Voici les villes marocaines menacées par la hausse du niveau de la mer.

Voici les villes marocaines menacées par la hausse du niveau de la mer (cartes)


Les derniers événements du douar de Tizert, commune d'Igherm, province de Taroudant, remettent dans tous les esprits les risques que court le Maroc dans le domaine des inondations et plus, généralement, des catastrophes naturelles. 

Voici des simulations concernant les risques que provoque la hausse du niveau de la mer au niveau de plusieurs villes marocaines.



Voici les villes marocaines menacées par la hausse du niveau de la mer (cartes)

A l'origine de ces simulations, le Giec, organisme d'experts internationaux travaillant sur le climat, qui a lancé en 2018, une alerte au sujet du réchauffement climatique dont les effets dévastateurs et irréversibles risquent d'arriver plus tôt que prévu. L’élévation du niveau de la mer, causée par la fonte des glaciers, menace la plupart des régions côtières dans le monde. 
Deux principaux facteurs contribuent à cette élévation: la fonte des glaciers continentaux et la dilatation thermique des océans. 
Climate Central et National Geographic ont tenté de redessiner le monde selon tous les scénarios probables d’ici 2100 à travers deux séries de cartes.
Voici une synthèse après une lecture par Médias24 des différents scénarios possibles au niveau du Maroc. 
Plusieurs villes marocaines sont menacées par le phénomène.
Certaines d'entre elles n'existeront presque plus dans la nouvelle carte et d'autres perdront un bon nombre de quartiers.
Les villes ou les régions qui seront presque totalement englouties sont : Dakhla, Tarfaya, Martil, Fnideq, Mdiq.
Les villes de Laâyoune, Agadir, Essaouira, El Jadida, Casablanca, Mohammedia, Rabat, Kenitra, Larache, Tanger, Saïdia, perdront une bonne partie de leurs quartiers. 
Pour chaque ville, la première carte montre la situation actuelle. La seconde, ce qu'il adviendra en cas d'élévation de la température de 2 degrés celsius (+4,7 mètres de niveau de la mer). La troisième: +4 degrés celsius (+8,9 m pour le niveau de la mer).
Les eaux de l’océan atlantique submergeront une bonne partie des côtes de Dakhla.
Laâyoune perdra une bonne partie de ses plages selon la carte. L’eau atteindra Tadkhast et fera disparaitre Laâyoun Plage.
Les baies autour de la ville de Boujdour seront couvertes d’eau ; Cap Boujdour et Awfist sont très menacés.
Les régions proches de la ville de Tarfaya sont extrêmement menacées. Le lac de Sidi Brahim, celui d’Oum Daboura ont englouti toute la région autour et inondé la région entre Foum Agoutir et Taoulekht.
La côte allant de Tarfaya jusqu’à Agadir ne connaîtra pas une grave montée des eaux de l’océan. Néanmois, Oued Souss envahira une petite partie de la région de Ouled Taïma.
En regardant de plus près, nous constatons que l'océan a englouti une grande partie de la plage d'Agadir, et a recouvert la Marina Agadir et ses alentours.
En s’approchant d’Essaouira, beaucoup de corniches disparaîtront selon la carte. La pointe d’Imsouane, les gouffres d’Agadir, le Cap Guir et le village d’Amesnaz n’existent pas sur la nouvelle carte. Les eaux atteindront le village de Tamri du côté d’Imsouane.
En atteignant les 4,7 mètres, l’eau submergera toute la côte allant d’Essaouira à Sidi Kaouki, mais n’atteindra pas la route nationale entre la ville et le village. La submersion continuera jusqu’à Imsouane.
Autour de la ville d’Essaouira, tout le port de la ville sera englouti, une grande partie de l’ancienne médina ne figure plus sur la carte, la corniche et beaucoup de quartiers au nord de la ville seront envahis par l’océan. L’eau atteindra la forêt d’Essaouira au nord-est de la ville.

