Les enfants des rues dans le monde en chiffres :

 
Dans le Monde : 1 ,7 millions d’enfants meurent chaque année en raison d’un environnement dégradé.
 
Chiffres effarants rendus publics par deux rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pollution des foyers et de l’atmosphère, tabagisme passif, consommation d’eau non potable, et manque d’installations sanitaires et d’hygiène sont les responsables de ces décès.
Ces rapports, respectivement intitulés « Un monde durable en héritage : Atlas de la santé infantile et de l’environnement » et « Ne polluez pas mon avenir ! : l’impact environnemental sur la santé infantile », ont été publiés hier. 

Ils accusent notre environnement dégradé, voire insalubre, d’être à l’origine du décès de plus d’un enfant de moins de cinq ans sur quatre dans le monde.
Au-delà des dangers liés à la pollution de l’atmosphère, à celle de l’eau, au manque de sanitaires ou maladies comme le paludisme ces rapports dénoncent les dangers environnementaux « émergents », liés à l’activité industrielle planétaire tels que l’exposition aux polluants, aux déchets électriques et électroniques, ainsi qu’au changement climatique.

L’OMS souligne enfin la présence alarmante de perturbateurs endocriniens dans les aliments à cause de la composition de certains emballages : un phénomène lié à la multiplication de troubles hépatiques, thyroïdiens et neuro-développementaux sérieux chez les enfants.

Les deux rapports de l’OMS insistent sur le fait que la réduction de la pollution intérieure et extérieure, l’amélioration de la qualité de l’eau, de l’hygiène publique – y compris dans les infrastructures de santé accueillant des parturientes –, la protection des femmes enceintes par rapport au tabagisme passif et la garantie d’un environnement plus sain peuvent prévenir efficacement la mortalité infantile et les maladies touchant les jeunes enfants.




Les enfants des rues dans le monde !
Les enfants des rues en chiffres


 
Selon l'ONU, 120 millions d'enfants vivent dans la rue, soit un enfant sur cinq.

Bangladesh : plus de 3 millions d’enfants âgés de 5 à 15 ans constituent 72 % des miséreux en zone urbaine.

Cambodge : dans les grandes villes 30 % des sans domiciles sont des enfants. Ce taux ne cesse de croître à Phnom Penh

Inde : plus de 150 000 enfants sont dans la rue à Delhi et plusieurs millions dans le pays

Indonésie : on estime à plus de 7 500 enfants réfugiés dans le métro de Djakarta

Mongolie : près de 43 000 enfants occupent les villes de leur pays

Birmanie (Myanmar) : plus de 7 000 enfants sont dans la rue dans la capitale Rangoon

Népal : plus de 9 000 enfants sont dans les rues de la capitale Katmandou

Pakistan : entre 20 et 45 000 enfants sont dans les rues de karachi

Philippines : 550 000 enfants vivent dans les rues de Manille, dont 50 000 à 80 000 dans le métro de la capitale. Plusieurs milliers d’autres sont recensés dans les principales villes du pays.

Thaïlande : plus de 180 000 enfants vivent dans les principales villes du pays.

Enfants des rues en Asie (Photo : Association Citoyen des rues - Arnaud Humann)
Viêt-Nam : 65 000 enfants vivent dans les principales villes du pays dont 7 600 à Hanoi et 18 800 à Hô Chi Minh-Ville. La moitié de ces enfants se prostitue.

Turquie : plus de 17 000 enfants de 7 à 15 ans subsistent dans les rues d’Ankara en faisant des petits métiers. Ils sont autant à Istanbul. Ces chiffres sont en augmentation après le tremblement de terre de 1999 qui à laissé des familles entières sans ressources ni domicile.

Chine : 10 millions d’enfants clandestins naissent chaque année en milieu rural et cela en marge du planning officiel des naissances qui n’autorise qu’un seul enfant par couple. N’étant pas déclarés, ils n’ont aucune existence légale et sont destinés à rester des marginaux toute leur vie. Ce sont eux qui viennent grossir les rangs des enfants des rues lors des flux migratoires. On compte 300 000 enfants dans les rues de Shanghai et de Guangdong. Dans l’ensemble du pays ils seraient plusieurs millions.

Nicaragua : 16 000 enfants sont livrés à eux-mêmes dans les rues de la capitale Managua.

Colombie : beaucoup de parents abandonnent leurs enfants pour des nécessités économiques. Depuis le début des années 90 on compte plus de 50 000 abandons par an. Ces enfants viennent grossir le nombre d’enfants dans les rues de ce pays.

