Jusqu'où est-il humainement possible de courir sans jamais s'arrêter ?

Sports/Sciences


Jusqu'où est-il humainement possible de courir sans jamais s'arrêter ?


Publié le 15 mai 2025


Physiologie, mental, entraînement: plusieurs paramètres sont à prendre en compte si vous voulez avaler les kilomètres sans faire de pause.

Entre 1996 et 2020, le taux de participation aux ultramarathons a augmenté de… 1.676%.

Évidemment, ce qui nous intéresse aujourd'hui, ce ne sont pas vraiment les kilomètres que vous, lecteur ou lectrice, êtes capable de parcourir lors de votre session running du dimanche matin, mais plutôt de savoir quelle est la distance maximale envisageable pour un être humain. Certains coureurs repoussent déjà leurs limites lors d'ultramarathons qui dépassent largement le trajet classique de 42,195 kilomètres, mais pourraient-ils aller plus loin?

Un article du magazine en ligne Live Science s'est posé la question et nous sommes désormais en mesure de vous donner un début de réponse. Tout d'abord, il est essentiel de définir ce que l'on entend par «s'arrêter». En octobre 2023, l'ultramarathonien américain Harvey Lewis a par exemple établi un record du monde en parcourant 724,248 kilomètres durant 108 heures (!), lors d'un événement dit de «Backyard ultra» dans le Tennessee. Le principe de ce format de course est assez simple: les sportifs engagés doivent parcourir une boucle (généralement 6,7 kilomètres) dans un temps imparti d'une heure et la compétition s'arrête lorsqu'il n'en reste plus un seul debout en train de trottiner.


Dans ces conditions, les coureurs de Backyard ultra ne s'arrêtent que pendant quelques minutes, généralement pour des raisons biologiques (des pauses toilettes), pour refaire leurs lacets ou grignoter un peu. Pas assez longtemps pour récupérer donc, mais une pause reste une pause. Le premier obstacle à une course sans arrêt est donc lié à nos besoins naturels.

Interrogé par Live Science, Guillaume Millet, physiologiste du sport à l'université Jean-Monnet de Saint-Étienne, explique pourtant que les humains disposent de nombreuses particularités et aptitudes pour les sports d'endurance: nos grands muscles fessiers, notre capacité de stocker de l'énergie élastique dans nos muscles et nos tendons, mais également nos solides ligaments du cou ou notre capacité à réguler notre température corporelle par la transpiration. Tout ceci nous offre l'opportunité de courir longtemps. Très longtemps.

Le mental, la clé de la réussite ?

Pour Daniel Lieberman, biologiste de l'évolution à l'université Harvard (Massachusetts), le principal facteur limitant pour un coureur est en fait d'ordre mental: «Nous avons développé une capacité extraordinaire à nous pousser à accomplir toutes sortes de choses exceptionnelles. Il faut le vouloir. Je pense donc que le facteur le plus important qui limite l'endurance humaine est mental.»

Si la force mentale joue un rôle indéniable dans la volonté de poursuivre un effort physique, il ne faut évidemment pas négliger le risque de blessures ni, plus simplement, le besoin de repos et de sommeil. 

Ne commencez donc pas à vous aventurer dans un (ultra)marathon si vous n'avez jamais couru de votre vie, même si vous êtes très motivé. Vous et votre corps pourriez (rapidement) le regretter.

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Est-ce notre ADN qui nous rend plus ou moins sportif ?

Les sportifs qui se lancent pleinement dans la course à pied doivent suivre un entraînement intensif pour empêcher les blessures et habituer leur organisme à l'effort. Avant de traverser les États-Unis à pied, Jenny Hoffman, physicienne à l'université Harvard et coureuse d'ultramarathon, parcourait 322 kilomètres par semaine pour développer son endurance lors de longues sessions, mais aussi sa solidité osseuse, afin de supporter les impacts répétés sur le bitume.

Chaque année, le nombre de personnes qui s'inscrivent à un ultramarathon continue de croître. 
Entre 1996 et 2020, le taux de participation à ces courses longues a augmenté de… 1.676%. Vous voulez battre les 724 kilomètres d'Harvey Lewis ? Il va falloir vous y mettre dès aujourd'hui.

Dans ces conditions, les coureurs de Backyard ultra ne s'arrêtent que pendant quelques minutes, généralement pour des raisons biologiques (des pauses toilettes), pour refaire leurs lacets ou grignoter un peu. Pas assez longtemps pour récupérer donc, mais une pause reste une pause. Le premier obstacle à une course sans arrêt est donc lié à nos besoins naturels.

Interrogé par Live Science, Guillaume Millet, physiologiste du sport à l'université Jean-Monnet de Saint-Étienne, explique pourtant que les humains disposent de nombreuses particularités et aptitudes pour les sports d'endurance: nos grands muscles fessiers, notre capacité de stocker de l'énergie élastique dans nos muscles et nos tendons, mais également nos solides ligaments du cou ou notre capacité à réguler notre température corporelle par la transpiration. Tout ceci nous offre l'opportunité de courir longtemps. Très longtemps.

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Si la force mentale joue un rôle indéniable dans la volonté de poursuivre un effort physique, il ne faut évidemment pas négliger le risque de blessures ni, plus simplement, le besoin de repos et de sommeil. Ne commencez donc pas à vous aventurer dans un (ultra)marathon si vous n'avez jamais couru de votre vie, même si vous êtes très motivé. Vous et votre corps pourriez (rapidement) le regretter.


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Il va falloir vous y mettre dès aujourd'hui.

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