Législatives 2024 : Ce que proposent les partis sur l'immigration et la laïcité !

Législatives 2024 : Ce que proposent les partis sur l'immigration et la laïcité !

Thèmes chers à l'extrême droite, l'immigration et la laïcité occupent une place importante dans la campagne des élections législatives anticipées, avec un clivage profond entre les différentes forces politiques. 
Tour d'horizon des propositions en la matière du Nouveau Front populaire, de la coalition Ensemble et du Rassemblement national.


Publié le : 01 juillet 2024 




Après avoir occupé une grande partie des débats lors de la campagne des européennes, l'immigration et la laïcité sont à nouveau des sujets centraux des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

Et pour cause, le programme entier – ou presque – du Rassemblement national (RN) repose sur la lutte contre l'immigration, jugée par l'extrême droite comme la cause de tous les maux de la société française. De son côté, la coalition présidentielle Ensemble (Renaissance-MoDem-Horizons-UDI) est partisan d'une ligne dure illustrée par la loi asile et immigration de décembre 2023 qui reprenait des idées portées par le parti lepéniste. La gauche, en revanche, est sur une ligne totalement opposée en défendant notamment un accueil digne des migrants et la naturalisation des travailleurs sans papiers.

France 24 détaille les mesures que proposent ces trois familles politiques.


"Pour un accueil digne des migrants"

La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Les Écologistes et le Parti communiste (PCF) veulent dès cet été créer des places d’hébergement d’urgence permettant un accueil inconditionnel – destinées, donc, aux Français, mais aussi aux étrangers, qu'ils soient en règle ou non – et procéder, dans les situations d’urgence, à la réquisition des logements vides nécessaires pour loger les sans-abri.

Le Nouveau Front populaire veut également abroger les lois asile et immigration de 2018 et 2023, mettre en place une agence de sauvetage en mer et sur terre en appui de l’agence de l’Union européenne pour l’asile, assurer un accompagnement social et une autorisation de travailler pour les demandeurs d’asile, faciliter l’accès aux visas, régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés, et instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence.

L'alliance de gauche souhaite par ailleurs créer un statut de "déplacé climatique", qui pourrait entraîner une forte hausse des demandes d'asile, mise en garde, citant le chiffre de 1,2 milliard de réfugiés climatiques en 2050 avancé par l'ONG Oxfam.


La gauche unie entend aussi créer des voies légales et sécurisées d’immigration, réviser le pacte asile immigration européen "pour un accueil digne des migrants", garantir l’accès à l’aide médicale d’État (AME) et le droit du sol intégral pour les enfants nés en France.

Sur la laïcité, le Nouveau Front populaire promet de donner à la justice les moyens de poursuivre et de sanctionner les auteurs de propos ou actes racistes, islamophobes, antisémites et d'assurer la sécurité des lieux cultuels et culturels (juifs, musulmans, chrétiens) en renforçant si nécessaire les mesures de protection policière. Il est enfin annoncé un plan de formation des fonctionnaires à la laïcité, aux principes juridiques de la loi de 1905, et le renforcement de la pédagogie de la laïcité dans l’Éducation nationale pour accompagner les professeurs.


Répondre à "l'inquiétude existentielle" et au "sentiment de dépossession"

Malgré les indignations que sa dernière loi asile et immigration a suscitées, Emmanuel Macron entend poursuivre sa stratégie consistant à adopter un discours et des mesures susceptibles de plaire à l'électorat du Rassemblement national, notamment en faisant un lien entre immigration et insécurité.

Face à "l'inquiétude existentielle et [au] sentiment de dépossession", "nous devons d'abord de manière implacable continuer d'agir pour plus de sécurité, plus de fermeté, mettre en œuvre les lois qui ont été votées, comme nos textes européens, pour réduire l'immigration illégale", a-t-il affirmé, mercredi 12 juin, lors de sa conférence de presse.


Le président s'est aussi engagé à répondre avec "plus de fermeté" à la montée de la violence des mineurs, et notamment des mineurs étrangers non accompagnés, "qui mine la cohésion nationale, avec des mesures là aussi claires et radicales qui sont en train d'être préparées".

"Nous devons, comme le président Chirac l’avait fait, ouvrir un grand débat apaisé sur la laïcité, avec les élus, associations et entreprises, et prendre des mesures claires", a également proposé le chef de l'État lors de sa conférence de presse. L'ancien président Jacques Chirac avait lancé en 2003 un débat national sur la laïcité qui avait abouti à la loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans les écoles publiques.

"La République doit respecter tous ceux qui croient en une religion et ceux qui ne croient pas", a ajouté Emmanuel Macron.

Les autres propositions de la coalition présidentielle Ensemble et les éventuelles mesures complémentaires sur l'immigration et la laïcité ne sont pas encore connues. L'ensemble du programme doit être publié dans les prochains jours.


"Faciliter les expulsions de délinquants et d'islamistes"

"Si je suis Premier ministre, je ferai voter dès les premières semaines une loi immigration qui facilitera les expulsions de délinquants et d'islamistes et je supprimerai le droit du sol", a affirmé Jordan Bardella, vendredi 14 juin, sur BFMTV.

Le président du Rassemblement national veut en particulier "accélérer les délais pour faciliter l'éloignement" des délinquants et criminels étrangers, indique-t-il dans un entretien publié lundi 17 juin par Le Parisien, reconnaissant toutefois qu'il devra d'abord "lever tous les obstacles administratifs et réglementaires" pour rendre une telle disposition possible.


Le programme du RN prévoit également de remplacer l'aide médicale d'État (AME) par un fonds qui "ne couvrira que les urgences vitales".


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Mais ce qui fait l'ADN du parti d'extrême droite fondé par Jean-Marie Le Pen, c'est la "préférence nationale". Il est ainsi prévu de réserver prioritairement aux Français l'accès au logement social et à l'emploi.

Sur la laïcité, Jordan Bardella veut une loi visant à "combattre les idéologies islamistes et l'ensemble de leurs réseaux du territoire national".

Les éventuelles mesures complémentaires sur l'immigration et la laïcité ne sont pas encore connues. Le Rassemblement national promet de publier son programme "dans les prochains jours".


En faisant le choix de la dissolution de l'Assemblée nationale au soir des élections européennes, Emmanuel Macron a contraint les partis politiques à une campagne éclair de trois semaines avant le premier tour des élections législatives anticipées, dimanche 30 juin. Un temps restreint qui oblige France 24 à se concentrer sur l'essentiel et notamment les trois familles politiques en mesure de l'emporter à l'issue du second tour, dimanche 7 juillet. C'est pourquoi notre série d'articles concernant les programmes ne présentera que les propositions du Nouveau Front populaire, de la coalition présidentielle Ensemble et du Rassemblement national – seules ces trois coalitions étant en position d'accéder au pouvoir.



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