On a rencontré l'enfant le plus altruiste de France.


On a rencontré l'enfant le plus altruiste de France. 
Il va vous inspirer.

Arthur, neuf ans, vient en aide aux SDF de Cambrai.

VIDEO. 

A neuf ans seulement, Arthur Soufflet vend ses toiles pour venir en aide aux sans-abri.

"On a gagné 5-3. 
Mais bon, je préfère quand on perd, comme ça, on apprend plus vite et on devient plus forts." Arthur Soufflet, neuf ans, se dirige vers les vestiaires de sport, devant sa mère un peu ébahie. 
"Vous voyez, il vient encore de me donner une leçon de vie", rigole Peggy, sa mère. 
Décidément, l'enfant est singulier. 
Depuis quatre ans, le petit garçon passionné de peinture vend ses toiles pour récolter des fonds afin de venir en aide aux sans-abri de Cambrai (Nord).

"Ça a commencé avec des toiles à cinquante centimes ou un euro", explique le petit garçon. Aujourd'hui, ses oeuvres valent jusqu'à 50 euros et il en déjà vendus plus de 200. L'intégralité de l'argent récolté est réinvesti pour acheter des denrées alimentaires ou des biens de première nécessité comme des gants ou des couvertures.
"On était stupéfaits"

Une action solidaire qu'Arthur a imaginé seul, après avoir découvert l'existence des sans-abri à l'âge de quatre ans. "Il a été bouleversé, raconte sa mère. Il demandait sans cesse pourquoi, comment la France, le Président, pouvaient laisser ces personnes dans une telle situation". Ses parents lui suggèrent de trouver une façon d'aider les "pauvres", comme les appelle le petit garçon, "en faisant quelque chose qu'[il] aime".

"On pensait qu'il avait oublié. Et puis un jour, il a débarqué tout fier dans la cuisine en disant : 'Je sais ! J'aime bien la peinture, je vais vendre mes peintures pour acheter une grande maison pour les sans-abri.' On était stupéfaits".

Depuis, Arthur, a exposé ses toiles abstraites, principalement composée à l'huile ou à l'acrylique, à plusieurs reprises. 
D'abord dans le jardin de ses parents, puis l'an dernier dans une médiathèque de la ville ou encore une église de la région.
"Les gens dans la rue, je ne tolère pas"

Aidé par sa famille pour la logistique et le stockage des denrées, Arthur va régulièrement distribuer aux SDF les sandwichs, pizzas ou bonnets qu'il leur achète. "Les gens dans la rue, moi je ne tolère pas ça, alors je préfère les aider, plutôt que de rester ici sans rien faire", assure le petit garçon, élève en primaire.

Conduit par sa maman pour la maraude, il repère les plus démunis en coup d'oeil, connaît leurs recoins. Arrivé à "l'Estime", le centre d'accueil de la ville, il s'inquiète de ne pas trouver un sans-abri nommé Joseph. "Il dort", le rassure une bénévole.


"Je suis très content d'aider des gens qui en ont besoin, tout simplement. 
Aussi, je suis très heureux quand je vois d'autres gens les aider", explique l'aîné de cette fratrie de trois enfants, qui a également retapé, avec l'aide de son père, une armoire Emmaüs pour collecter les dons des particuliers.
Des maraudes régulières


Malgré son jeune âge, Arthur s'est organisé. Pour récolter des fonds, il fait aussi appel à des associations ou organise des collectes lors d'événements. 
Ce qui lui a permis d'ouvrir un compte dans une boulangerie de la ville, où il peut passer chercher de la nourriture à distribuer après le foot.

Et quand il tombe sur une nouvelle boulangère légèrement interdite face à la démarche, sa maman le laisse se dépatouiller. Le garçon ne se démonte pas. "C'est le compte d'Arthur Soufflet, 'des toiles pour les pauvres'. Regardez sur la feuille à droite", fait-il signe, suscitant la curiosité des clients.


"On ne le pousse pas, c'est vraiment son truc. A son âge, c'est important que ça ne soit pas une obligation. Les maraudes, c'est quand il a envie", assure sa mère. 
Mais le jeune garçon en a souvent "envie". Lorsque nous l'avons suivi lors de sa distribution, il en avait déjà fait une la semaine précédente. 

Pas de quoi l'effrayer à l'idée de manquer de stock : Arthur devrait encore récolter de l'argent lors de sa nouvelle exposition, qui ouvrira ses portes le 28 décembre à Douai (Nord).

Mahaut Landaz Mahaut Landaz Journaliste

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