Sur la partie de la carte entre Essaouira et Safi, la côte atlantique ressemble à la côte actuelle. Les eaux n’envahissent que quelques petits points sur les corniches. En revanche, la branche de Oued Tansift qui finit dans l’océan atlantique envahit une bonne partie des régions autour, dont une partie de la région de Chiadma, Souira Kdima, Ali ben Hmed…
La partie entre El Oualidia et Jorl Lasfar est très touchée par le phénomène. Sur la nouvelle carte, l’eau atteint la région de Bouariss, Doukkala.
La région du Cap Blanc à proximité de Jorf Lasfar disparaîtra, selon la carte.
El Jadida sera victime du phénomène et perdra une bonne partie de ses quartiers. L’eau atteindra l’avenue Ben Badis et Khalil Jabrane du côté de l’océan atlantique et du côté d’Azemmour. Ce qui veut dire que le nord de la ville sera très touché. Oued Oum Rabia contribuera à provoquer des dégâts dans la région d’Azemmour.
Une bonne partie de la côte entre Casablanca et Azemmour sera engloutie. L’eau atteindra la route côtière actuelle, et la route d’Azemmour du côté de Casablanca.
Nous pouvons voir sur la carte que toute la surface portuaire de Casablanca sera en-dessous de la mer. L’océan atteindra le boulevard des Almohades et l’avenue Pasteur.
La route de Zenata et la route de Mohammedia ne figurent plus sur la carte. Toute la partie à proximité du royal Golf de Mohammedia sera sous l’eau, y compris le golf.
La ville de Mohammedia perdra une grande partie de ses côtes.
La route côtière qui relie Ain Sebaâ à Bouznika n’existera plus. Tous les quartiers au bord de la côte seront engloutis.
Dégâts similaires entre Casablanca et Skhirate.
Une bonne partie des quartiers est de Rabat disparaîtront. Oued Bouregreg débordera sur toute la région. L’eau s’approchera de la forêt Maâmora.
Avant d’atteindre la région nord, à proximité de Kénitra, la région délimitée par Sidi Slimane et Sidi Yahya du Gharb sera en-dessous de la mer. La ville de Kenitra sera fortement endommagée. Les quartiers nord de la ville seront envahi par l'oued Sebou.
La ville de Larache sera envahie par les eaux de l’océan atlantique. L’eau atteindra Ksar El Kebir. Le Loukkos débordera également sur les alentours et contribuera au phénomène.
En zoomant sur la ville de Larache, nous pouvons voir que le port de Lamarde sera totalement submergé à +2°C. 
A +4°C, l'eau recouvrira plusieurs quartiers au nord-est.
Entre Assilah et Tanger, le niveau de l’océan augmentera pour couvrir à peu près la totalité de la route côtière. A proximité de la région de Had Gharbia et du barrage Bnou Batouta, la situation sera encore plus grave. L’eau s’approchera dangereusement de l’aéroport Ibn Battouta de Tanger.
Ksar Sghir verra sa côte envahie par l’eau. La région de Benzou sera également touchée.
Martil, Fnideq, Mdiq seront totalement envahis par la mer Méditerranée. Les 3 sites n’existent plus sur la carte.
Sur la rocade méditerranéenne, la baie d’Al Hoceïma sera engloutie selon la carte.
Le port de Bni Nsar sera également envahi par la mer Méditerranée.
A 4 mètres de montée des eaux, la fameuse lagune de Nador n’existera plus.
La partie délimitée à l’ouest par Ras Elma et à l’est par Saïdia ne figure pas sur la nouvelle carte. Tout le tronçon sera englouti par les eaux de la Méditerranée. L’oued Moulouya aggravera la situation dans la région et envahira à son tour les alentours du mont Kebdana.
Un rapport d’experts du GIEC dont des extraits ont été rendus publics au cours de la nuit du dimanche à lundi 7/8 octobre 2018, prédit une catastrophe planétaire si le monde maintient la trajectoire actuelle en matière d’émission de gaz à effet de serre.
