Donald Trump, le bouffon qui précède la tragédie.
Publié le 08 février 2025
[You Will Never Hate Alone]
Il en a été ainsi avec la Corée du Nord, il en sera de même avec la bande de Gaza. Il y aura de l'esbrouffe, des déclarations intempestives, des menaces, des injonctions, tout un grand délirium qui ne débouchera sur rien de notable si ce n'est d'apporter de la confusion à une situation qui n'en manque pas déjà.
Imaginer Gaza comme un nouveau Las Vegas, c'est non seulement insulter la souffrance d'une population qui vient de connaître les feux de l'enfer, c'est aussi conforter toute une partie de la société israélienne dans son refus de penser l'avenir sous le prisme d'une nécessaire et inévitable cohabitation avec le peuple palestinien. Une comédie des apparences capable d'enflammer les imaginaires et de rajouter du chaos au chaos.
On ne joue pas avec l'histoire des peuples comme on joue au casino, dans cette vaine espérance de décrocher la timbale par le simple effet de la chance ou de l'esbroufe. Pour arriver à ses fins, il faut de la patience, de l'endurance, du courage, de l'abnégation, un certain sens de la diplomatie, laquelle ne peut être une simple traduction du rapport de forces, sans quoi, elle devient une arme au service de la guerre.
Trump a l'engouement des bouffons qui se prennent pour des prophètes.Leur égocentrisme, leur narcissisme sont tels qu'ils parviennent à croire en l'expression de leur propre génie et finissent par considérer leurs paroles comme des oracles inspirés de Dieu en personne.
Publié le 08 février 2025
[You Will Never Hate Alone]
Le président américain a l'engouement des imbéciles qui se prennent pour des prophètes. Ses déclarations sur la bande de Gaza vouée à devenir un nouveau Las Vegas en sont la preuve éclatante.


Pour Trump, le monde en lui-même n'existe pas, il n'est qu'un immense terrain de jeu où il entend agir comme un général.
À chaque fois que Donald Trump prend la parole, on a l'impression d'entendre la voix d'un prophète à qui Dieu aurait omis de léguer un cerveau.
À chaque fois que Donald Trump prend la parole, on a l'impression d'entendre la voix d'un prophète à qui Dieu aurait omis de léguer un cerveau.
D'où l'effet de sidération qui saisit le commun des mortels à chacune de ses déclarations. Un être nous parle, mais ses dires sont si extravagants et confus qu'ils ressemblent aux éructations brouillonnes d'un pilier de bar, à l'heure de la fermeture de l'établissement. Personne n'y comprend rien, mais tout le monde y prête attention vu le prestige du personnage, ni plus ni moins, l'homme le plus puissant de la planète.
Trump ne pense pas le monde, il agit sur lui avec la brusquerie de l'ignorant qui, ne sachant rien sur rien, se permet d'énoncer des propositions en tout point contraires aux réalités du terrain. Il est à sa manière une sorte d'idiot dostoïevskien: un être brut d'innocence, mais d'une innocence cette fois non point naïve et directement liée à l'enfance comme dans les romans de l'écrivain russe, mais plutôt expression d'une pensée née d'un rapport altéré avec la réalité du monde.³
Pour Trump, le monde en lui-même n'existe pas, il n'est qu'un immense terrain de jeu où il entend agir comme un général qui, ignorant tout des contingences où doit se livrer une bataille décisive, ne sachant même pas à quoi peut bien ressembler son ennemi ni la configuration des forces en présence, n'en décide pas moins d'entamer les hostilités avec l'opiniâtreté propre à l'imbécile, c'est-à-dire sans calcul ni réflexion préalable.
Certains verront dans cette radicalité apparente la marque du génie, d'autres du pragmatisme, là où il ne s'agit pourtant que de bouffonneries, de coups d'éclats destinés à marquer l'opinion sans jamais se traduire par un effet concret, si ce n'est d'occuper la une de l'actualité.