Guatemala : plusieurs dizaines de milliers d’enfants sont orphelins dans ce pays. On estime à
5 000 le nombre d’enfants dans les rues de Guatemala City.

Russie : chaque année 60 000 enfants fuguent pour fuir les coups, les traitements cruels et les comportements immoraux de leurs parents. Tous vont vers les grandes villes et on estime à 800 000 enfants dans la rue dans toute la Fédération de Russie.

Zaïre : au moins 35 000 enfants sont dans les rues des principales villes du pays. Dans la capitale Kinshasa, ils sont plus de 7 000 totalement abandonnés. Réputés porter malheur, ils sont appelés « enfants sorciers » par la population qui les fuit et les persécute.

France : on estime aujourd’hui à 40 000 le nombre d’enfants livrés à eux-mêmes. Chiffre en nette augmentation provoqué par les flux migratoires venant des pays de l’est et notamment des minorités Tziganes Roumaines. Il n’est plus rare aujourd’hui (bien que cela soit interdit par la législation française) de voir de très jeunes enfants proposer leurs services à certains carrefours de nos grandes villes : pour le nettoyage des pares brises des voitures ou bien encore mendier dans les rues ou le métro.

États Unis : 1 850 000 enfants sont portés disparus chaque année. La majorité d’entre sont des fugueurs. 10 à 20 000 de ces enfants ne sont jamais retrouvés et deviennent, pour la plupart, des enfants des rues. A Chicago par exemple ils sont 4 à 5 000 sans abri.

Roumanie : à Bucarest ils seraient entre 3 et 5 000 à errer dans les rues, se terrant la nuit comme des taupes, dans tous les recoins possibles.




 Le scandale invisible des enfants à la rue.

La France compte actuellement plus de 31 000 enfants sans domicile fixe.
Un chiffre monstre dont les pouvoirs publics tardent à prendre la mesure. Les conséquences sanitaires et sociales sont pourtant dramatiques.

Pierre (1) se souvient très bien de la première question que lui ont posée ses enfants de 5 et 7 ans lorsqu’ils se sont retrouvés à la rue : « Papa, pourquoi est-ce qu’on ne va pas à l’école aujourd’hui ? » Heureusement, pour ce père de famille parisien, l’expulsion a eu lieu au mois de mai : « On leur a donc dit que c’était les vacances. » L’anecdote ne dit pas ce qu’il est advenu aujourd’hui de Pierre et de ses fils. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que leur situation est malheureusement vécue par de plus en plus d’enfants. Comme vient de le rappeler une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS), publiée la semaine dernière dans un certain anonymat, la France compte actuellement quelque 31 000 mineurs sans domicile fixe, soit près d’un quart de la population sans logement. Un chiffre monstre qui a plus que doublé en l’espace de dix ans. Et derrière lequel se cachent des gamins ballottés d’hôtels sociaux en hôtels sociaux, quand ils ne sont pas condamnés à la rue ou, pour près de 9 000 d’entre eux, à la vie dans un bidonville.
20 % des mineurs présentaient 
des troubles de santé mentale

Des destins cruels dont le simple constat justifierait, à lui seul, un état d’urgence. Il fait pourtant l’objet d’une relative indifférence. « Une personne âgée pauvre, c’est insupportable aux yeux de l’opinion. Un enfant pauvre, c’est invisible », déplorait l’année dernière François Chérèque, peu de temps avant de remettre son rapport sur la pauvreté au premier ministre. 


Comment expliquer un tel nombre ? Les effets de la crise économique, conjugués aux politiques d’austérité, à la crise du logement et à la crise migratoire, sont évidemment passés par là. Le nombre de familles, notamment monoparentales, nécessitant une prise en charge en hébergement d’urgence a explosé depuis une dizaine d’années. Beaucoup d’enfants arrivent ainsi dans les bras de leurs parents qui viennent d’être expulsés de leur appartement ou dans ceux de leur mère qui a décidé de fuir la violence conjugale.

