomène intrigant qui interroge sur l'impact neurologique des efforts extrêmes.

Avec l'essor du «running» et de la course à pied, nombreux sont ceux qui se frottent chaque année à un marathon, longtemps considéré comme l'épreuve ultime –bien que certains se livrent aujourd'hui à des courses d'endurance comme les ultratrails, bien plus ardues. Mais vous serez peut-être surpris d'apprendre que cette performance pourrait s'accompagner d'un effet inattendu: un rétrécissement cérébral. C'est en tout cas ce que suggère le magazine New Atlas.
L'étude, menée par l'Université du Pays basque et publiée dans la revue Nature Metabolism le 24 mars 2025, a mis en évidence une corrélation entre la pratique du marathon et une diminution significative de la myéline, cette gaine protectrice qui entoure les fibres nerveuses dans le cerveau. Essentielle à la transmission des signaux électriques dans le système nerveux central, sa dégradation est un marqueur-clé de diverses pathologies neurologiques, telles que les accidents vasculaires cérébraux et la sclérose en plaques.
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Un effort intense pour vos jambes et votre cerveau
Quand le corps épuise ses réserves de glycogène, il puise dans les graisses pour poursuivre l'effort. Problème, la myéline, qui protège les fibres nerveuses, est composée à 70-80% de lipides, une ressource utile à l'organisme en plein effort.
Quand le corps épuise ses réserves de glycogène, il puise dans les graisses pour poursuivre l'effort. Problème, la myéline, qui protège les fibres nerveuses, est composée à 70-80% de lipides, une ressource utile à l'organisme en plein effort.
Concrètement, en courant vers la ligne d'arrivée, les marathoniens brûlent en réalité une partie de leur cerveau.
Dans leur étude, les chercheurs ont analysé les IRM cérébrales des coureurs avant le marathon, puis dans les 48 heures suivant la course.
Dans leur étude, les chercheurs ont analysé les IRM cérébrales des coureurs avant le marathon, puis dans les 48 heures suivant la course.
Le résultat est sans appel: ils ont constaté une baisse significative de la myéline dans une douzaine de zones du cerveau liées à la motricité, aux sensations et aux émotions.
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Pas une raison pour remiser vos chaussures de running pour autant. Votre cortex cérébral n'est pas en train de se consumer à petit feu, et les dégâts sont totalement réversibles.
D'autres scanners plus tardifs ont montré que la myéline remontait naturellement après deux semaines et retrouvait son niveau normal au bout de deux mois. Vous n'êtes pas en danger de mort, tout va bien.
Les chercheurs ne comprennent cependant pas encore pleinement les implications de ce mécanisme cérébral après la course. Menée sur seulement dix coureurs (dont huit hommes) âgés de 45 à 73 ans, leur étude est trop limitée et établit une corrélation, pas une causalité.
Les chercheurs ne comprennent cependant pas encore pleinement les implications de ce mécanisme cérébral après la course. Menée sur seulement dix coureurs (dont huit hommes) âgés de 45 à 73 ans, leur étude est trop limitée et établit une corrélation, pas une causalité.
Des recherches plus approfondies sont donc nécessaires avant de réellement comprendre l'importance d'un tel mécanisme et les éventuels effets neurologiques à moyen et long termes. ...
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