Trump ne pense pas le monde, il agit sur lui avec la brusquerie de l'ignorant qui, ne sachant rien sur rien, se permet d'énoncer des propositions en tout point contraires aux réalités du terrain. Il est à sa manière une sorte d'idiot dostoïevskien: un être brut d'innocence, mais d'une innocence cette fois non point naïve et directement liée à l'enfance comme dans les romans de l'écrivain russe, mais plutôt expression d'une pensée née d'un rapport altéré avec la réalité du monde.³
Pour Trump, le monde en lui-même n'existe pas, il n'est qu'un immense terrain de jeu où il entend agir comme un général qui, ignorant tout des contingences où doit se livrer une bataille décisive, ne sachant même pas à quoi peut bien ressembler son ennemi ni la configuration des forces en présence, n'en décide pas moins d'entamer les hostilités avec l'opiniâtreté propre à l'imbécile, c'est-à-dire sans calcul ni réflexion préalable.
Certains verront dans cette radicalité apparente la marque du génie, d'autres du pragmatisme, là où il ne s'agit pourtant que de bouffonneries, de coups d'éclats destinés à marquer l'opinion sans jamais se traduire par un effet concret, si ce n'est d'occuper la une de l'actualité.
À chacune de ses gesticulations, la complexité du réel se rappelle à lui et si le flux de ces vociférations ne se tarit jamais, en pratique, ses coups de semonce sont destinés à demeurer la plupart du temps lettre morte.
Il en a été ainsi avec la Corée du Nord, il en sera de même avec la bande de Gaza. Il y aura de l'esbrouffe, des déclarations intempestives, des menaces, des injonctions, tout un grand délirium qui ne débouchera sur rien de notable si ce n'est d'apporter de la confusion à une situation qui n'en manque pas déjà.
Imaginer Gaza comme un nouveau Las Vegas, c'est non seulement insulter la souffrance d'une population qui vient de connaître les feux de l'enfer, c'est aussi conforter toute une partie de la société israélienne dans son refus de penser l'avenir sous le prisme d'une nécessaire et inévitable cohabitation avec le peuple palestinien. Une comédie des apparences capable d'enflammer les imaginaires et de rajouter du chaos au chaos.
On ne joue pas avec l'histoire des peuples comme on joue au casino, dans cette vaine espérance de décrocher la timbale par le simple effet de la chance ou de l'esbroufe. Pour arriver à ses fins, il faut de la patience, de l'endurance, du courage, de l'abnégation, un certain sens de la diplomatie, laquelle ne peut être une simple traduction du rapport de forces, sans quoi, elle devient une arme au service de la guerre.
De tout cela, Trump n'en a que faire. Il entend résoudre les problèmes du monde comme on se débarrasse d'un vieux meuble qui encombre le salon depuis des générations, à la hache et sans aucune considération pour sa valeur sentimentale ou familiale.
Trump a l'engouement des bouffons qui se prennent pour des prophètes.Leur égocentrisme, leur narcissisme sont tels qu'ils parviennent à croire en l'expression de leur propre génie et finissent par considérer leurs paroles comme des oracles inspirés de Dieu en personne.
Leur insondable bêtise les illumine de l'intérieur. Ils parlent fort, s'expriment à tort et à travers, fanfaronnent comme des conquistadors amoureux de leur propre reflet.
Il n'y a rien à opposer à ces forçats qui frôlent sans cesse avec la folie si ce n'est une détermination implacable.
Il n'y a rien à opposer à ces forçats qui frôlent sans cesse avec la folie si ce n'est une détermination implacable.
Les démocraties sont au pied du mur.
Soit elles trouvent en elles les forces nécessaires pour répondre aux provocations du président américain, soit elles tergiversent et prennent le risque de voir le populisme les engloutir.
La comédie précède souvent la tragédie.
C'est vrai au théâtre comme dans les relations diplomatiques.
Puissions-nous nous en souvenir. ...
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci de commenter nos articles