« Pendant longtemps, il s’agissait de femmes seules, venues d’Afrique subsaharienne, qui nous sollicitaient suite à une rupture de la solidarité familiale, assure Éric Pliez, président du Samu social de Paris. Mais depuis deux ou trois ans, on accueille beaucoup de familles des pays de l’Est avec un père, une mère et des enfants, pas de réseaux de solidarité en France, et qui sont immédiatement dans de l’urgence. » Or, le système d’hébergement du 115 est débordé. Sur les 70 000 places prévues en Île-de-France, 30 000 sont actuellement réservées aux familles, dans des hôtels sociaux. Mais cela ne suffit pas. « Rien que le week-end dernier, nous n’avons pas trouvé de solution à une soixantaine de familles avec enfants », déplore Éric Pliez. Tant bien même ces familles reçoivent une réponse positive, la vie dans ces hôtels ne peut être une solution, a fortiori pour des enfants. « C’est adapté pour une mise à l’abri, pas pour une période prolongée, souligne Éric Pliez. On ne peut pas y faire à manger, ni ses devoirs tranquillement, on est très loin des lieux de scolarisation, des distributions de nourriture… »

Cette précarité extrême laisse des traces profondes chez les enfants. Les études sont là, qui alertent sur les conséquences sociales et psychologiques d’un tel mode de vie. L’enquête menée en 2013 par l’Observatoire du Samu social de Paris rapportait des états de santé très préoccupants : 20 % des mineurs présentaient des troubles de santé mentale et plus de 80 % avaient un retard du développement. La majorité des familles souffrait de malnutrition, avec, chez les enfants, de nombreux cas d’anémie (38 %), de surpoids (22 %), voire d’obésité (4 %). « Rien de surprenant, beaucoup sont réduits à faire la manche à la sortie des fast-foods, assure Sylvie Lhost, présidente d’Entraide citoyenne, une association parisienne qui vient en aide aux SDF. Ils mangent les restes de McDo mais presque jamais de légumes ou de fruits frais. »
L’ un des derniers points 
de repère pour ces enfants

La scolarisation reste l’un des derniers points de repère pour ces enfants en situation extrême, dont 10 % ne fréquentent pas les bancs de l’école. Mais pas facile, pour eux, d’assumer face aux autres qu’ils vivent à la rue. Une vraie discrimination peut s’ajouter à la souffrance du quotidien. Sylvie Lhost raconte l’histoire de ce père en rupture d’hébergement qui dormait dehors avec son fils, non loin de l’école où ce dernier était scolarisé. « Un jour, d’autres enfants l’ont vu et son quotidien est devenu un enfer. » La pluie est aussi le pire ennemi des enfants sans logement, assure-t-elle. « Impossible d’échapper à une explication quand vous arrivez trempé dans la classe… »

La précarité et la grande pauvreté n’ont pas seulement un impact sur la qualité de vie matérielle des enfants, sur leur santé et leur scolarité. Elles en ont aussi sur leur estime de soi. « Ils sont témoins de la façon dont est considérée leur famille et cela imprime une image négative de leur milieu social, relève Sophie Graillat, présidente de l’association DEI France (Défense des enfants international). Cet environnement fait obstacle à leur développement en les empêchant d’imaginer positivement leur propre avenir. » La solution ? Pour Éric Pliez, elle réside déjà dans des hébergements d’urgence mieux adaptés, comme ces appartements où plusieurs familles ont chacune une ou deux pièces et partagent une cuisine commune. 

Et surtout dans la capacité de l’État à sortir ces gamins et leur famille de la spirale de l’urgence par la construction de logements sociaux abordables et en nombre suffisant. « Il leur faut un logement et surtout une existence stable, reprend Sophie Graillat. 

Tant que cette condition ne sera pas remplie, elle affectera tous les autres droits de l’enfant, santé, école… ».
(1) Le prénom a été changé.


    120 millions d’enfants à la rue dans le monde. Selon l’Unicef, le nombre d’enfants à la rue serait 
de 120 millions dans 
le monde. C’est un enfant sur cinq. 

Difficile de 
les recenser précisément mais ils seraient trente millions en Afrique 
et onze millions en Inde. 
La plupart sont des garçons et sont exploités professionnellement ou sexuellement. Très vulnérables, ils sont les grandes victimes des maladies, d’une mauvaise alimentation, de la circulation et autres dangers de la ville. 

Conséquence : 50 % de ces enfants décèdent dans les quatre premières années qui suivent leur arrivée dans la rue. En plus d’être, dans beaucoup de pays, pourchassés par la police, étant perçus comme des marginaux. Un cocktail 
qui pousse certains à consommer du cannabis, de l’alcool ou à inhaler 
du gaz de pétrole, 
pour fuir cette réalité.





La violence des enfants.

Qui contestera que la France a des difficultés avec une partie de sa jeunesse ?
La violence verbale et, malheureusement souvent physique, de nombre d'enfants est préoccupante. 