Au rythme actuel, la hausse de température devrait atteindre +1,5°C entre 2030 et 2052, note le rapport, basé sur plus de 6.000 études. Et si les Etats s'en tiennent uniquement à leurs engagements de réduction d'émissions pris dans le cadre de l'accord de Paris en 2015,ce sera +3°C vers 2100.
La nouveauté, c’est que ces 3°C risquent d’avoir un effet beaucoup plus dévastateur que ce que l’on supposait. Des chercheurs crédibles et réputés estiment qu’au rythme actuel, la planète évoluera vers une hausse de 4 à 5 degrés Celsius.
Pour Johan Rockström, grand climatologue suédois, il faut obtenir des résultats concrets immédiatement : "Si nous ne parvenons pas à infléchir la courbe mondiale des émissions dans les deux ou trois prochaines années, il est extrêmement peu probable que nous parvenions à limiter la hausse de température à 2°C", estime-t-il.
Point de rupture et dégâts irréversibles
Les calottes polaires vont fondre plus vite, les forêts seront de plus en plus décimées, la Terre va franchir alors un point de rupture.
Un basculement qui pourrait intervenir "dans quelques décennies seulement", ont prévenu des scientifiques dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Passer ce seuil signifie, selon eux, "une température de 4 à 5 degrés Celsius plus élevée qu'à la période préindustrielle et un niveau de la mer 10 à 60 mètres plus haut qu'aujourd'hui."
Les chercheurs suggèrent que le point de rupture pourrait être atteint lorsque la température de la Terre sera supérieure de 2 degrés à celle de l'ère préindustrielle. Elle l'est déjà d'un degré et continue d'augmenter à un rythme de 0,17 degré par décennie.
"Un réchauffement de 2 degrés pourrait activer d'importants éléments de rupture, augmentant ainsi davantage la température ce qui pourrait activer d'autres éléments de rupture par un effet domino qui pourrait entraîner la Terre vers des températures encore plus élevées", prévient le rapport.
De quoi demain sera fait
Il sera fait d’une hausse inexorable de la température moyenne de la Terre, ce qui entraînera de nombreux dégâts dont la fonte des glaciers qui provoquera à son tour une élévation du niveau de la mer.
La montée des eaux, une polémique scientifique
Dans le rapport de Climate Central paru en 2015, les villes marocaines étaient relativement épargnées par la montée du niveau de la mer. Quoique, selon le même rapport, Casablanca et Rabat figuraient quand même dans les prévisions de Climate central, comme étant des villes à surveiller à long terme.
Ainsi, selon le rapport, près de 3% de la population de Rabat se retrouvera en dessous du niveau de la mer, à un niveau de réchauffement des eaux de +1,5°C, contre 6% pour la ville de Casablanca.
A l’occasion du « One Planet Summit » de New York, tenu le 26 septembre 2018, les dirigeants mondiaux réunis ont conclu que la terre est déjà plus chaude d’un degré depuis le début du 20e siècle et se dirige vers un « +3°C » à l’horizon 2100.
Vers un consensus scientifique
Le réchauffement et la flambée de la température du globe est une cause direct de la dilatation des eaux de la mer et de la fonte des glaciers continentaux.
Toutes les versions sont d’accord sur le fait que la température du globe d’ici 2100 augmentera d’environ 1,5 à 2°C.
Les scénarios illustrant les conséquences, à savoir l’élévation du niveau de la mer, convergent vers une montée entre 4 et 80 m.
La carte publiée par National Geographic retrace les côtes des continents suivant le pire scénario; celui d’une élévation de 80 m des eaux des océans.
Celle publiée par Climate Central corrèle l’augmentation de la température du globe de +2°C à une élévation du niveau de la mer de 4,7 m (et une augmentation de la température de 4°C engendrera une élévation des eaux de 10 m environ).

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