Les meurtres commis par des adolescents font frémir. 
Pour autant doit-on une nouvelle fois tenir des discours catastrophiques, sinon compassés? 
Certainement pas.

 

La délinquance juvénile progresse



 
Les jeunes et la violence
Certes la délinquance juvénile a encore progressé : on serait à 25% du total des faits révélés en 2000 pour 14% en 1990 – les ¾ de la délinquance restent le fait des majeurs !, mais les mêmes statistiques policières semblent démontrer que la part des mineurs dans la délinquance violence a commencé à décroître. 
On le dit moins. 

De fait ce pays ne fonctionne qu'à l'injonction et au sensationnel. 
La délinquance juvénile serait un drame national, mais quand le Parlement s'accorde le 15 juin 2000 sur une réforme capitale de la procédure pénale, pas un instant il ne prend en compte la spécificité de la justice des mineurs !

Il n'est pas question de nier les meurtres commis par des jeunes : pourtant ils n'ont pas augmenté. Il n'est pas question de nier la violence insupportable et irresponsable de nombre de jeunes : elle trahit un profond sentiment d'injustice fait d'inégalité et de la croyance que rien ne changera. Il faut résister devant cette violence sinon d'autres transgressions suivront.



Ne pas céder au défaitisme :
Sans céder au défaitisme, au dénigrement ou à l'auto flagellation, osons affirmer que depuis dix ans les tribunaux pour enfants comme l'Éducation nationale et aujourd'hui la police, ont engagés de vraies révolutions pour faire face aux violences juvéniles. Non pas sans grincements de dents, mais déjà des résultats sont visibles dont peu parlent.

Ainsi on a beaucoup disserté sur la « nouvelle répression judiciaire» expérimentée à Bobigny quand simplement, avec bon sens, on a eu le souci d'intervenir le plus tôt possible auprès de jeunes prêts à s'engager dans des attitudes asociales. Le classement sous conditions (rescolarisation, soins, réparation, indemnisation de la victime, etc.) a permis d'assurer une réponse judiciaire pour l'ensemble de ces jeunes. Il y a quatre ans nous mesurions que moins de 10% des jeunes présentés au tribunal dans les jours suivants leur première interpellation étaient retrouvés l'année suivante dans une nouvelle affaire. Aujourd'hui, les mandats de dépôt décernés contre les mineurs chutent : 200 à 1998, 150 en 1999, guère plus de 100 pour 2000 (source : justice des enfants Bobigny). Il n'y a pas plus de laxisme aujourd'hui qu'hier, mais bien une moindre gravité globale des faits. Peut être pourrait-on y voir le fruit du travail des policiers, magistrats, travailleurs sociaux qui ont animé cette nouvelle stratégie pénale !

La violence des jeunes envers les jeunesDans les collèges, les violences en tous genres persistent qui , d'ailleurs, ne sont pas toujours le fait des seuls élèves. L'Inspecteur d'Académie du 93 se qualifie lui-même d'extincteur académique ! Mais le souci d'intégrer les élèves en difficulté et d'adapter certaines pédagogies a succédé à la stratégie de répression et d'exclusion. Cela n'a été possible que parce que l'Éducation nationale a su faire face malgré tous les difficultés de l'exercice : ainsi avec 30 % de mutations chaque année, les élèves sont plus stables que les professeurs ! Essentiellement, elle a su mettre beaucoup d'adultes au contact de ces enfants. Parfois les parents et enseignants ont du lui forcer un peu la main ! Aujourd'hui elle a le souci d'introduire le droit à l'école : non pas seulement de l'enseigner, mais de le respecter elle-même pour servir de référence.

Il reste encore à la police de proximité de se remettre en place et de développer pleinement ses effets. Elle doit participer d'un autre rapport que répressif avec les enfants et les jeunes.

Pour autant, malgré ces efforts de la puissance publique, on est loin du compte.

Cette enfance déboussolée :
Julien Dray a raison d'affirmer qu'une partie de cette enfance déboussolée est aspirée par une société mafieuse qui développe ses tentacules dans nombre de cités sur fond de crise économique, d'économie chamboulée. Littéralement, l'industrie de la drogue tient certaines zones. Les trafiquants utilisent des jeunes perdus, souvent à vif devant les injustice sociales, très tôt prêts à tout pour gagner un peu d'argent, surtout pour conquérir une considération et un statut que leurs parents n'ont pas, que l'école ne leur promet plus, fréquemment désarmés sur le plan culturel. On doit alors « déclarer la guerre » à ces mafieux, mais avec les armes adaptées pour les couper de leur terreau social. Déjà la République ne doit pas céder au diktat d'abandonner « leur territoire ». maintenir les services publics et les associations dans le tissu urbain ou le reconquérir est souvent une gageure. 
A terme, la reprise économique réduira l'influence de la société du business.


La rue : un univers où tous les dépassements sont possibles :
Et puis, il y a ces adolescents et jeunes adultes devenus réellement ces « sauvageons » , dangereux pour ceux qu'ils croisent ou qui peuvent le devenir – au risque de surprendre leur environnement - l'espace d'un instant. Relativement respectueux de leurs parents à la maison, la rue où est une grande partie de leur vie les plonge dans une ambiance de groupe où tous les dépassements sont possibles. Avant de revenir sur terre, malheureusement parfois après un drame ! Pour ceux là, on échappera difficilement à une détention, exorcisme social, mais aussi passage obligé pour avoir le sentiment d'avoir payé le malheur causé aux autres.


La violence dans les médias :
Les enfants passent trop de temps devant la télévisionLes causes de la violence sont, certes, nombreuses. Le problème est ainsi bien plus profond pour être analysé à travers ces quelques lignes. Cependant, un aspect important de la violence transmise par les médias, est souvent sous-estimé par la population. Il s’agit de la violence médiatique (télévision, cinéma, Internet).

Face à la télévision nous nous retrouvons souvent envahis par une série interminable d’images, à contenu variable. Les enfants sont de plus en plus nombreux à être livrés à eux-mêmes, face à des émissions à caractère violent qui, selon nombre de recherches scientifiques récentes, influent sur le comportement de ces derniers. En effet, le chérubin exposé au contexte violent, développera des idées précises sur une voie de communication qui prédomine dans les programmes qui lui sont proposés par le biais de la télé. A titre illustrateur, l’histoire du bon qui use de violence physique contre les méchants, mais dont le comportement finit toujours par être gratifié, renforce chez l’enfant, l’idée erronée que pour défendre ses idées et son territoire, on peut recourir à la violence sans pour autant, être puni. La violence télévisuelle affecte profondément le comportement des enfants qui y sont exposés perpétuellement, les rendant insensible à l’égard de la violence réelle ou capables de reproduire les stéréotypées négatives véhiculées par la télévision. Ils auront, de surcroît, peur du monde méchant et craindront l’usage de la force physique pour résoudre les conflits.

Ce qui rend l’influence de la violence médiatique, sur le comportement ou le psychisme des enfants, plus grande et l’incapacité de ces derniers à assimiler ou à interpréter, de la même manière que les adultes, les messages que véhiculent les images violentes. C’est pourquoi le rôle des parents dans la sélection de la grille des programmes de l’enfant s’avère capital. Le choix doit être fait selon l’âge des gamins qui réagissent face aux images violentes.



Prendre les bons virages :
Globalement, la France a su depuis 1996 prendre les bons virages pour faire face à ces adolescents en difficulté eux-mêmes sources de difficultés. A droite comme à gauche on a entendu que la réponse n'était pas dans le bouleversement de notre droit (comme l'abaissement de la majorité pénale à 14 ans) ou dans le retour aux centres de sécurité fermés pour mineurs, mais dans la modernisation de nos réponses éducatives. On a osé affirmer que certaines prises en charge devaient être aujourd'hui plus « encadrées », non par des barreaux, mais par des adultes. Des engagements ont été pris de créer 200 structures. Les premières fonctionnent. Si l'éloignement du quartier s'impose un temps, il ne peut rarement être entendu comme une rupture d'avec la famille. Ce n'est qu'un moyen parmi d'autres pour permettre au jeune de retrouver toute sa place auprès des siens sans risque de »rechute». Ne changeons pas de cap quand nous avons touché les premiers résultats.


Une approche équilibrée entre la fermeté et l'éducation :
La recette : une approche équilibrée qui allie la fermeté (ex. : prison, centres de placement immédiat, éloignement, responsabilité civile des parents, etc.), avec l'éducation (ex. : mesure de réparation) et formes adaptées de pédagogie (ex. : tutorat, classes-relais, école de la deuxième chance, internats scolaires, etc.). 
Surtout on a entendu leur problème majeur : trouver des interlocuteurs adultes qui leur marquent de l'intérêt sinon de l'affection, qui les valorisent et partagent quelque chose avec eux. 
Le nombre de succès rencontrés dans des cas dits désespérés est réel. Mais qui veut bien entendre que des trains arrivent à l'heure même dans le pays de la SNCF ?

Des solutions existentCertes on est loin du compte au regard de l'ampleur du problème. 

L'appareil éducatif spécialisé est fragile : la Protection Judiciaire de la Jeunesse est au mieux convalescente si le sang neuf qui lui a été insufflé produit effet, le secteur associatif habilité rechigne souvent à prendre des risques en accueillant les jeunes difficiles, tout simplement ces enfants durs, en souffrance, font souffrir nombre d'adultes qui sont en difficulté aujourd'hui pour vivre avec eux et restent convaincus d'être démunis.

En revanche, l'abandon dans lequel se trouve trop de jeunes enfants reste plus que jamais d'actualité et appelle des mesures adaptées. 


Là, il ne s'agit pas d'ériger des murs ou de former des éducateurs spécialisés, mais de concrétiser la politique familiale, d'insertion, de justice sociale et de promotion de la citoyenneté promise par le C.S.I. du 27 janvier 1998.


Ainsi il faut s'attaquer au fonctionnement de certaines cellules familiales et certains groupes sociaux et déjà aller vers ces adultes pour qu'ils soient identifiés comme parents, qu'ils exercent leurs responsabilités par-delà leurs vicissitudes matrimoniales, qu'ils se mobilisent quand les parents sont défaillants ou absents comme pour ces familles africaines où les géniteurs sont au pays. Il est exagéré de parler de parents démissionnaires, mais il est vrai que certains privilégient leur vie d'adultes sur leurs responsabilités parentales. Rappeler leurs obligations à ceux-là n'oblige pas à user de la correctionnelle ou de sanctions financières.

Majoritairement ils doivent être soutenus. Ainsi des parents issus de l'immigration africaine sont fréquemment déboussolés devant les institutions de la République et les règles sociales occidentales. Ces gens sont de braves gens qu'il nous faut aider en facilitant des démarches issues de leur communauté. D'autres rencontrant des difficultés avec un ou deux seulement de leur enfants sont totalement perdus. Ils recherchent dans la communauté restée au pays une vaine réponse. Tout simplement ces jeunes ont souvent besoin d'avoir des adultes auxquels ils pourraient s'identifier et reconnus par la société dans un statut parental ou dans leur responsabilité.

Très tôt il faut « repérer » ces enfants privés de protection familiale adaptée. Cela suppose d'utiliser mieux la PMI, le service social de secteur, l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance), le service social scolaire, le service de santé scolaire et de coordonner leurs intervention. L'école doit être un lieu mieux utilisé pour initier ce soutien. Souvent la réponse passe par une prise en charge globale de toute la famille pour lui assurer des ressources autonomes, donner un statut et de l'espoir à chacun. Cela se fait à travers certaines démarches associatives professionnalisées ou non; cela pourrait se faire encore plus.

Il nous faut tenir un message public sur ce qu'est être parent et armer ces futurs parents ou jeunes parents autrement que dans le registre de la violence. On connaît les limites du « De mon temps, une bonne baffe, ne faisait pas de mal ! ». On peut exprimer un refus sans nécessairement recourir à la baffe. Encore faut-il être là et tout simplement que l'enfant ne soit pas orphelin du fait de la volonté de ses géniteurs !


Quelques vérités qui doivent guider les nouvelles étapes de notre action :
 ces enfants sont souvent à notre image : ils sont même notre pur produit.
Faut-il rappeler les massacres par arme à feu dans le pays de la conquête de l'Ouest ?
réduire leur comportement suppose que des adultes aillent vers eux, leurs parents d'abord, d'autres adultes, professionnels ou non très tôt dans leur vie ces enfants doivent être encadrés c'est-à-dire protégés et guidés quand trop souvent aujourd'hui l'école est la première structure contraignante à laquelle ils se heurtent.


les adultes doivent être cohérents entre ce qu'ils disent et font : difficile de parler de rappel à la loi et de justice sur fond d'affaires plus ou mois sulfureuses et encore plus quand les partis politiques se seraient financés sur l'argent des lycées !


Ce sujet est trop sérieux pour le traiter à la provocation sur fond de campagne électorale.
Ne gâchons des années de travail sérieux dans l'intérêt général et d'abord des victimes.
La répression répond au souci d'ordre public à court terme ; à moyen terme, elle est inefficace. 


Il faut aller vers ces jeunes.
C'est, ici comme ailleurs, la stratégie du fort au faible dans l'intérêt … du fort lui-même, le fort étant ici le monde adulte.

 


Commentaires